le Dimanche 9 février 2025
le Jeudi 24 novembre 2022 5:01 Culture

L’art de peindre l’essence d’une rencontre

La toile The Uncle témoigne de l’importance dans sa pratique artistique de ses rencontres avec les gens. /L’artiste Laura Kelly a décidé de s’installer au Yukon. /Dans sa toile La dame en couleurs, l’artiste a pris plaisir à explorer les textures que lui fournissait la peinture à l’huile. — Photos : fournies
La toile The Uncle témoigne de l’importance dans sa pratique artistique de ses rencontres avec les gens. /L’artiste Laura Kelly a décidé de s’installer au Yukon. /Dans sa toile La dame en couleurs, l’artiste a pris plaisir à explorer les textures que lui fournissait la peinture à l’huile.
Photos : fournies
Plusieurs artistes au Yukon s’inspirent de la beauté des lieux pour la création de leurs œuvres. Pour l’artiste peintre Laura Kelly, cette inspiration lui vient plutôt des gens qu’elle y rencontre.

Le regard allumé et le sourire franc, Laura Kelly se dit heureuse d’avoir pris la décision l’été dernier de déménager au Yukon. Cette migration allait lui permettre d’abord de se rapprocher de sa sœur qui y habite, mais également de poursuivre sa carrière artistique au territoire.

« Quand je suis venue visiter ma sœur l’an dernier, j’ai pu voir à quel point les artistes s’entraidaient beaucoup. C’est ce qui m’a donné le goût de venir m’installer ici », explique Laura Kelly, 23 ans, dont le début de carrière en art est très prometteur.

Originaire d’Ottawa, l’artiste autodidacte a grandi dans un environnement à la fois bilingue et artistique. « Ma mère est architecte, confie-t-elle. Enfant, je la voyais toujours avec son livre de croquis dans lequel elle dessinait, alors rapidement j’en ai voulu un moi aussi. Puis, à l’âge de 11 ans, mes parents m’ont donné mon premier chevalet et je n’ai jamais arrêté de peindre depuis ce jour. »

Peindre l’âme humaine à travers son corps

À peine arrivée en sol nordique que Laura Kelly présentait déjà une exposition solo à la galerie Arts Underground à Whitehorse, au mois d’août dernier. Elle y a présenté des toiles de grands formats explorant la diversité des corps humains à travers une série de portraits.

Cette expérience lui a permis de rencontrer des artistes locaux et, surtout, de tisser des liens avec ces derniers. Ce sont essentiellement ces rencontres humaines qui inspirent le processus de création de l’artiste.

« J’aime capturer l’essence de la personne qui est devant moi, son histoire, sa vulnérabilité », précise-t-elle. « Ce n’est qu’après cette rencontre que je peux alors commencer à travailler sur son portrait. »

Pour Laura Kelly, son art permet à la personne qui regarde ses toiles de se connecter à l’histoire de l’Autre. Au fil des ans, l’artiste a également constaté des effets bénéfiques de sa démarche artistique auprès de ses sujets : elle voit à quel point ces derniers arrivent à se voir autrement à travers les portraits qu’elle a faits d’eux, renforçant ainsi leur confiance en soi.

La passion de peindre à l’huile

Elle n’est pas encore née, la personne qui réussira à convaincre Laura Kelly d’arrêter un jour de peindre à l’huile. Ce médium lui procure beaucoup de plaisir dans l’exploration des différentes textures et couleurs, à travers les couches appliquées sur la toile.

Le grand format de ses œuvres est aussi un terrain de jeu stimulant pour l’artiste. « Travailler sur une surface aussi grande que soi donne un bel effet une fois terminé », explique-t-elle.

Laura Kelly arrive à maintenir son équilibre quotidien entre son travail de création et son emploi à temps plein auprès de l’organisme Yukon Film Society. « Après le travail, il est important pour moi de peindre. C’est reposant et c’est une bonne activité qu’on peut faire seule. Le défi, c’est de trouver un endroit pour le faire », explique la peintre qui a réussi à aménager un coin de sa chambre pour créer. « Ce n’est pas idéal, avoue-t-elle, mais ça fonctionne pour le moment. »

Laura Kelley sera présente le dimanche 27 novembre au marché du temps des Fêtes ArtisaNord, qui se tiendra au Centre scolaire secondaire communautaire Mercier à Riverdale.

Le marché franco-yukonnais se tiendra sur deux jours, les 26 et 27 novembre.