le Jeudi 28 septembre 2023
le Mercredi 24 juin 2015 13:49 Société

Corinne Canevet, ou l’importance de saisir les occasions

Corinne Canevet est maintenant installée à Whitehorse. Photo : fournie.
Corinne Canevet est maintenant installée à Whitehorse. Photo : fournie.

Originaire de la région de la Bretagne dans le nord-ouest de la France, Corinne Canevet travaille dans un cabinet d’expert-comptable de Whitehorse avec le programme territorial de candidatures à l’immigration (familièrement appelé le programme des nominés).

« Je travaillais déjà dans le domaine des audits financiers en France et j’ai un master en management, par contre je n’ai pas de reconnaissance de diplôme pour le Canada, alors si je veux progresser ou aller ailleurs, je devrai avoir un diplôme canadien. » Ce qui complique les choses, c’est qu’elle n’a pas de visa d’études. Par contre, elle a fait sa demande de résidence permanente et pourra s’occuper de ses études lorsqu’elle l’aura.

Arrivée par hasard

Après des études en France dans une école de commerce, elle a passé un semestre à Vancouver à l’Université Simon Fraser en 2008. Elle est ensuite retournée à Paris pour faire ses études.

« J’ai ensuite travaillé pendant trois ou quatre ans à Paris pour rembourser mes prêts étudiants. Mais je savais déjà que je voulais aller à l’étranger. Comme j’avais étudié au Canada et que ça m’avait plu, j’ai décidé de revenir avec le programme vacances-travail qui me permettait plus de flexibilité. Je voulais visiter et travailler et visiter après des moments plus intensifs à Paris. »

Corinne n’avait pas prévu de venir au Yukon quand elle est venue au territoire la première fois en octobre 2013.

« Je voulais visiter le Canada pour voir s’il y aurait un endroit qui pourrait m’intéresser. J’ai passé trois mois sur l’île de Vancouver, puis quelqu’un m’a parlé du Yukon et j’ai décidé de venir. »

Elle est passée au Centre de la francophonie pour rencontrer un conseiller en emploi de l’Association franco-yukonnaise. C’est là qu’elle a appris qu’il y avait un poste disponible comme serveuse dans un motel-restaurant de Destruction Bay. Même si la clientèle était très majoritairement anglophone, la propriétaire originaire du Québec s’exprimait en français.
Elle a adoré son expérience et s’est mise à penser à la possibilité de s’installer ici.

« Il y a beaucoup de besoins en emploi ici et ça amène plus de possibilités qu’ailleurs pour les immigrants. Aussi, le mode de vie est plus sain, il y a beaucoup moins de stress autant en milieu de travail que du côté du transport. Même si je travaille un certain nombre d’heures, je ne perds pas de temps dans le trafic. J’ai aussi accès à la nature. La vie est facile ici et on a une belle qualité de vie. »

Toutefois, elle voulait encore visiter le pays, alors elle est repartie vers le Sud, dans la région de Kootenay… avant de revenir au territoire. Elle qui voulait découvrir le Canada dans son entièreté, elle n’en a vu que l’Ouest pour le moment.

Un retour

Quand elle est revenue au Yukon quelques mois plus tard, elle a décidé d’envoyer son c.v. et de voir ce que cela donnerait.

« Rapidement, j’ai trouvé un employeur. Je crois que le fait que j’ai déjà vécu au Yukon avant a joué en ma faveur par rapport à quelqu’un qui ne serait jamais venu ici. On a trouvé une solution appropriée avec le programme des nominés. »

Elle estime que plusieurs facteurs l’ont aidée dans son intégration au marché de l’emploi : le fait qu’elle soit bilingue – surtout qu’elle travaille dans un milieu anglophone sans aucun client francophone –, mais aussi le fait qu’elle a eu des expériences de travail en sol canadien.

« Le programme vacances-travail m’a permis de prendre de l’expérience au Canada. Ce n’était pas des postes dans mon domaine, j’ai travaillé à la réception d’un hôtel, j’ai fait du ménage, j’ai été serveuse, mais cela m’a permis d’avoir des références ici. »

Née au bord de l’eau en Bretagne, Mme Canevet a toujours fait des activités extérieures.

« Certaines sont les mêmes; j’ai toujours aimé le vélo et la marche et ça me manquait à Paris. Mais c’est sûr qu’avec les saisons, ce ne sont pas les mêmes activités que je pratique ici. Ce que j’aime de Whitehorse, c’est l’équilibre entre les avantages d’une petite ville et les possibilités d’emploi qu’on retrouve d’habitude dans les grandes villes. »

Le rapport à la communauté francophone

Corinne est arrivée seule au Canada, sans conjoint, sans enfant. Depuis, elle s’est fait un copain anglophone. Elle travaille dans un milieu anglophone, la plupart de ses clients proviennent des Premières nations et, au début, elle cherchait à limiter ses contacts avec le milieu francophone.

« Je voulais m’améliorer en anglais et m’intégrer dans mon milieu de vie. Mais maintenant que je suis plus à l’aise en anglais, je trouve agréable de discuter en français et d’avoir des contacts avec des gens qui ont la même culture que moi. »

Les difficultés

Comme plusieurs, Corinne Canevet a eu un peu de fil à retordre du côté administratif.

« C’est parfois difficile de connaître les possibilités du côté de l’immigration. C’est dur de trouver ce qu’il y a de plus adapté à notre situation et il n’y a pas beaucoup de support… par contre, je ne crois pas que ce soit propre au Canada. »

Sa plus grande peur était d’avoir de la peine à s’adapter au marché du travail.

« Je crois que la meilleure approche, c’est de ne pas avoir peur de commencer par de petits emplois ou du bénévolat pour aller chercher de l’expérience au Canada. » Du côté de l’emploi, elle n’a pas connu de difficultés malgré ses appréhensions. « On peut s’appuyer sur les centres d’emploi ou sur les services offerts à l’AFY. Parfois, ce sont de petits détails, mais ça peut faire la différence. Par exemple, j’étais inquiète pour le c.v., car j’ignorais qu’elle était la mode locale pour sa présentation. Il y a plusieurs ressources pour intégrer le marché du travail et je crois qu’il faut en profiter. En fait, trouver une petite job ici est plus simple qu’en France. »

Pour ce qui est du logement ou des autres aspects de la vie, elle n’a pas vécu de difficultés particulières. « En fait, c’est pas mal comme partout ailleurs. »

En terminant, elle conseille aux immigrants de ne pas hésiter à foncer.

« Il y a de nombreuses possibilités ici, car les employeurs sont toujours à la recherche de gens sérieux et fiables. Il y a de nombreuses opportunités à condition d’être professionnel… comme partout ailleurs. »

Ce publireportage a été réalisé grâce à la contribution financière de Citoyenneté et Immigration Canada.