Selon l’Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés (ESEPP) réalisée en 2018 par Statistique Canada, 39 % des femmes et 12 % des hommes des territoires ont déclaré avoir été agressés sexuellement au moins une fois depuis l’âge de 15 ans.
Malgré des programmes d’envergure lancés notamment à la suite du mouvement #Metoo de 2017, tels que l’initiative « Vers un Yukon sans harcèlement sexuel au travail » (2020), financée par le gouvernement du Canada, il reste encore beaucoup de travail à faire pour endiguer ce fléau dans la société.
Des initiatives locales poursuivent cette prévention tout au long du mois de mai, avec une programmation spéciale.
Les jeunes, un public à sensibiliser
Les Essentielles et le Centre des femmes Victoria Faulkner collaborent sur la campagne « Parler pour prévenir » qui cible les jeunes du Yukon.
« Nous souhaitons viser les adolescents jusqu’à 19 ans avec des activités gratuites liées au consentement, à la limite du corps, aux outils juridiques ou non », explique Charlie-Rose Pelletier, agente de mobilisation pour les Essentielles.
« C’est bouleversant d’apprendre que 71 % des étudiants auraient été témoins ou victimes de comportements sexualisés non désirés au Canada. Il faut outiller les jeunes », poursuit l’organisatrice, en référence à un sondage mené par Statistique Canada en 2019.
L’objectif, selon Charlie-Rose Pelletier, est également d’en savoir plus sur ce que les jeunes savent et leurs besoins sur le sujet. « Quelles sont les meilleures plateformes pour communiquer avec eux? L’école, la sphère privée, les réseaux sociaux comme TikTok? Nous voulons leur poser ces questions pour être plus efficaces dans nos communications », explique la francophone.
Les adolescent·e·s et jeunes adultes ont ainsi pu participer à un concours vidéo de 15 à 30 secondes sur le thème du consentement.
Un atelier dédié à la création et au montage de ces vidéos de sensibilisation a été donné à Whitehorse le samedi 14 mai. Entre 9 h et 16 h, l’atelier s’est déroulé au studio des artistes du Centre culturel des Kwanlin Dün. Le déjeuner, des collations et l’équipement ont été fournis lors de cet événement gratuit.
« Le matin, nous parlons de ce qu’est le consentement pour les jeunes et des questions qu’ils peuvent avoir sur le sujet. L’après-midi est consacré aux aspects techniques de la création de la vidéo pour le concours », informe Charlie-Rose Pelletier.
L’ensemble des personnes participantes, leurs familles et le public seront ensuite conviés à la cérémonie de remise des prix, lors d’un barbecue organisé le 26 mai au Centre culturel des Kwanlin Dün entre 15 h 30 et 18 h.
Des activités amusantes de sensibilisation en français seront également conduites par Les Essentielles au CSSC Mercier, l’école secondaire francophone de Whitehorse. Au moment de mettre sous presse, la date restait encore à être déterminée.
Le site Internet End Violence Yukon prodigue des conseils en français pour les parents afin de parler avec leurs enfants du consentement et des violences sexuelles.
Les abus dans le milieu du sport
Au début du mois, le refuge pour femmes de Dawson a organisé un atelier en ligne animé par Shireen Ahmed au sujet de l’importance de la responsabilité et les abus dans le milieu du sport. Sa rediffusion est disponible sur le site Internet du refuge.
Cette sportive et activiste, mais aussi commentatrice et oratrice publique, dénonce la culture du viol dans le sport.
Un feu de camp sera organisé par l’organisme le jeudi 26 mai de 16 h à 19 h sur la rue Front à Dawson. Ouverte au public et gratuite, la rencontre a pour objectif d’échanger sur le sujet des violences sexuelles pour faire avancer la communauté vers une société sans abus. Thé, café et collations seront au rendez-vous.
Crickett Wilder, coordinatrice du programme, explique avoir écrit de nombreuses publications sur le blogue du site Internet du centre d’accueil pour permettre aux personnes de la région de s’informer sur le sujet. Les vêtements, l’alcool, le consentement et les fausses déclarations sont quelques-uns des thèmes abordés.
IJL – Réseau.Presse
L’Aurore boréale