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le Jeudi 19 mars 2015 10:36 Société

Mario Alves, le Franco-Yukonnais de cœur

Mario Alves est un Portugais d'origine qui a intégré la communauté franco-yukonnaise depuis son arrivée au territoire. Photo : fournie.
Mario Alves est un Portugais d'origine qui a intégré la communauté franco-yukonnaise depuis son arrivée au territoire. Photo : fournie.

Mario Alves ne correspond pas à l’image de l’immigrant francophone typique, si tant est que ce concept existe. En effet, s’il vit surtout en français ici, sa langue maternelle est le portugais et il s’exprime également en anglais et en espagnol.

Mario Alves est un Portugais d'origine qui a intégré la communauté franco-yukonnaise depuis son arrivée au territoire. Photo : fournie.

Mario Alves est un Portugais d’origine qui a intégré la communauté franco-yukonnaise depuis son arrivée au territoire. Photo : fournie.

Ce Portugais originaire de Lisbonne est venu au Yukon pour y rejoindre celle qui allait devenir sa femme en décembre dernier, Eliane Cloutier. « À la base, je n’ai pas choisi le Yukon, c’est l’amour qui m’a attiré ici. Mais je suis chanceux qu’elle ait décidé de s’installer au Yukon, car c’est vraiment très beau avec les paysages et les montagnes et les gens de la communauté sont accueillants. » Pour le moment, il n’a pas vraiment eu l’occasion de découvrir le reste du pays, à part un voyage de deux semaines au Québec.

Son premier passage en sol canadien a eu lieu à la fin du mois de mars 2014. À ce moment, il est resté trois mois avec un visa de visiteur avant de faire un voyage en Europe avec sa conjointe. Elle est revenue au territoire au mois d’août et il l’a rejointe le 15 novembre. Il est encore détenteur d’un visa de visiteur, mais il a fait sa demande pour éventuellement devenir résident permanent.

Une histoire d’amour

Sa rencontre avec Eliane Cloutier, une Québécoise d’origine, a eu lieu en 2011 en France. « On s’est rencontré à la communauté de Taizé où nous faisions tous les deux du bénévolat. On était dans le même groupe d’âge et on avait beaucoup en commun. Mais à l’époque, nous étions seulement amis et je n’envisageais pas plus. Après, on est resté en contact, on se parlait par Skype, on s’écrivait. On s’est revu à Paris en 2013 pour retourner à la communauté et ça a été une révélation pour nous : nous étions plus que des amis. On savait que nous devrions vivre une relation à distance, car elle allait au Yukon et moi je devais terminer mes études à Dublin, et j’étais à une étape critique pour terminer mon mémoire. » Ils se sont retrouvés à Noël et dès la fin de ses études, en février, Mario a entrepris les démarches pour rejoindre son amoureuse.

Pour ce titulaire d’une maîtrise en urbanisme, le plus dur est l’éloignement de la famille. « Avec le décalage horaire, ce n’est pas facile de se parler par Skype. Je vis un peu d’angoisse puisque des fois, je passe deux semaines sans leur parler. Alors, j’ai l’impression de manquer des choses avec ma famille. Mon frère va se marier sous peu… » Malgré tout, il accepte cette conséquence de ses choix de vie.

Son visa ne lui permet pas de travailler, alors il s’engage dans plusieurs activités de bénévolat auprès de la communauté catholique comme auprès de la communauté francophone. Pour l’avenir, il croit que les perspectives sont bonnes pour sa carrière. « Il y a du potentiel ici pour travailler dans le domaine de l’urbanisme. Sinon, je peux faire autre chose aussi. »

Le choc des cultures

En ce moment, il est dans la phase du choc culturel, ce qu’il compare à la période d’adaptation après la lune de miel. « Pendant l’hiver, j’ai eu tendance à voir les choses en noir. Je n’étais pas habitué au froid, à la noirceur, au coût de la vie. Il y a aussi une culture de l’abondance qu’on ne trouve pas au Portugal. »

« J’aime beaucoup la communauté à Whitehorse, il y a beaucoup d’entraide. Il y a un sens de la communauté et c’est facile de se faire des contacts. » Il considère aussi que c’est facile pour un nouvel arrivant de faire sa place et qu’il y a un bon réseau pour accueillir les immigrants. « Whitehorse est une petite ville, mais avec une bonne communauté de gens étrangers et une expérience multiculturelle et il y a plusieurs services pour aider les nouveaux arrivants, comme les cours d’anglais. »

Par contre, il trouve que les choses se compliquent du côté du fédéral. « C’est difficile de parler à des gens. Quand on appelle, on passe quinze minutes de messages enregistrés avant d’enfin parler de notre cas précis. C’est décourageant par moment et c’est difficile de comprendre les méandres du processus. Il y a aussi des délais de traitement de plus en plus longs. On demande de plus en plus de documents et de preuves. Il faut être très patient. Je sais qu’on peut engager quelqu’un pour nous accompagner dans le processus, mais ça coûte très cher et ce n’est pas tout le monde qui en a les moyens. Déjà que le processus coûte autour de 2 000 $. »

Conseils aux nouveaux arrivants

Quand on lui demande quel conseil il donnerait à quelqu’un qui voudrait immigrer au Yukon, il répond : « C’est important de se renseigner beaucoup avant de partir et il faut s’assurer d’avoir plusieurs sources d’information, car certains renseignements ne sont plus actuels. Avant de partir, il faut s’assurer d’avoir la plupart de ses papiers, car c’est plus simple de se les procurer dans son pays de naissance. Aussi, il faut prévoir un bon budget avant de venir ici. »

Sinon, Mario parle de l’importance de l’ouverture d’esprit. « Le Canada est une société très avancée au niveau des idées. Il faut être très ouvert pour apprécier sa vie ici. Il faut être prêt à accepter de vivre de nouvelles expériences, par exemple pratiquer des sports qu’on n’a jamais faits ou manger de la nourriture qu’on ne connaît pas. »

Mario Alves ne regrette pas son choix. « Le Canada est un pays accueillant. Les gens sont sympathiques et sont prêts à nous aider et à nous accueillir. De plus, il y a plusieurs personnes d’autres cultures et je sais qu’en arrivant, c’est souvent plus facile de créer des contacts avec des gens qui sont passés par le même processus. »

Ce publireportage a été réalisé grâce à la contribution financière de Citoyenneté et Immigration Canada.