le Mercredi 6 novembre 2024
le Jeudi 24 octobre 2024 7:50 Actualités

Traverser plus de 50 lacs en moins de 70 jours avant ses 50 ans : défi relevé!

L’année de ses 50 ans, Wendy Morrison a pagayé sur 50 lacs du Yukon (dont le Lac Kathleen), accessibles en voiture à moins de quatre heures de la capitale. Elle compte publier un guide. — Photo : Fournie
L’année de ses 50 ans, Wendy Morrison a pagayé sur 50 lacs du Yukon (dont le Lac Kathleen), accessibles en voiture à moins de quatre heures de la capitale. Elle compte publier un guide.
Photo : Fournie
Wendy Morrison, Yukonnaise francophile originaire de la Colombie-Britannique, s’est lancé un défi pour son 50e anniversaire : constituer un guide regroupant les lacs yukonnais praticables en pagaie. C’est chose faite, puisque la sportive va le publier prochainement.

Wendy Morrison est née dans les îles du nord de la Colombie-Britannique, à Haida Gwaii. Fille d’une famille militaire, elle a grandi en voyageant à travers le Canada, découvrant diverses provinces et territoires. À 30 ans, sa curiosité l’a poussée à venir au Yukon. Ce fut la naissance d’une grande passion, d’un lien particulier avec la nature et elle décide alors de s’y installer. « Le Yukon, c’est l’amour de ma vie », confie-t-elle.

Elle prend un poste en tant que directrice de la Yukon Quest, où elle travaille entourée de passionné·e·s de la nature, ce qui renforce son goût pour les activités en plein air, notamment le canot. « Je n’avais jamais pagayé avant de venir au Yukon », se souvient-elle. Elle apprécie l’accessibilité de la nature, qui permet à chacun et à chacune de développer ses compétences en fonction de ses appétences et de ses capacités.

Il y a huit ans, vivant près du lac Marsh, Wendy Morrison découvre le Stand Up Paddle (SUP) – la planche à pagaie. « J’étais proche du lac. Je voulais quelque chose de simple pour y accéder, car j’avais deux jeunes enfants et j’étais seule », explique-t-elle. Elle apprécie la légèreté du SUP par rapport au canot, qui lui permet d’accéder facilement aux eaux du Yukon. « Le paddle, c’est simple, et c’est ça qui est plaisant », ajoute-t-elle. Aujourd’hui, elle ne compte pas quitter ces belles terres. Bien au contraire, elle cultive des projets toujours plus connectés au territoire.

Un défi pour ses 50 ans

Pour son cinquantième anniversaire, elle se lance le défi de pagayer sur plus de 50 lacs accessibles à moins de quatre heures de Whitehorse. Ce projet est pour elle l’occasion de célébrer ses 20 ans au Yukon en associant ses passions : la nature et la pagaie.

« J’adore faire des voyages de rivières et de lacs au Yukon », dit-elle. Bien qu’elle canote régulièrement, elle privilégie le SUP pour son défi. Il lui a fallu un an de préparation pour une aventure de soixante-dix jours, de mai à août 2024, certaines expéditions allant de quelques heures à quelques jours. Cette grande aventure, majoritairement solitaire, a permis à Wendy Morrison de maintenir un cadre, une motivation, un dépassement de soi et une mise à l’épreuve de ses compétences en paddle.

L’une des plus belles journées fut sur le lac Kathleen dans le parc national de Kluane, réputé pour ses vents forts et soudains. C’était une journée parfaite, remplie de beauté sauvage et d’une connexion profonde avec la nature. Elle a affronté les vents et les courants avec confiance. Elle était entourée de montagnes, d’un grizzly et d’aigles.

Wendy Morrison, Yukonnaise francophile, a découvert la pagaie en s’installant au territoire.

Photo : Fournie

Quelques précieux conseils de Wendy Morrison, en attendant la publication de son guide

Le paddle se démocratise. Wendy Morrison remarque que cette pratique est plus prisée sur les rivières que les lacs. « Les gens partent souvent en aventures sur les rivières, mais il n’y a pas beaucoup d’information sur les lacs ». À travers le guide qu’elle prépare, elle veut rendre ces espaces plus accessibles et donner des détails sur chaque lac, comme leur histoire, leur accès et les services qui y sont disponibles. Elle a pris soin de sélectionner des lacs accessibles en voiture.

Pour une expédition SUP, elle recommande de s’équiper d’un gilet de sauvetage, d’un sac étanche, d’eau, d’une collation, d’une bombe anti-ours et d’un dispositif de messagerie par satellite (Zoleo, GPS Inreach, spot…). Elle recommande également de prévoir des vêtements de rechange en cas de chute dans l’eau, ainsi que du matériel de camping pour les longues expéditions. Et, enfin, elle suggère le port d’un casque en fonction du courant et de la profondeur de l’eau.

Wendy Morrison incite également les gens à solidifier leurs connaissances de base sur la planche à pagaie avant de partir en expédition. « Je commence les sports, et après j’apprends les techniques », dit-elle. Avant de réaliser son défi, elle a perfectionné ses connaissances avec quelques leçons. Aujourd’hui, elle prévoit de passer ses certifications pour devenir instructrice à Whitehorse. « Je n’ai pas trouvé d’instructeur ici […]. Je commence à faire des projets de planification, d’entraînement. Je veux connecter les gens avec le plein air », ajoute-t-elle.

Enfin, elle insiste sur l’importance de protéger les eaux du Yukon. À la découverte d’un parasite aquatique invasif, les lacs des parcs nationaux des montagnes Rocheuses du sud-est de la Colombie-Britannique ont été fermés la saison dernière. Il est mortel pour les poissons. Wendy Morrison rappelle qu’il est crucial de nettoyer et de sécher son équipement avant de le mettre à l’eau et lors de tout changement de lac. C’est également une recommandation faite par l’organisme Yukon Invasive Species Council : Clean Drain Dry – Nettoyer, vider et sécher.

En attendant son prochain défi, Wendy recommande d’essayer la trottinette des neiges, la « Kicksled Revolution », pour découvrir une autre facette du Yukon en hiver.