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le Jeudi 18 mai 2017 15:30 Société

Volontariat 2.0 : la ruée vers HelpX

Une des principales tâches des futurs helpers chez Stéphanie Bourret sera de contribuer au développement d’un projet de ferme. Photo : Stéphanie Bourret
Une des principales tâches des futurs helpers chez Stéphanie Bourret sera de contribuer au développement d’un projet de ferme. Photo : Stéphanie Bourret

Delphine Bouteiller

Vous les avez certainement remarqués ces dernières semaines, sac à dos sur l’épaule et bottes de randonnée aux pieds, les touristes et les voyageurs saisonniers sont arrivés au Yukon. Faites plus ample connaissance et vous découvrez que tous ces gens ne sont pas que de simples vacanciers. Certains d’entre eux, comme Julien Mérat, sont des helpers. Le site internet HelpX (Help Exchange), petit frère du WWOOF (World Wide Opportunity on Organic Farm) permet un échange de main-d’œuvre contre le gîte et le couvert.

L’expérience humaine avant tout

Créé en 1971, le concept du woofing s’inscrit dans une nouvelle approche économique grandissante à travers le monde; l’économie du partage dont l’échange est le maître-mot. Basé sur l’aide au développement de fermes organiques, le woofing est devenu très populaire et offre la possibilité de voyager à moindre frais en échange de quelques heures de travail. Plus récemment, le site HelpX s’est distingué auprès des adeptes du concept en offrant à ses membres des possibilités d’entraide plus étendues. Fermes, ranchs, lodges, hôtels ou même directement au domicile, les lieux de travail proposés sont aussi variés que le type de tâches à effectuer.

Une des principales tâches des futurs helpers chez Stéphanie Bourret sera de contribuer au développement d’un projet de ferme. Photo : Stéphanie Bourret

Une des principales tâches des futurs helpers chez Stéphanie Bourret sera de contribuer au développement d’un projet de ferme. Photo : Stéphanie Bourret

« Au Yukon, je suis en contact avec quelqu’un qui fait de la thérapie avec les chevaux. On a déjà un peu discuté; elle donne des leçons d’équitation et il faut lui donner un coup de main avec ça », explique Julien. Celui-ci n’en est pas à sa première expérience. Il a déjà fait du woofing en France à trois reprises. « Ce que j’aime dans ce type d’expérience, c’est le côté humain, la rencontre. En général, les gens qui accueillent des volontaires donnent plus d’importance au côté humain qu’à la main-d’œuvre que ça leur apporte. »

Stéphanie Bourret, gestionnaire d’une ferme en développement, partage un point de vue similaire quant à l’accueil des helpers sur sa propriété. « Évidemment, le fait d’avoir une paire de bras en plus est bienvenu. Mais parfois, dans la vie de fermier, on peut vivre de l’isolement. Et je pense que c’est quelque chose que les helpers peuvent apporter, la compagnie, la possibilité de discuter de différentes choses, etc. ».

Un contrat de confiance basé sur l’échange

HelpX constitue donc cet espace de rencontre virtuelle nécessaire entre des exploitants et une main-d’œuvre potentielle prête à offrir son aide. Le concept repose sur la confiance et un respect mutuel des attentes des uns envers les autres. « La règle de base en général, c’est un minimum de cinq heures par jour pour un maximum de 25 heures par semaine en échange de repas et d’un logis », indique Stéphanie. Le contrat repose sur la capacité de chacun à exprimer clairement ses attentes vis-à-vis de l’autre. « Si la tension s’installe, c’est parce qu’il y a beaucoup de flous; les helpers peuvent se sentir exploités ou l’hôte va avoir l’impression qu’ils n’en font pas assez », ajoute Stéphanie.

Lors de l’inscription sur le site, chacun remplit son profil. La sélection s’effectue ensuite par mots-clés, par secteurs géographiques. « Tu envoies des bouteilles à la mer! Et si ton profil est intéressant, le contact va se faire », déclare Julien, enjoué à l’idée de se lancer dans l’expérience au Yukon.