le Jeudi 16 janvier 2025
le Jeudi 16 avril 2015 8:04 Société

Du Yukon au Japon, l’approche neurolinguistique rassemble

Pascal St-Laurent avec certaines des participantes des des ateliers de formation à l’approche neurolinguistique. Photo : Pascal St-Laurent.
Pascal St-Laurent avec certaines des participantes des des ateliers de formation à l’approche neurolinguistique. Photo : Pascal St-Laurent.

Olivier de Colombel

Dans l’édition de l’Aurore boréale du 18 mars dernier, on apprenait que Pascal St-Laurent partait à Tokyo pour animer des ateliers de formation à l’approche neurolinguistique (ANL) pour l’apprentissage d’une langue étrangère. Le conseiller pédagogique pour les programmes de français langue seconde au sein du ministère de l’Éducation est maintenant de retour. Bilan de ce séjour au pays du Soleil levant.

Pascal St-Laurent avec certaines des participantes des des ateliers de formation à l’approche neurolinguistique. Photo : Pascal St-Laurent.

Pascal St-Laurent avec certaines des participantes des des ateliers de formation à l’approche neurolinguistique. Photo : Pascal St-Laurent.

Pendant près de quatre jours, Pascal St-Laurent a travaillé à Tokyo sous la direction de Claude Germain qui est un des cofondateurs de l’ANL avec Joanne Netten. Pascal raconte : « Nous sommes allés former des professeurs de français au Japon pour qu’ils puissent enseigner leur matière avec l’approche neurolinguistique (ANL). » Et il précise : « Il y a présentement des francophones au Japon qui enseignent le français. À travers des revues, ils ont découvert l’ANL. Ils se sont mis à lire sur le sujet, à expérimenter. Et c’est à un groupe de 30 personnes que nous avons enseigné, ils enseignent eux-mêmes dans les universités, de façon privée, ou à l’Alliance française. »

Les fondateurs et le principe de l’ANL

L’ANL a été conçue au Canada par Claude Germain (Département de didactique des langues, Université du Québec à Montréal) et Joan Netten (Faculté d’Éducation, Memorial University of Newfoundland) dans le contexte de l’influence grandissante des neurosciences éducatives émergentes.

« L’ANL, c’est une façon d’enseigner les langues où l’on met l’oral au premier plan. Dans le fond, il faut penser comme un bébé, quand on arrive au point d’apprendre à lire, l’oral est déjà bien maîtrisé. Ensuite, on pose la lecture, puis l’écriture (grammaire, orthographe, etc.) », explique Pascal. Et il ajoute : « L’ANL est censée fonctionner avec tout le monde, de façon internationale, il faut cependant faire certaines adaptations en fonction de la culture, des âges. »

Une expérience multiculturelle

Un projet d’apprentissage du français avec l’ANL s’est mis en place depuis deux ans au sein du milieu universitaire de la ville de Guangzhou, dans le sud de la Chine. « Des professeurs chinois, eux-mêmes formés par Claude Germain deux ans auparavant, sont venus avec nous à Tokyo pour faire profiter de l’expertise qu’ils ont développée. Il y avait donc des Japonais, des Chinois et des Français. C’était très intéressant de voir des personnes de cultures différentes apprendre la même chose en même temps. Les Français argumentent, débattent entre eux et avec les autres, les Japonais prennent des notes, ils mémorisent, et les Chinois eux, restent très posés et observateurs, » confie-t-il également.

C’est donc un bilan très positif que Pascal St-Laurent fait de ce voyage au Japon. Ses yeux brillent quand il en parle et il décrit ces quelques jours comme une expérience exceptionnelle, riche de rencontres et d’apprentissages. Il conclut : « Des liens ont été tissés et depuis, les correspondances n’ont pas cessé. »