Ça y est, l’équipe du journal est de retour après un petit mois de vacances bien méritées. Ce qui s’est passé pendant qu’on profitait de l’été? Ben, ça a l’air que la Ville de Whitehorse a mis le projet de collecte du recyclage aux vidanges, que le Yukon a accueilli les premiers ministres dans le cadre de la rencontre estivale du Conseil de la fédération, que la campagne électorale territoriale va bientôt démarrer, et puis c’est officiel : la famille royale viendra nous visiter!
Ce qui m’a troublée dans l’actualité, c’est l’opposition des premiers ministres au projet de taxe fédérale sur les émissions de dioxyde de carbone. OK, j’avoue : ce qui m’a vraiment troublée, c’est mon manque d’enthousiasme à l’annonce d’un projet de taxe sur les émissions de dioxyde de carbone. Pourtant, je reconnais l’impact des gaz à effets de serre sur le réchauffement climatique, j’admets l’urgence de la situation et je crois qu’il est temps de prendre des mesures drastiques pour protéger notre environnement. Mais là, sur le moment : pas d’enthousiasme, ni passion, mais plutôt de l’inquiétude quant à l’augmentation du prix des billets d’avion. Ça y est : j’ai trouvé le talon d’Achille de mes convictions!
Admettons-le : la majorité d’entre nous est originaire d’ailleurs. C’est une histoire classique : on est à la recherche de grands espaces et d’aventure. On passe le 60e parallèle et puis on tombe en amour avec ce fameux Yukon grandeur nature. On aime tellement le territoire qu’on décide d’y faire nos vies. On laisse derrière famille et amis et, de temps en temps, on fait un long voyage parce qu’on s’ennuie. Ou bien on les invite à découvrir notre coin de pays et on roule des centaines de kilomètres sous le soleil de minuit. Quel triste constat : notre goût pour l’aventure se nourrit aux hydrocarbures!
Vous savez ce qu’on dit : tout le monde a un prix et il semblerait que le mien soit la liberté de voyager et des billets d’avion à prix réduit. Mais quand je pense à toute l’essence économisée grâce au covoiturage, brûlée en quelques secondes au décollage, je trouve ça désolant. On dit aussi que choisir, c’est renoncer. J’ai choisi de réduire mon empreinte écologique, et ce ne sera possible qu’en changeant.
Quand je pense au projet de collecte du recyclage qui a fini en queue de poisson, je préfère laisser les premiers ministres s’obstiner à propos de la taxe sur les émissions. En attendant qu’ils s’entendent sur la question, voici quelques trucs pour réduire l’impact de nos voyages en avion.
Prendre des vacances près de chez soi
Je nous trouve chanceux : le paradis du plein air se trouve dans notre cour arrière! Pas besoin d’aller très loin pour vivre une expérience extraordinaire.
Devenir l’ami de la technologie
Que ce soit pour des rencontres professionnelles ou pour garder le contact avec nos proches, une caméra Web fait souvent l’affaire.
Prendre l’avion de la bonne façon
• Voyagez léger et en classe économique. Plus de passagers et moins de bagages, telle est la formule pour diminuer la quantité d’émission par personne.
• Privilégiez les vols de jour et d’été. Des études ont démontré que les vols nocturnes et hivernaux ont un plus grand impact climatique.
Acheter son ciel
Parfois, le désir de découvrir une nouvelle destination ou d’aller faire un coucou par chez nous est plus fort que nos convictions. Question de compenser nos folles envies, il existe une option : les crédits compensatoires de carbone.
Il s’agit d’un système selon lequel vous achetez des crédits équivalents à vos émissions de gaz à effet de serre (GES). L’argent est ensuite investi dans des projets contribuant à réduire les GES dans l’atmosphère, tels des projets d’énergie renouvelable ou de reforestation. Bref, vous payez pour neutraliser vos émissions et avoir bonne conscience à la suite de vos actions.
Compliqué vous pensez? La Fondation David Suzuki et l’Institut Pembina ont créé un guide pour nous aider à nous y retrouver. Vous le trouverez à cette très longue adresse : www.davidsuzuki.org/fr/champs-dintervention/changements-climatiques/enjeux-et-recherche/principes-de-base-du-changement-climatique/credits-compensatoires-de-carbone-le-guide/
Faire connaître son opinion
Comme vous le savez, le Yukon sera bientôt en élection. Ne manquez pas cette belle occasion pour faire connaître vos préoccupations!
Finalement, puisqu’on parle de réduire nos déplacements, j’aimerais profiter de cette chronique pour saluer les tourtereaux royaux qui visiteront le Yukon bientôt pour serrer des mains et se faire prendre en photo. Voilà, c’est fait.