Jusqu’au 9 janvier 2025, les murs et l’espace de la Galerie seront occupés par l’installation aux allures de voisinage de Michel Gignac, par les collages de Virginie Hamel et par les broderies de Françoise La Roche.
Le trio, qui se connaît bien, n’avait pas encore eu la chance de présenter une exposition en commun. C’est Virginie Hamel qui a été à l’initiative de réunir ces artistes. « J’aimais beaucoup le travail de Françoise. J’ai pensé qu’avec nos médiums ça serait intéressant de partager une galerie. Et j’aimais aussi ce que faisait Michel, alors je me suis dit que ça ferait une belle dynamique d’avoir nos médiums en conversation avec son installation. »
S’il y avait un point commun à trouver entre les six œuvres de Françoise La Roche, les 24 de Virginie Hamel et l’installation relativement imposante de Michel Gignac, ça serait la nature. Les artistes définissent leurs alentours. « On a pris des éléments de notre environnement et comment l’on perçoit la nature autour de nous. Pour moi, l’idée était de donner une voix et une présence aux éléments naturels qui nous entourent. Il y a un esprit qui a une vie active autour de nous et je voulais le représenter », dit Virginie Hamel.
Trois artistes, trois visions
« Les alentours, ça représente pour moi les individus et leur intégration. Au Yukon, il y a des gens qui viennent de partout. Et moi, j’ai voulu intégrer plusieurs éléments pour former un tout », développe Françoise La Roche, qui utilise laine, coton, peaux de poissons ou encore aiguilles de pins pour réaliser ses œuvres.
« Il y a deux façades qui ressemblent à des cabines yukonnaises, avec des fenêtres. Quand le public passe devant, un rideau s’ouvre et il y aura la figure d’un personnage qui a l’air d’avoir passé tout son hiver seul dans la cabane (rires). Il regarde par la fenêtre le voisinage aux alentours. Puis, en face de lui, il y a la même chose avec un même personnage. Ils s’observent sans que le conflit soit direct », résume Michel Gignac.
Alors que les trois artistes exposent pour la première fois dans la Galerie du CCFM, ils ont rapidement pu se rendre compte de la scène artistique vibrante de Winnipeg. « C’est une très belle place pour créer de l’art », lance Michel Gignac. « Winnipeg a une scène artistique vraiment forte, vraiment active. Ça me surprend, chaque fois que je viens, de voir tout ce qui est proposé en français et en anglais », remarque Virginie Hamel. « On a déjà pu aller au Musée des beaux-arts et l’on a aussi vu une exposition à la Maison des artistes, c’est très beau », confie Françoise La Roche.
Des ponts entre deux régions éloignées
Les artistes se sentent aussi très inspirés par le fait d’exposer hors de leur territoire yukonnais. Ils espèrent pouvoir engager des discussions avec le public, mais aussi les artistes locaux. « On a bien sûr une belle scène artistique aussi au Yukon par rapport à la taille de notre population, mais c’est le fun de pouvoir découvrir d’autres choses », estime Virginie Hamel.
S’il n’est pas prévu pour l’instant que l’exposition Aux alentours s’exporte dans d’autres régions au Canada, Michel Gignac présentera lui son installation à Edmonton. « C’est inédit pour la Galerie, et l’on a travaillé en pensant d’abord à Winnipeg. Mais on verra pour plus tard », indique Virginie Hamel.
En attendant, le trio d’artistes espère que les gens prennent du plaisir à découvrir et observer leurs œuvres. « C’est l’occasion de créer une connexion entre le Yukon et Winnipeg. Ça nous permet de montrer ce qu’est le Yukon pour nous », remarque Michel Gignac. « C’est une bouffée d’air du Nord. On souhaite nourrir par l’art », conclut Virginie Hamel.