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Anne-Marie LeBlanc : rendre la médecine du sport accessible

Aujourd’hui, Anne-Marie LeBlanc est établie à Whitehorse et est mère de deux enfants.  — Photo : Manon Touffet
Aujourd’hui, Anne-Marie LeBlanc est établie à Whitehorse et est mère de deux enfants.
Photo : Manon Touffet
Anne-Marie LeBlanc est une médecin du sport et de l’exercice depuis 2012. Elle est spécialisée dans l’activité physique, les muscles et le squelette du corps humain.
Photo : Étienne Giroux

Le parcours classique d’un ou d’une médecin du sport, c’est avant tout d’étudier la médecine familiale. Par la suite, le ou la médecin se spécialise en médecine du sport, et donc en « tout ce qui touche le système musculosquelettique », explique Anne-Marie Leblanc.

Son rôle actuel au sein de la clinique médicale River Valley sort des sentiers battus, car elle ne s’occupe pas que des athlètes comme elle aurait pu le faire en restant au Québec.

« Ma clientèle, c’est Monsieur et Madame tout le monde […] Ce n’est pas un rôle typique pour un médecin du sport », précise-t-elle.

Selon elle, son travail est complémentaire avec les autres professions de la santé. Après une consultation, si elle pense que le problème n’est pas musculosquelettique, il peut lui arriver de référer sa patientèle vers d’autres spécialistes. Anne-Marie LeBlanc peut cependant s’occuper de la majorité des cas par elle-même, ce qui permet de réduire les listes d’attente chez les autres médecins.

Au-delà de sa spécialité, elle continue d’exercer dans le domaine de la médecine familiale. De manière ponctuelle, elle se rend dans les collectivités et donne des consultations à celles et ceux qui en ont besoin.

Un parcours semé d’embûches

Tout commence en 2004, à l’université McGill, où Anne-Marie LeBlanc entame ses études en médecine. En 2011, elle obtient son Doctorat et commence sa spécialisation en médecine sportive. L’année suivante, elle arrive à Whitehorse avec un diplôme de médecin du sport et de l’exercice, mais se heurte à un mur : la médecine du sport n’existe pas au Yukon.

La jeune femme décide alors d’offrir ses services en tant que médecin de famille. « Je suis beaucoup allée dans les communautés. Pelly Crossing, Watson Lake… à part Dawson et Old Crow, je suis allée partout », explique-t-elle.

« On voulait une famille, alors on s’est dit que c’était mieux de trouver un poste au Québec », explique Anne-Marie LeBlanc. Elle retourne alors s’établir au Québec, où elle exerce dans une clinique de médecine du sport et dans un centre de réhabilitation dans les Laurentides. « C’est là que j’ai vraiment commencé à travailler dans mon domaine, après deux ans [en médecine familiale] », affirme-t-elle.

Puis l’envie de retourner vivre au Yukon se fait sentir. Son mari trouve alors un travail au territoire, permettant au couple de revenir à Whitehorse début 2018.

Implanter un service inexistant

En revenant au Yukon, la médecin est déterminée à trouver du travail dans son domaine. C’est alors qu’elle rencontre Curtis Myden, orthopédiste. « Il connaissait la valeur de travailler avec un médecin du sport », ajoute-t-elle. Deux années durant, Anne-Marie LeBlanc et Curtis Myden ont travaillé main dans la main à la clinique des chirurgiens. « Curtis a été une personne centrale pour aider à faire décoller la médecine sportive. Sans lui, je n’y serais pas arrivée. »

Obligée de retourner au Québec pour raisons personnelles, Anne-Marie Leblanc revient au Yukon en 2019, après un an sans exercer sur le territoire. « Curtis était parti, et il n’y avait plus de place pour moi à la clinique des chirurgiens, je ne savais plus où aller. Alors je suis venue ici [à la clinique médicale River Valley] », avance-t-elle.

Depuis son retour, Anne-Marie LeBlanc a repris sa pratique, et s’est donné pour mission de rendre sa spécialité accessible à toutes et tous en se faisant connaître, et en aidant les autres médecins autant qu’elle le peut.

Quand le français rend la médecine accessible

Au quotidien, Anne-Marie LeBlanc utilise souvent sa langue natale, le français.

« J’aime beaucoup parler français avec mes patients, ça les rend heureux ». Elle ajoute qu’il est important que sa patientèle puisse se faire servir dans la langue de son choix. « Des fois c’est difficile en anglais. Puis c’est isolé, le Yukon. Mon travail va au-delà de la langue, et ça lui apporte une saveur pancanadienne. »

Anne-Marie LeBlanc rapporte que, même en étant bilingue, il est parfois difficile pour elle aussi de communiquer en anglais. « Mes patients francophones finissent toujours par me demander si je peux devenir leur médecin de famille. Le français aide beaucoup », conclut-elle.

La série « Portraits carrière » est une collaboration entre l’Aurore boréale et l’Association franco-yukonnaise. Elle est réalisée grâce à la contribution financière du gouvernement du Yukon, de l’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne (ACUFC) et du Consortium national de formation en santé (CNFS).