le Mardi 14 janvier 2025
le Jeudi 24 février 2022 6:01 Culture

Une ligue d’improvisation francophone débarque à Whitehorse

  Photo : Archives AB
Photo : Archives AB
La FIN (Fabrique d’improvisation du Nord) se lancera officiellement sur scène le jeudi 24 mars 2022 à 19 h, au Whitehorse Elks Lodge. Après des semaines de préparation, l’équipe organisatrice est fin prête à fouler les planches.

À l’automne 2021, Philippe Lo Bianco, coordonnateur culturel et communautaire au Centre scolaire communautaire Paul-Émile Mercier (CSSC Mercier), a commencé à organiser des ateliers d’improvisation pour enseigner les bases et les techniques du théâtre d’improvisation.

En tout, ce n’était pas moins de seize dates où une dizaine de dramaturges ont pu laisser libre cours à leur imagination pour créer, à chaque exercice, des situations plus ou moins comiques, plus ou moins loufoques.

Le comédien Philippe Lo Bianco pratique l’improvisation depuis près de trente ans. Cette nouvelle ligue sera la quatrième de sa carrière.« Quand je suis arrivé au Yukon, j’ai eu envie de rejouer, avoue-t-il. En organisant ces ateliers, j’avais le but caché de former des joueuses et des joueurs pour partir une ligue ici. » La FIN est présentement la seule ligue d’improvisation francophone au Yukon.

Le 21 décembre 2021, à la fin de leur formation, les comédiennes et les comédiens ont eu envie de poursuivre la dynamique créée au cours des dernières semaines. « À la fin du dernier cours, Antoine [Goulet], Philippe [Lo Bianco], Alexandre [Guérette] et moi sommes restés une heure, les manteaux sur le dos, à discuter de la suite », raconte Marie-Claude Desroches-Maheux, membre de l’équipe organisatrice. « On a senti que l’énergie et la motivation étaient là, que c’était possible de partir une ligue d’impro francophone au Yukon! Alors on s’est lancés. »

Tour d’horizon de l’improvisation

L’improvisation, plus communément appelée « impro », est une technique théâtrale consistant à jouer sans texte ni mise en scène prédéfinis. Les joueuses et les joueurs doivent, comme le nom l’indique, improviser une situation selon un thème donné par un arbitre. Après quelques secondes de concertation, l’équipe, constituée de quatre à six membres, commence à jouer devant le public, dans le temps qui lui est imparti.
Les termes utilisés rappellent vaguement ceux des ligues de hockey : l’aire de jeu est appelée une patinoire, les comédiens et les comédiennes portent des chandails de hockey et des points sont marqués – mais selon le vote du public.

Des pénalités peuvent aussi être appliquées, par exemple pour utilisation illégale d’accessoires, pour cabotinage lorsqu’une équipe tente de s’attirer la faveur du public par une blague faite au détriment de l’improvisation en cours, ou encore pour décrochage quand des membres de l’équipe sortent de la situation jouée ou du personnage incarné.

Un quatuor à la tête de la ligue

Constituée de quatre membres (Marie-Claude Desroches-Maheux, Antoine Goulet, Alexandre Guérette et Philippe Lo Bianco), l’équipe organisatrice a conclu un partenariat avec le Whitehorse Elks Lodge pour la tenue des matches d’impro. « On espère pouvoir jouer devant un public nombreux, dépendamment des restrictions sanitaires qui seront en place au 24 mars », avoue Mme Desroches-Maheux.

L’équipe s’attelle maintenant à la rédaction de dossiers de financement pour rendre les événements accessibles au plus grand nombre. « Nous ne voulons pas que les billets d’entrée soient un frein. Toutes les sommes récoltées, par le biais de subventions ou par celui de l’achat des billets, seront réinvesties dans l’organisation de notre tournoi pour diminuer les coûts pour le public », explique Antoine Goulet.

Joueuses et joueurs recherchés

Au moment d’écrire ces lignes, la FIN compte officiellement seize joueuses et joueurs, répartis en quatre équipes de quatre personnes. « Idéalement, nous aimerions avoir des équipes de six pour pallier les absences éventuelles », confie Marie-Claude Desroches-Maheux.

Certaines personnes ayant participé aux ateliers de l’automne 2021 se sont déjà inscrites, alors que de nouveaux membres ont rejoint le bateau grâce au bouche-à-oreille. C’est notamment le cas d’Amélie Kenny-Robichaud : « Quand j’ai appris qu’une ligue francophone se créait à Whitehorse, je n’ai pas hésité. J’avais découvert l’impro dans des cours d’art dramatique, je l’avais enseignée et j’avais joué quelques années quand j’étais au Québec. J’aime le fait que ce soit de la création spontanée, qu’il y a une place pour l’erreur, et que, l’espace d’un instant, on puisse devenir le personnage que l’on souhaite. »

Du 24 mars jusqu’au 16 juin, deux équipes s’affronteront tous les jeudis soir au Whitehorse Elks Lodge.