le Vendredi 22 septembre 2023
le Vendredi 5 juin 2015 17:21 Société

Panel sur la dualité linguistique et la Loi sur les langues officielles

Une centaine de personnes ont assisté au débat qui avait lieu à l’Université d’Ottawa.
(Alex Antonacci)
Une centaine de personnes ont assisté au débat qui avait lieu à l’Université d’Ottawa. (Alex Antonacci)

Alex Antonacci (Francopresse)

Des vraies réponses de politiciens, des flèches envoyées aux partis adverses, des petites blagues afin de divertir le public, c’est ce que Bernard Trottier du Parti conservateur du Canada, Stéphane Dion du Parti libéral du Canada et Yvon Godin du Nouveau parti démocratique ont livré aux minortiés francophones du Canada lors du panel sur la dualité linguistique et la Loi sur les langues officielles jeudi dernier à l’Université d’Ottawa.

Une centaine de personnes ont assisté au débat qui avait lieu à l’Université d’Ottawa. (Alex Antonacci)

Une centaine de personnes ont assisté au débat qui avait lieu à l’Université d’Ottawa.
(Alex Antonacci)

De son traditionnel franc parler, l’hon. Stéphane Dion a clairement dénoncé l’inactivité du gouvernement dans le domaine de l’éducation. Il a même accusé le parti Conservateur de ne pas être transparent : « Il faut que ça cesse la manipulation des Conservateurs, c’est de la fraude » a-t-il manifesté. Le député de Saint-Laurent-Cartierville au Québec a indiqué que le gouvernement a investi 120 millions $ dans la feuille de route pour les langues officielles afin d’aider les immigrants du pays, mais que 99% du temps, ces immigrants apprenaient l’anglais. « C’est vous qui avez un chiffre artificiellement gonflé. » a-t-il lancé au public.

Enfin une réponse?

La présidente de la FCFA, Marie-France Kenny, s’est directement adressée aux panélistes afin de connaitre la position officielle de leur parti respectif sur la question de la Loi sur les langues officielles. M. Bernard Trottier, qui a été le seul panéliste à faire son discours d’ouverture dans les deux langues, s’est contenté de rappeler qu’une loi doit être en tout temps respectée : « L’application de la Loi sur les langues officielles, ce n’est pas négociable, c’est la loi et elle est appliquée. Chaque ministère doit l’appliquer. »

Stéphane Dion, l’ancien chef du Parti libéral du Canada a avancé le point de vue suivant : « On doit appliquer la loi sur les langues officielles, mais on ne doit pas juste la respecter, on a aussi un devoir de la promouvoir, c’est écrit dans la loi. » explique-t-il. Il a même ajouté qu’il travaillait présentement sur le dossier : « J’ai développé plusieurs angles d’attaque qu’on pourrait travailler ensemble si Monsieur (Justin) Trudeau obtient le mandat. Il va falloir renforcer la loi et la mettre en application. ».

M. Yvon Godin, quant à lui, n’a pas voulu parler pour son chef : « Si tu poses la question à moi, c’est oui. Je serais déçu par exemple si le chef ne le ferait pas. On est le parti qui a mis la loi dans la chambre des communes […] j’ai confiance en mon chef. » soutient-il. L’Acadien du Nouveau-Brunswick a lui aussi réitéré le fait que son parti apportera des changements importants pour les communautés minoritaires du pays si son parti devenait au pouvoir.

Des solutions

M. Dion a détecté un manquement important à la Chambre des communes : « Il n’y a pas de leadership dans le gouvernement, il n’y a plus de ministre sur les langues officielles depuis neuf ans. » Il croit d’ailleurs que c’est le premier ministre qui doit s’assurer que la loi soit respectée: « C’est lui qui doit prendre les décisions et nommer un ministre responsable. »

Pour M. Godin, des conséquences devraient être donnés aux institutions qui ne respectent pas la règle : « Je pense qu’on devrait donner des contraventions à ceux qui violent la loi. (…) Je crois même que le commissaire (aux langues officielles) devrait pouvoir amener en Cour une institution. »

Finalement, pour ce qui est de M. Trottier, rien n’est alarmant dans le dossier selon le député d’Etobicoke-Lakeshore, en Ontario, : « Le commissaire fait un excellent travail. Il est tout de même important de soulever les points négatifs. (…) Le gouvernement veut toujours s’améliorer. »