Pour Marielle Veilleux, le but avoué de cette aventure littéraire est d’immortaliser les souvenirs de sa famille durant les années 1970 et 1980. Grâce aux journaux intimes de sa mère et à la demande de celle-ci, elle a commencé son projet d’écriture il y a deux ans, alors installée dans l’État du Nouveau-Mexique, aux États-Unis.
Décrypter des écrits personnels pour y tisser une histoire touchante n’est pas une mince affaire, explique la Beauceronne. Elle a par conséquent choisi certains passages tirés de ces carnets pour donner le ton à chaque début de chapitre.
Bien que les personnages présents dans l’histoire sont inspirés des membres de la famille, les dialogues entre eux demeurent néanmoins fictifs : un réel défi pour celle qui découvre l’univers du roman.
Rappeler les êtres chers par l’écriture
La crise sanitaire a encouragé Marielle Veilleux à revenir au Yukon, elle qui y avait déjà habité pendant plusieurs années. Cette période d’isolement lui a permis de se plonger dans le processus d’écriture durant lequel émergent des fragments parfois douloureux d’histoire familiale. Elle a par exemple vu revivre sous sa plume son frère Martin, disparu sans nouvelles depuis maintenant 15 ans.
Le projet d’écriture, bien qu’un baume pour la famille, garde cependant un ton léger. « Je n’ai pas été dans les détails trop dramatiques […] pour ne pas bouleverser un enfant », explique l’écrivaine. Elle a consciemment rédigé son récit afin qu’il soit lu sans difficulté par sa jeune filleule de 13 ans, avec qui elle garde un lien fort malgré les milliers de kilomètres qui les séparent.
Un récit bilingue
L’œuvre a été traduite et publiée simultanément en français et en anglais par l’auteure. Les subtilités propres à chaque langue ont donné quelques maux de tête à celle qui jonglait entre ces deux univers linguistiques.
Il faut dire que Marielle Veilleux vit depuis trente ans dans un milieu majoritairement anglophone. La narration, pourtant, nous plonge à travers une vie en campagne, résolument francophone. « Je ne voulais pas que ce soit un français impeccable non plus. Je voulais que ce soit un français de l’époque, de la Beauce », raconte-t-elle. Au total, trois personnes ont collaboré à la révision des textes finaux.
Un deuxième tome est déjà prévu, narrant la suite des aventures de l’écrivaine au Yukon. D’ici sa parution, il faudra la contacter directement pour obtenir une copie de son premier roman Tu vas voir, tout va bien aller (20 $, [email protected]).