Il y a quelques années, une jeune Française de 8 ans est venue en vacances dans un chalet situé sur la rive d’un lac non loin de Latuque (Québec). « Quand tu es jeune, essayer de pêcher du poisson, pédaler, c’était un peu le rêve. On allait aussi au zoo sauvage de Saint-Félicien. Et là, de voir les grizzlis, les ours blancs, les loups, là, tu capotes. J’ai toujours dit à ma mère que j’y retournerais quand je serai plus grande. » Celle-ci ne l’a pas prise au sérieux, à tort. Cindy Rolland est revenue au Québec à l’âge de 17 ans pour étudier en techniques naturelles, aménagement de la faune au Cégep de Saint-Félicien, au Québec.
À la fin de ses études, elle a travaillé au zoo. « J’ai commencé comme naturaliste, et ensuite conductrice du train des sentiers de la nature. Plus tard, j’étais à l’Aventure au pays des caribous. Là, ce qui était bien, c’est que je dormais au zoo, au milieu des caribous et des orignaux. C’était réaliser mon rêve, parce que ce zoo m’avait incitée à venir au Canada. »
Les tracasseries administratives
Il existe plusieurs visas pour rentrer au Canada. Cindy Rolland a choisi un permis d’études. « L’avantage quand tu fais des études au Canada, c’est que tu as un permis de travail équivalant au nombre d’années que tu as étudié. Ça te laisse le temps de voir et de savoir si tu fais ta demande de résidence ou non. Pour la résidence, j’ai été beaucoup soutenue par ma famille. Ça a bien été. Par contre, c’est beaucoup d’argent. »
Combien coûte une résidence permanente? « J’essaie d’oublier certaines parties, parce que ça m’a tellement pompé la cervelle. Je ne sais pas… minimum 2 000 $. Quand tu changes de passeport en cours de demande, tu te retrouves avec des problèmes. Mon permis de travail a été coupé de moitié parce que mon passeport expirait. » Elle a dû refaire une demande, ce qui lui a encore occasionné des frais.
Une chose que déplore Cindy est que l’information obtenue auprès du site Internet de Citoyenneté et Immigration Canada diffère souvent de celle donnée par les préposés. « J’ai déjà reçu de l’information verbale qui ne correspondait pas du tout aux documents, » précise Cindy. De plus, « tu fais une démarche, et entre le moment où tu as commencé à rassembler tes documents et le moment où tu les déposes, les règles ont changé. Quelquefois, tu demandes un renseignement, on te le donne et il est complètement faux. »
Comme c’est le cas pour bien d’autres immigrants, le stress l’a accompagnée tout au long de sa démarche. « Tant que tu n’as pas ta résidence, tu stresses. Si elle est refusée, tu dois retourner dans ton pays. Fini le rêve canadien! »
Au Yukon pour apprendre l’anglais
En regardant les offres d’emploi, Cyndy réalise que son niveau d’anglais n’atteint pas le standard pour solliciter certaines fonctions. Pour remédier au problème, elle a cherché sur Internet et postule pour être fille au pair dans une famille de Whitehorse. Elle a atterri au Yukon le 30 décembre 2014. Après cinq mois, elle trouve du travail à Destruction Bay comme aide-cuisinière. « Ça me permettait de faire de belles randonnées aux alentours et de découvrir la nature. C’est une belle expérience avec des personnes très chouettes là-bas », raconte Mme Rolland.
Pour passer l’hiver à Whitehorse, elle accepte un poste d’éducatrice pour le parascolaire à la Garderie du petit cheval blanc. « C’est un travail en français. C’est pour ça que je l’ai priorisé. C’est une bonne situation, parce que Whitehorse, c’est quand même cher pour y vivre. Il faut que tu aies un bon salaire de base. Parce que si tu te retrouves avec un salaire de 10 $ de l’heure, t’as beau faire tes 40 heures par semaine, tu ne feras pas long feu. Tu ne pourras pas économiser et te créer un avenir. »
Mais ce n’est pas en travaillant en français qu’elle améliorera son anglais. Ainsi, elle partage un appartement avec deux colocataires anglophones. De plus, à son arrivée au Yukon, Cindy a pu bénéficier gratuitement de séances de tutorat avec l’Association franco-yukonnaise (AFY). Ce programme s’adresse aux chercheurs d’emploi immigrants. Dans son cas, elle profitait de deux rencontres d’une heure par semaine. L’accent était mis sur du vocabulaire de son champ d’expertise, c’est-à-dire la faune sauvage. « C’est l’avantage quand tu fais du tutorat, c’est spécifique, » commente Cindy.
Que lui réserve le futur?
Cindy Rolland adore les grizzlis. « J’ai toujours songé au parc Kluane, parce que c’est un parc qui a beaucoup de potentiel, » nous confie la naturaliste. « Mais je pense aussi au gouvernement, parce que j’adore le travail de technicienne, tu es sur le terrain, tu fais tes recherches. C’est plus l’aventure… et c’est ce que j’aime. »
Le travail décidera si Cindy Rolland restera au Yukon ou si elle ira explorer d’autres coins du Canada.
Ce publireportage a été réalisé grâce à la contribution financière de Citoyenneté et Immigration Canada.