le Mercredi 22 janvier 2025
le Jeudi 1 juin 2023 4:11 Culture

La beauté du Yukon de fil en aiguille

Marguerite Richard s’inspire de la beauté qu’offre le Yukon dans la création de ses œuvres.
 — Photo : Michael Schmidt
Marguerite Richard s’inspire de la beauté qu’offre le Yukon dans la création de ses œuvres.
Photo : Michael Schmidt
L’art de la courtepointe n’a plus de secret pour celle qui se dit amoureuse des tissus. Inspirée par le décor enchanteur du Yukon, Marguerite Richard se consacre désormais à temps plein à sa passion de toujours : la création d’œuvres textiles.

Marguerite Richard peut désormais se consacrer à temps plein à son art.

Photo : Michael Schmidt

Aussi loin qu’elle puisse se souvenir, Marguerite Richard affirme que la couture a toujours fait partie de sa vie. Originaire de Petite-Aldouane au Nouveau-Brunswick, cette Acadienne a toujours vu sa mère coudre elle-même les vêtements pour les membres de sa famille, tricoter, crocheter ou broder. Il lui semblait alors tout naturel d’incorporer à son tour cet enseignement maternel dans son quotidien.

Ce n’est toutefois qu’en déménageant dans la communauté de Haines Junction au Yukon en 1988 que la fonction utilitaire de ces techniques a pris un tout autre tournant. « J’ai rencontré une femme qui m’a enseigné comment faire des courtepointes. Ça a déclenché chez moi une avalanche d’intérêt et de passion », explique celle qui, depuis ce jour, se nourrit l’âme et le cœur de cette passion, en créant des œuvres uniques d’une grande qualité.

La courtepointe comme médium de prédilection

Les courtepointes créées par Marguerite Richard se retrouvent aujourd’hui dans plusieurs collections privées un peu partout au pays. Il s’agit de couvertures ainsi que des pièces murales. « Je dois dire que je préfère que mes œuvres soient vues en pièce murale plutôt qu’utilisées », confie-t-elle pendant l’entrevue.

Il y a près d’une quinzaine de femmes, toutes passionnées par la courtepointe, qui se réunissent régulièrement dans la communauté de Haines Junction, où Marguerite Richard continue d’habiter et de créer. Cette entraide jumelée au cours d’appoints qu’elle trouve en ligne est devenue, dit-elle, une source inépuisable d’inspiration et de perfectionnement de sa technique.

L’artiste franco-yukonnaise a certes exploré d’autres médiums de création au fil des ans, comme la peinture ou le dessin. Mais en vain. « Ce que j’aime, c’est ma machine et mon tissu », lance-t-elle dans un fou rire contagieux.

D’ailleurs, dès qu’on aborde le sujet du tissu, l’artiste est intarissable en spécifiant qu’à chacun de ses voyages, elle traîne son conjoint, Michael Schmidt, dans toutes les boutiques. « Nous partons toujours avec une grosse valise vide que nous remplissons de tissus achetés en route », confie-t-elle en riant de nouveau.

Malgré un emploi du temps chargé avec son travail à la bibliothèque publique de Haines Junction et celui dédié aux soins à domicile, Marguerite Richard s’est toujours fait un devoir de consacrer quotidiennement du temps pour sa création. Aujourd’hui, récemment à la retraite, elle peut à son grand bonheur s’y adonner à temps plein. « L’étape la plus longue est celle de trouver l’idée centrale de chaque pièce puis de faire les dessins qui seront utilisés dans la courtepointe. Une fois cette étape terminée, je montre tout ça au client qui m’a commandé une pièce afin d’obtenir son approbation. Ensuite, je peux enfin commencer à choisir les tissus et mettre tout ça ensemble », explique-t-elle.

Récupération et don à la communauté

Une grande partie des tissus qui se retrouvent dans les œuvres de Marguerite Richard en est à sa deuxième vie. En effet, elle adore réutiliser les tissus provenant de vieux vêtements que des gens lui apportent ou qu’elle trouve ici et là au Yukon dans les magasins de seconde main.

Femme au grand cœur, Marguerite Richard fait don chaque année de ses couvertures. Quelques-unes se retrouvent au programme de chimiothérapie de l’hôpital général de Whitehorse, ainsi qu’au programme de santé mentale de Haines Junction. Un geste, espère-t-elle, qui apporte un peu de réconfort aux gens.

Il est impossible de trouver l’artiste sur les réseaux sociaux, mais on peut facilement se rendre à son studio d’art en prenant un rendez-vous par courriel à : [email protected]