Salut à toi qui es proche!
Bizarre de t’écrire alors que je te côtoie tous les jours à la maison, au travail ou dans mon voisinage.
En fait, cette année, j’ai décidé de me préparer à Noël en prenant soin de toi, mon prochain, et de te recevoir comme un cadeau. À quoi bon essayer d’accueillir un Dieu qui veut se faire proche, si on n’est pas capables de s’accueillir les uns les autres? Alors, je me donne un mois pour mettre au monde un regard neuf sur les gens qui m’entourent, un mois pour aimer mon prochain comme moi-même.
T’aimer comme moi-même, c’est facile quand tu me ressembles : même culture, mêmes habitudes, mêmes goûts, mêmes valeurs. « Qui se ressemble s’assemble », comme ils disent. Me reconnaître en toi, en ton histoire de vie et en tes aspirations, ça me confirme que ma vie a du prix et que je ne suis pas tout seul à être comme je suis.
Par contre, c’est plus difficile de t’aimer comme moi-même quand tu as des comportements qui me dérangent, des habitudes qui me rendent mal à l’aise ou que tu as une culture que je ne connais pas… en fait, quand tu es différent de ce que je suis. Ça exige l’effort de me reconnaître dans mes préjugés, mes malaises, mes peurs, mes histoires de vie non résolues. Autrement dit, c’est plus difficile de t’aimer comme moi-même quand tu me fais voir, sans le savoir, des aspects de moi que je n’aime pas. C’est tout un chantier que d’apprendre à s’aimer soi-même.
Ta différence m’invite à être plus à l’écoute de ce que je suis, de ce que tu me fais vivre et de ce que je suis appelé à accueillir et à guérir en moi. Mystérieusement, ta différence m’aide à me découvrir et à m’aimer davantage. Et plus je m’aimerai moi-même, plus je saurai t’aimer.
Dans la bouche de Jésus qui s’incarne dans notre humanité, ce commandement de t’aimer comme moi-même est attaché à un autre qui lui ressemble : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit ». Par conséquent, si j’aime Dieu qui est en moi et en tout comme une source de vie et d’amour, je me dois donc de l’aimer aussi en toi, mon prochain, puisqu’il est en toi.
Et si tout est en Dieu, c’est donc dire que je vis aussi en Dieu qui est en toi, et que tu vis aussi en lui qui est en moi. On ne s’en sort pas! Aimer Dieu en moi qui m’aime sans condition, me permet d’aimer Dieu en toi qui t’aimes aussi sans condition. Alors, pardonne-moi quand je mets des conditions à t’aimer comme moi-même. C’est parce que je ne m’aime pas assez!
En ce temps de préparation à Noël, marqué cette année d’incertitudes politiques et de désordres planétaires, je n’ai pas le choix d’accepter que le chemin de l’amour au quotidien, c’est le chemin que je partage avec toi, la personne la plus proche, mon prochain. Merci d’être là dans ma vie comme un cadeau à recevoir, et de m’apprendre à aimer comme un cadeau à offrir! Tu seras cette année mon prochain dans ma crèche!
Joyeux Noël enrubanné d’AMOUR!