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le Mardi 31 mars 2020 19:38 Santé

Développement émotionnel de l’enfant

Photo : Shutterstock
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PCS (Publireportage)

Le 15 mars dernier, le Dr Jean Gervais a présenté une conférence fort appréciée sur l’anxiété des enfants dans le cadre d’une série de conférences sur le développement émotionnel des enfants, organisées par le Partenariat communauté en santé. Véritable mine d’or en matière d’humanisme et de référence, nous avons choisi de partager ici quelques éléments clés de la présentation ainsi que des liens vous permettant d’explorer le sujet à votre guise.

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Ce qu’il faut savoir sur l’anxiété

L’anxiété est une réaction normale à la perception d’un danger ou à l’appréhension d’événements pénibles (déclencheur) que tout le monde, enfants comme adultes, ressent au cours de sa vie, et qui est préprogrammée pour aider à surmonter ces situations et à y réagir. Jusqu’à un certain point, elle a un rôle moteur qui stimule pour accomplir une action ou réaliser une performance. On parle alors d’anxiété saine. Le cerveau analyse une situation, reconnaît un risque et envoie au reste du corps des signaux propres à la manifestation de la maladie de l’inquiétude : sensation diffuse de malaise, de détresse, d’impression de danger, voire de peur, sans que cela dicte le comportement. Par contre, il arrive parfois que l’anxiété ait une emprise excessive sur certaines personnes (réaction démesurée face à une situation, sensation d’être paralysée, etc.), perturbant toutes fonctions utiles. Elle devient un handicap, nuisant à la gestion du quotidien.

Quelques déclencheurs de l’anxiété

Sur le plan interne

Les pensées, les images, les peurs, les inquiétudes, le jugement sur soi, le perfectionnisme, le sentiment d’inutilité.

Sur le plan externe

Les nouveautés, les petits harcèlements quotidiens comme les attentes des parents, la surcharge d’activités ou les grands événements.

Chez l’enfant et l’adolescent, l’anxiété est liée aux étapes de développement du cerveau et se manifeste par des peurs spécifiques en fonction de l’âge :

• de 6 à 18 mois : peur des étrangers;

• de 2 à 3 ans : peur des monstres, peur d’être séparé des parents;

• de 3 à 6 ans : peur du noir, peur de dormir seul;

• de 6 à 10 ans : peur des dangers physiques, peur de l’école;

• de 10 à 12 ans : inquiétudes au sujet des amitiés et de l’exclusion;

• adolescence : peur de l’identité, de l’intégration sociale, de l’intimité, de l’avenir.

Repérer les symptômes

Il apparaît important d’aider les jeunes à surmonter les difficultés inhérentes à leur défi d’anxiété puisqu’il s’accompagne souvent d’une grande détresse et d’enjeux relatifs à l’apprentissage ou au comportement, pouvant eux-mêmes mener à des difficultés de socialisation. Il peut être difficile de reconnaître des comportements anxieux chez l’enfant, car il est tout à fait normal pour lui d’éprouver de la peur, de la gêne ou de la tristesse.

La nature des symptômes de l’anxiété

Émotifs : préoccupations permanentes, inquiétudes multiples, peur de la nouveauté, perte de contrôle, autosurveillance.

Cognitifs : troubles d’attention ou de concentration, pensées alarmistes, doutes, obsessions, besoin d’être rassuré.

Perturbations des fonctions exécutives : mémoire de travail, flexibilité-inhibition, planification, prise de décision.

Physiques : troubles du sommeil, sudation, fatigue, tensions musculaires, agitation, vertige, nausée, bouche sèche, douleur dans la poitrine, sensation de suffocation, tremblements, picotements ou engourdissements des membres.

Comportementaux : évitement, crise de panique, rituels, compulsions, crises, agressivité, irascibilité.

Stratégies de réduction

Des mesures simples permettent d’agir à titre de facteurs de protection et en voici quelques-unes :

mettre en place d’une alimentation saine;

pratiquer l’exercice physique : sport, technique de respiration, yoga des enfants;

mettre en place un horaire de la journée pour contrer la difficulté à s’organiser, à prendre une décision qu’engendre l’anxiété;

choisir de se concentrer sur des images ou des pensées positives;

discuter de ses émotions.

Discuter de ses émotions : la méthode des petits pas

Identifier les déclencheurs d’anxiété avec l’enfant.

Imaginer avec lui des petites étapes pour affronter la situation.

Lui faire évaluer la difficulté de chaque petit pas et les mettre en ordre.

Faire ensuite le plan des petits pas.

Associez les pensées aidantes et les récompenses (renforcements) pour chaque petit pas.

Conseils pratiques pour les parents anxieux d’enfants anxieux

Le rôle des adultes est d’aider les plus jeunes à développer l’autocontrôle de leurs émotions. En tant que parents, cela peut représenter certains défis et l’action n’est pas dirigée uniquement vers l’enfant. Il faut aussi être en mesure de bien gérer ses propres émotions, car beaucoup d’enfants agissent par mimétismes : des parents stressés peuvent entraîner des enfants stressés.

Astuces pour les parents

Savoir doser quand il est préférable de garder ses inquiétudes pour soi-même.

Éviter l’étiquetage « anxiété ».

Se protéger du stress.

Ne pas minimiser la détresse.

Accepter la sensibilité.

Identifier les déclencheurs et les réduire (ex. : un horaire surchargé, des exigences démesurées, etc.).

Sécuriser l’enfant dans ses choix.

Identifier ses comportements automatiques et modifier sa façon de réagir, au besoin.

Être patient.

Astuces avec les enfants

Identifier les conduites d’évitement.

Enseigner le lien : situations, pensées, émotions.

Enseigner des stratégies de modification des émotions (ex. : relaxation, imagerie mentale, etc.).

Organiser des routines sécurisantes et encourager les comportements courageux.

Fixer de petits objectifs (plan des petits pas) et établir des repères précis pour l’évaluation des progrès.

Réassurer : amener la discussion, écouter et conseiller.

Prévoir du temps de qualité parents/enfants.

Faire le bilan des points positifs de la journée avant d’aller au lit.

Quand l’âge le permet : chercher des solutions avec eux, partager vos émotions, témoigner pour normaliser l’anxiété, tester la pensée : « Ton explication est-elle la seule possible? Que peut-il arriver de pire? Quelles sont les probabilités que cela se produise? Est-ce qu’il y a quelque chose que tu peux faire pour changer la situation? »

Ressources gratuites aux parents

Encyclopédie sur le développement des jeunes enfants (avec des vidéos pour parents)

enfant-encyclopedie.com

• La trousse Gérer ses émotions du PCS francosante.org

• Les vidéos Calme et attentif comme une grenouille

meditations.arenes.fr/grenouille

• Fiches parents et école de Santé mentale en milieu scolaire Ontario smho-smso.ca/accueil