Jean-Pierre Dubé (Francopresse)
Les commissaires du Nunavut ont répondu aux griefs de l’association des parents en comblant des postes vides et en élisant un nouveau président. Michel Potvin a mis de l’avant trois priorités. Mais les parents ont une inquiétude pressante.
« Notre préoccupation immédiate, souligne le président de l’Association des parents francophones du Nunavut, Tim Brown, c’est l’embauche d’enseignants pour septembre prochain. On doit assurer la stabilité de l’école à cause de la crise du personnel. La plupart des enseignants ont un contrat annuel. On aimerait voir des contrats à long terme. »
La Commission scolaire francophone du Nunavut a tenu le 15 avril une assemblée extraordinaire en vue de faire le point sur la poursuite qu’elle a intentée en février contre le gouvernement du Nunavut. Mais l’assemblée s’est immédiatement penchée sur le conflit au sein de la communauté scolaire, qui s’était envenimé suivant l’annulation d’un nombre de rencontres de la Commission depuis novembre.
« L’élection d’un nouveau président a changé la direction de la rencontre, estime Tim Brown. Je suis content qu’on a eu l’opportunité de s’exprimer. Les parents ont été solidaires et le message a été reçu par les commissaires. » Ils avaient demandé en février la démission de tous les commissaires, dont le président sortant qui n’est plus résident du territoire.
« La relation s’est améliorée considérablement depuis l’assemblée, assure Michel Potvin. Nous avons déjà tenu des conversations positives avec l’Association des parents, ce qui était impossible au cours des derniers mois. Je pense qu’il existe aujourd’hui un désir de travailler ensemble sur ce qui nous unit, soit une éducation de qualité en français langue première de la maternelle à la 12e année.
« À la demande des parents, explique le président, notre première priorité est de tenir une rencontre publique sur la poursuite intentée contre le gouvernement en vertu de l’article 23 (de la Charte canadienne des droits et libertés). Notre objectif est d’obtenir un mandat clair afin d’aller de l’avant avec cette démarche qui contribuera grandement à l’avancement de l’éducation française au Nunavut.
« Notre seconde priorité est d’établir un comité de parents à l’école des Trois-Soleils, à la demande des parents et conformément à la Loi sur l’éducation. Ce comité devrait être mis en place avant la fin juin. » L’école accueille environ 90 élèves.
« En troisième lieu, ajoute le président, il est impératif que nous reprenions nos travaux réguliers, c’est-à-dire des rencontres régulières devant public. À la CSFN, on est parfaitement conscient de devoir collaborer avec nos partenaires en éducation et de faire preuve d’ouverture et de transparence. »
La CSFN a nommé deux nouveaux commissaires, en attendant les élections d’octobre, afin de combler des postes laissés vacants par des démissions récentes. « On est à l’aise avec ces choix, confirme le parent Tim Brown. L’élection de Michel Potvin à la présidence aide à rétablir la confiance. On est encouragés par l’ouverture de la commission. Il y a encore beaucoup de travail à faire. »
Entre autres, mentionne le président de l’association, une évaluation du rendement de la directrice générale de la commission sera effectuée. Les parents avaient demandé en février la démission de Réjane Vaillancourt.
La date de la consultation publique sur la poursuite en justice n’a pas été confirmée. « On ne sait pas si les parents vont appuyer la cause, avise Tim Brown, on attend de voir la présentation de la CSFN. »