Part de ma nouvelle réalité yukonnaise est la problématique de l’approvisionnement en eau. Vivant à l’extérieur de la ville et n’ayant pas de puits artésien, nous avons donc un gros maudit bidon dans le sous-sol de la maison. Par gros bidon, je veux dire un réservoir de 850 litres dont le remplissage se fait par livraison, coûte des sous et s’avère être un excellent indicateur de notre consommation. Voilà donc ce qui m’amène à me pencher sur la question.
Je ne veux pas faire ma langue sale, mais ça a l’air que le Yukon est l’un des plus grands consommateurs d’eau potable au pays et que ledit pays se place 2e au monde pour sa consommation d’eau par habitant. QUOI? Vous mourez d’envie de savoir qui est au premier rang de la surconsommation? Voici un indice : ça commence par « É », puis finit en « -Unis ». Ceci étant dit, un rapide coup d’œil suffit pour constater que le niveau de mon propre réservoir descend plus vite qu’il n’en faut pour dire « les nappes phréatiques en sécheresse sont-elles sèches ou archisèches ». Croyez-moi : je n’en suis pas fière, ni rien. Il est donc temps de me prendre en main avant de toucher le fond du baril.
Avant tout, il faut s’assurer qu’il n’y a pas de fuite. Non seulement serait-ce du gaspillage, l’eau pourrait également faire tout un ravage. La petite goutte rebelle qui coule du robinet ou d’un joint d’étanchéité peut représenter jusqu’à 10 000 litres d’eau par année. Et souvent, il suffit d’un peu de ruban de téflon ou d’une nouvelle rondelle pour l’arrêter. On serait fous de la laisser couler!
La majorité de la consommation d’eau se faisant dans la salle de bain, j’y ai donc concentré mon attention. L’installation d’un pommeau de douche à débit réduit, d’aérateurs pour les robinets et d’un coupe-volume pour le réservoir de la toilette s’avère un excellent départ. Ces additions permettent de diminuer la consommation d’eau de 40 à 50 % sans même s’en rendre compte. On serait fous de ne pas l’essayer!
QUOI? Vous trouvez que ça fait beaucoup de choses à acheter? Qu’à cela ne tienne : vous pouvez vous procurer une trousse de départ gratuite, gracieuseté de notre bon gouvernement. Si vous vivez à Whitehorse, présentez-vous au premier étage de Energy Solutions Centre (206-A, rue Lowe) pour réclamer votre gréement. Si vous habitez à l’extérieur de la ville, appelez au 1 800 661-0408, poste 7063. Ça leur fera plaisir de vous l’envoyer par la poste. C’est une vraie aubaine. On serait fous de s’en passer!
Bon, là, c’est le moment de vous Surprendre avec un grand « S ». Saviez-vous qu’un lave- vaisselle ayant la désignation ENERGY STAR utilise moins d’eau par cycle qu’il n’en prend pour remplir un évier de cuisine de taille moyenne? Moi, ça m’a Surprise. Il s’agit donc d’une bonne option, à condition de l’utiliser au maximum de sa capacité et de ne pas prérincer dans l’évier. Pour ceux qui, comme moi, lavent leur vaisselle à la mitaine, tout se joue au rinçage. Il faut éviter de laisser l’eau couler. Vous pouvez soit rincer dans le second évier rempli à moitié ou rincer d’un jet d’eau la vaisselle sur l’égouttoir une fois que vous avez terminé. C’est FA-SI-LA chanter!
Autres suggestions pour votre considération :
– garder un pichet au frigo plutôt que de laisser couler l’eau jusqu’à ce qu’elle soit froide;
– utiliser les fonds de verres d’eau ou de bouilloire pour arroser vos plantes;
– arrêter le robinet durant le brossage des dents;
– diminuer la durée de la douche et la fréquence du lavage des cheveux;
– porter le même vêtement plus d’une fois avant de le laver;
– et qu’on se le dise : pas besoin de tirer la chaîne juste pour un petit pipi doré.
De simples changements dans nos habitudes peuvent faire une grande différence et il ne faut pas sous-estimer l’impact de nos choix. Pour ma part, ces actions m’ont non seulement aidée à diminuer ma consommation, elles m’ont également permis de faire durer les dernières gouttes de mon fameux bidon jusqu’à la prochaine livraison.