Certains immigrent pour fuir, ce n’est pas le cas de Yannick Klein, parti en septembre 2017 de la Haute- Savoie vers le Yukon, dont il rêvait depuis longtemps. Portrait d’un immigrant qui doit réorienter sa carrière afin de s’intégrer au marché du travail canadien.
Passionné des chiens de traîneau
Vétérinaire de formation, M. Klein a toujours été attiré par le Grand Nord. Pendant ses études, il a fait un stage auprès de musheurs à Tok, en Alaska. Cela a été une leçon de vie pour lui.
Puis, l’année dernière, propriétaire de sa propre clinique vétérinaire, il est arrivé à la croisée des chemins. « Avec mes associés, nous avions une différence de vision d’avenir. C’était mieux pour moi de vendre mes parts et on a décidé, avec ma femme qui était aussi très attirée par le Canada, de tenter un processus d’immigration », raconte-t-il.
Le début du processus d’immigration
« Beaucoup de gens disent que pour immigrer, il faut d’abord avoir un travail. J’ai décidé de venir passer un mois ici en mars 2017, pour voir quel était le meilleur moyen pour moi », explique-t-il.
À 36 ans, M. Klein avait tout juste passé l’âge limite pour présenter une demande de permis vacances-travail (PVT). De plus, il savait déjà que son diplôme n’était pas reconnu au Canada. « Je m’étais renseigné, ce n’était pas une surprise. Il faut passer une équivalence qui coûte 11 000 $, en plus de trois examens. Cela représente environ un an de travail », explique-t-il. C’est ainsi qu’une réorientation professionnelle s’est imposée.
Il a rencontré un conseiller en emploi à l’Association franco- yukonnaise. « J’ai demandé des conseils, j’ai découvert par exemple les visas de mobilité francophone. Ça m’a aidé à mieux comprendre comment ça fonctionnait. J’ai compris que le meilleur moyen pour moi, c’était de demander la résidence permanente avec Entrée Express. Toutest très bien expliqué; on peut vraiment anticiper si on a des chances ou non. Le processus est assez rapide, à condition d’être très réactifs; on a lancé le dossier début avril, et début septembre on était ici. »
Différences culturelles et réorientation professionnelle
En septembre 2017, avec sa femme et ses deux enfants de 3 ans et 3 mois, M. Klein est arrivé au Yukon.
« Les gens nous prenaient pour des fous en France, mais ici, ils comprenaient. J’ai rencontré plein de gens qui ont fait la même chose que moi », raconte-t-il.
Il a donc commencé à chercher du travail dans plusieurs domaines. « C’est là que j’ai réalisé que ce n’était pas si facile que ça », avoue-t-il. Selon lui, les employeurs n’ont pas nécessairement envie de s’embêter avec des tas de papiers. « J’étais prêt à faire un petit boulot pour pratiquer mon anglais, mais je n’ai jamais réussi à trouver. Je n’ai pas vraiment la réponse; peut-être qu’ils avaient peur que je me lasse vite du travail parce que j’avais trop de diplômes. »
M. Klein ne s’est pas découragé et a fini par décrocher un contrat d’enseignant suppléant. Puis, il a misé sur son côté entrepreneur en mettant sur pied sa boîte de production vidéo et photo, une autre de ses passions.
« La première erreur, c’est de dire tout n’est pas bien en France et tout va être parfait au Canada. La deuxième erreur, c’est de penser que ça va être facile. Il faut s’adapter, être prêt à faire des compromis », dit Yannick Klein.
Le premier hiver yukonnais passé, M. Klein a appris que sa demande au programme de maîtrise en administration des affaires aux HEC Montréal avait été acceptée. Optimiste, il partira pour Montréal à la fin du mois.
« Ça nous arrache un peu le cœur parce qu’on commençait à s’intégrer, à avoir des amis. Donc, ce n’est pas la solution facile, mais je n’ai jamais choisi la solution de facilité dans ma vie, et j’espère que ça servira », conclut-il.
Ce publireportage a été réalisé grâce à la contribution financière d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.