Créé par l’Institut de l’art et de la culture du Klondike – Dënäkär Zho –, ce festival interactif met en lumière des artistes du territoire grâce à des performances, des spectacles, des expositions, des tentes de démonstrations, des projections de films – traitant cette année de la côte Pacifique – et des activités créatives pour les enfants et les plus grands.
Le festival est également l’occasion de découvrir Dawson sous un autre jour, notamment grâce au partenariat avec Parcs Canada. « Nous essayons de trouver des lieux qui correspondent à l’art. Mon but est de faire voir aux visiteurs des lieux historiques emblématiques de la ville, différents chaque année », explique la coordinatrice du festival Maria Sol Suarez Martinez.
Le lancement du festival aura officiellement lieu dans la galerie ODD avec l’exposition My Beautiful Laundry de l’artiste en résidence Annie Canto et de la Dawsonienne Jasmina Macjcenic. « C’est une exposition interactive, où les visiteurs sont invités à faire leur lessive et à faire sécher leurs vêtements sur des cordes à linge de la galerie. C’est fonctionnel, drôle, absurde et artistique. Nous avons décoré les lieux pour en faire un endroit cosy, coloré, inspiré des années 1970, tout comme les laveuses que nous avons trouvées et baptisées avec des noms humoristiques. Plusieurs sérigraphies pop et colorées couvrent les murs », s’enthousiasme Annie Canto.
Des artistes francophones à l’honneur
Le projet Entre la couleur et moi de l’Association franco-yukonnaise (AFY) mettant en avant dix artistes franco-yukonnaises sera exposé à la population dawsonienne après avoir été montré en mars à Whitehorse, au Arts Underground. Présenté dans le bureau de poste historique, le public qui visitera les bâtiments de la ville avec un·e guide de Parcs Canada pourra découvrir cette exposition colorée pendant toute la durée du festival.
Maya Chartier, alias Akassiyah, exposera à nouveau ses triptyques inspirés des tunnels des insectes dendroctones dans les épinettes : « J’ai aussi créé des mobiles avec des morceaux d’écorces vernies où les tunnels sont visibles. J’aime trouver des idées dans la nature pour créer et vulgariser un concept scientifique », précise-t-elle.
La médiatrice culturelle Marie-Hélène Comeau présentera pour la première fois l’exposition des 40 œuvres des 40 participant·e·s francophones et francophiles du Yukon du projet Dialogues Riopelle. « Cette création collective franco-yukonnaise, inspirée de l’œuvre de Jean-Paul Riopelle L’hommage à Rosa Luxemburg, fait émerger les récits migratoires des participants qui ont décidé de quitter leur lieu d’origine pour s’installer au Yukon », explique-t-elle. Les œuvres seront également présentées à Whitehorse le 24 juin prochain lors de la Saint-Jean-Baptiste.
En parallèle de l’exposition, Marie-Hélène Comeau proposera des ateliers d’art gratuits. « Ce sera un atelier de fabrication de livres à travers lesquels les gens illustreront leur histoire migratoire », précise-t-elle. L’artiste Annie Maheux a également prévu un atelier artistique alimentaire.
Des nouveautés dans les spectacles et ateliers
Traditionnellement, des artistes proposent des ateliers et démonstrations lors du festival dans des tentes installées près du fleuve. Cette année, le festival accueillera pour la première fois des artistes verriers et verrières du studio Lumel. « Nous ferons des démonstrations de soufflage de verre, mais nous voulons aussi que des personnes de tous âges créent des « crachats de dragon ». Il s’agit d’un projet amusant dans le cadre duquel les participants peuvent créer un « crachat » de verre aux couleurs vives et le garder en décoration intérieure », explique l’artiste verrière Luann Baker-Johnson.
En plus des concerts de musiciens tels qu’Alex Mac Neil et The Whiskeyjacks, des performances de danse seront offertes par les danseuses Béatrice Kwan, Sierra Richardson et Lexie Braden. « Nous sommes très enthousiastes, c’est la première fois que nous avons des performances de danse! », partage Maria Sol Suarez Martinez. En partenariat avec Queer Yukon, le festival accueillera également le spectacle Drag M e North dans le théâtre historique Palace Grand en offrant des performances vaudevillesques en personne et numériques de Drag King et Queen pour célébrer la myriade d’identités et d’expressions de la communauté.
Une vitrine pour les artistes locaux
Les artistes intéressé·e·s vont prendre part à une galerie HOP le 1er juin de 19 h à 22 h : les artistes exposeront ou proposeront des performances éphémères dans plusieurs sites emblématiques de la ville et quelques commerces. « C’est l’occasion pour tous les artistes locaux de se produire un soir seulement dans toute la ville, de montrer leurs œuvres et de les vendre s’ils le souhaitent », précise Maria Sol Suarez Martinez. Plusieurs cafés et pubs de la ville offriront des breuvages spéciaux pour l’occasion en HoppyHour.
Le festival propose plusieurs occasions de réseautage, notamment dans la résidence d’artiste Macaulay où Jason De Haan exposera ses installations sur l’observation d’un vol atypique, lors du marché des artistes et à la soirée Air Dry Disco Dance Party à 22 h à la galerie ODD le jour du lancement du festival. « Il s’agit d’une soirée avec boules à facettes, disco des années 1970 et lessive, en continuité avec l’exposition My Beautiful Laundry. « C’est rare de pouvoir danser tout en lavant ses vêtements! Nous voulions créer quelque chose de nouveau », explique Annie Canto. « L’année dernière, nous avons eu 2 000 visiteurs au festival. Nous espérons faire mieux cette année, car l’afflux de touristes est déjà supérieur à l’année précédente », conclut Maria Sol Suarez Martinez.