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le Lundi 30 mars 2015 9:50 Société

Patrimoine canadien : 35 millions $ pour 350 organismes

Le directeur général du RESDAC, Normand Lévesque : quelques employés resteront en place jusqu’en septembre. (Photo : RESDAC)
Le directeur général du RESDAC, Normand Lévesque : quelques employés resteront en place jusqu’en septembre. (Photo : RESDAC)

Jean-Pierre Dubé (Francopresse)

Le gouvernement fédéral assure en 2015-2016 la continuité de son appui aux communautés de langue officielle. Certains secteurs recevront moins mais les enveloppes seront livrées à temps.

Le directeur général du RESDAC, Normand Lévesque : quelques employés resteront en place jusqu’en septembre. (Photo : RESDAC)

Le directeur général du RESDAC, Normand Lévesque : quelques employés resteront en place jusqu’en septembre. (Photo : RESDAC)

« Nous financerons encore cette année près de 350 organismes dans toutes les régions du pays, confirme l’attachée de presse Marisa Monnin, du bureau de la ministre Shelly Glover. Notre objectif est de finaliser nos ententes de financement au cours des prochaines semaines tel que le prévoient nos normes de service.

« Le budget consacré à la programmation et aux projets des organismes nationaux, provinciaux et locaux représentant les communautés en situation minoritaire totalise environ 35 millions par année », souligne-t-elle, à l’approche du 31 mars.

En 2014, des organismes avaient attendu dans l’inquiétude jusqu’en mai la conclusion de négociations avec Patrimoine canadien sur des ajustements au Programme d’appui aux langues officielles (PALO). La Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) avait alors administré un sondage national auprès des bénéficiaires pour mesurer le financement reçu. Elle répètera l’exercice en avril.

« C’est la première fois que nous faisons le sondage sur une base annuelle, explique la présidente Marie-France Kenny. Il s’adresse aux 21 organismes membres de la FCFA ainsi qu’à leurs réseaux d’organismes locaux, provinciaux/territoriaux et sectoriels. Ils sont en attente des réponses du ministère, ce qui indique qu’il n’y aura pas de délai cette année.

« Nous voulons un portrait clair du processus d’attribution des fonds, précise-t-elle : réponse du ministère, signature de l’accord de contribution, délai d’obtention du premier versement, impact sur les opérations des organismes. On vise non seulement Patrimoine canadien mais d’autres ministères, comme Emploi et développement social Canada. »

Pour l’Assemblée de la Francophonie de l’Ontario (AFO), l’enveloppe n’a pas changé, selon le président Denis Vaillancourt. « On a un protocole récurrent, notre financement sera renouvelé au même niveau. Dans la pratique, ça veut dire un recul de 1 % selon l’inflation annuelle. Depuis la feuille de route fédérale de 2008, on nous demande de faire les mêmes choses mais sans indexation. »

Certains organismes de la province ne figurent plus dans les priorités. « Il y a eu des exclusions dans certains programmes, ajoute-t-il, on travaille avec ces organismes » pour les aider à continuer.

En 2014, des groupes nationaux de femmes, juristes, aînés et d’alphabétisation ont écopé, comme d’autres oeuvrant en santé, en économie et en immigration ayant d’autres sources de financement que le PALO.

L’exemple d’Emploi et Développement social Canada (EDSC) illustre cette évolution. Le ministère a annoncé le 20 mars un appui financier de près d’un million à l’AFO sur trois ans pour des stages de travail destinés aux jeunes ontariens. « C’est la deuxième fois qu’on est titulaire de ce programme de stages en milieu communautaire et en petite entreprise », signale Denis Vaillancourt.

Par contre, l’organisme national voué au développement des capacités ne reçoit pas de financement de base du ministère depuis 2014. Le Réseau pour le développement de l’alphabétisation et des compétences a coupé son personnel, informe le directeur général Normand Lévesque.

« Le Réseau n’a jamais reçu de financement de base de Patrimoine canadien. Depuis toujours, on présente des projets d’un ou deux ans à EDSC. Le dernier se termine d’ailleurs le 31 mars 2015. Notre projet pour l’année 2015-2016 a été refusé. »

Seuls trois parmi une douzaine d’organismes sollicités ont accepté de commenter sur l’état de leur financement. La FCFA n’a pas divulgué le montant de l’appui qu’elle reçoit du fédéral et qui est fixé jusqu’en 2017.

La conclusion du ministère : « Nous respectons le caractère privé des échanges d’affaires entre Patrimoine canadien et les différents organismes, note Marisa Monnin. Le dialogue avec eux est continu et constructif. Et nous sommes toujours ouverts à discuter de leurs préoccupations. »