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le Vendredi 17 avril 2015 10:14 Société

Sophie Firmenich, envoûtée par les grands espaces

Askja, la chienne de Sophie, a elle aussi fait du Yukon son pays d’adoption et adore nager dans les eaux froides. Photo : Vincent Lambercy.
Askja, la chienne de Sophie, a elle aussi fait du Yukon son pays d’adoption et adore nager dans les eaux froides. Photo : Vincent Lambercy.

Comme bien des gens, Sophie Firmenich est venue au Yukon en tant que touriste pour une période de trois mois. Et quatre ans plus tard, elle y est toujours. Mais aujourd’hui, son statut a changé; elle est devenue résidente permanente.

Askja, la chienne de Sophie, a elle aussi fait du Yukon son pays d’adoption et adore nager dans les eaux froides. Photo : Vincent Lambercy.

Askja, la chienne de Sophie, a elle aussi fait du Yukon son pays d’adoption et adore nager dans les eaux froides. Photo : Vincent Lambercy.

Parcours professionnel

En Suisse, Sophie travaillait à l’Aéroport international de Genève pour le service des passagers en tant que responsable des compagnies Star Alliance Elle avait pour tâches de régler tous les problèmes qui pouvaient survenir avant que l’avion décolle. Également détentrice d’une formation d’éducatrice canine, elle s’adonnait à sa passion les fins de semaine en donnant des cours de dressage aux enfants et aux familles propriétaires de chiens.

Curieuse, Sophie Firmenich voulait savoir comment on entraînait les chiens de traîneau. Elle a demandé un congé à son travail et est venue au Yukon chez sa compatriote Marcelle Fressineau. Son séjour initial de trois mois s’est étiré et elle a décidé de profiter du Yukon jusqu’à l’expiration de son visa de touriste, c’est-à-dire pendant six mois.

« J’ai eu l’occasion de voyager beaucoup, mais le Yukon est un endroit qui m’a attirée. Dans mon cœur, je savais qu’il fallait que je revienne au Yukon. Ça m’avait beaucoup apporté en six mois et je sentais le besoin de revenir », nous confie Sophie.

Rentrée en Suisse, elle cherche un travail au Yukon. Elle a répondu à une annonce qu’elle a vue sur Internet, et l’employeur s’est intéressé à sa candidature. Les Suisses n’ont pas accès au Programme de vacances-travail (PVT) comme les Français. Elle est donc venue au Canada avec un permis d’expérience professionnelle, valide deux ans. Elle s’occupait de la clientèle au Inn on the Lake du lac Marsh. Six mois après son arrivée, elle a postulé au Programme des candidats du Yukon (Yukon Nominee Program) et ensuite fait une demande de résidence permanente.

Attente et incertitude

« Le processus au complet a pris deux ans et demi », raconte Mme Firmenich. Ce qu’elle a trouvé le plus difficile, c’est « … de ne pas savoir… de ne pas avoir de nouvelles de l’avancement de ton dossier. C’est comme avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête et ne pas savoir si tu vas pouvoir rester ou non. Comme le processus peut être long, tu commences à avoir une vie ici, des amis, des intérêts, tu commences aussi à investir dans le matériel de sport. En fait, tu repars à zéro et tu ne sais jamais si du jour au lendemain tu devras partir », explique Sophie Firmenich.

« Quand on commence le processus de carte de résidence, ou le Yukon Nominee, la première étape n’est pas évidente, car elle demande beaucoup de renseignements administratifs qui viennent de ton pays, beaucoup de recherches pour être certaine d’avoir les bons documents. Une fois cette première étape faite, ce qui a été très difficile, c’était de ne pas savoir ce qui se passe dans ton dossier. »

Conseils aux immigrants

Le principal conseil que peut donner Sophie à de futurs immigrants est de venir en touriste ou avec un PVT pour explorer le pays en premier lieu. Ensuite, s’assurer de prendre la décision d’immigrer pour soi-même. Les doutes subsistent toujours quand le processus est lancé parce que « tu quittes un endroit que tu connaissais et tes amis, tu arrives dans un endroit que tu ne connais pas, tu ne connais personne et il faut que tu repartes à zéro. »

Pour les Suisses, il faut que le travail qu’ils trouvent au Canada corresponde à leur expérience professionnelle. Le visa d’expérience professionnelle, tout comme le Programme des candidats, lie l’employé à l’employeur pendant toute la durée du processus d’acquisition de la carte de résidence. Ce qui fait « que tu es attaché à cet emploi et tu ne peux pas vraiment voyager », déplore Sophie Firmenich. « Mais une fois que tu as ta carte de résidence, c’est un gros soulagement parce que là commence ta vraie vie. Je me suis tellement sentie libre quand j’ai eu ma carte de résidence que j’ai pris un chien et je l’ai appelé Freedom. »

Amoureuse des grands espaces, Sophie avoue : « Je ne suis pas Canadienne, mais je me sens Yukonnaise, parce que je me suis investie ici. Quand je vais en Suisse et que je reviens ici, je me sens à la maison. Donc, c’est chez moi. Je n’ai pas le passeport canadien, mais je me sens chez moi. C’est un peu le piège. Si tu restes au Yukon, tu as toujours envie de rester plus. Je ne dis pas que je ne rentrerai jamais en Suisse, mais ce n’est vraiment pas pour l’instant ou dans un avenir proche. » n

Ce publireportage a été réalisé grâce à la contribution financière de Citoyenneté et Immigration Canada.