Le « plus petit des grands festivals du nord du 60e parallèle » se déroulera au canyon Kettley’s, du 9 au 11 août prochains.
Cette année, la grande nouveauté est l’ajout d’une deuxième scène, plus intime, qui prendra vie le samedi du festival. La grande scène, construite en rondins de bois, accueillera une quarantaine d’artistes, en provenance du Yukon et d’ailleurs. Au sein de la programmation, trois femmes francophones feront danser le public au cours de la fin de semaine.
Paradise : toucher enfin à son rêve
« J’ai toujours adoré danser et j’ai toujours aimé ça, mettre de la musique d’ambiance pour que les gens dansent », raconte Jessica Perigny-Comtois. Pour elle, jouer à Paradise était un rêve, qu’elle réalise enfin cette année.
Plus jeune, elle s’était dit qu’elle aimerait un jour devenir DJ, mais avait laissé cette idée dans un coin de sa tête. « En arrivant au Yukon, je suis venue à Paradise. Et j’ai rencontré Benoit Labranche [alias LeHobbit, un autre DJ du festival]. C’est lui qui m’a aidé à acheter une table [de mixage], et on a commencé à jouer avec ça! »
La jeune femme regarde alors des vidéos en ligne pour apprendre, et suit aussi un cours avec Kevin Jack (DJKJ), producteur de Paradise. De fil en aiguille, elle entre sur la scène électronique yukonnaise et joue désormais occasionnellement dans des bars. Madam Jess (son nom d’artiste) a d’ailleurs fait la première partie de Soir de Semaine au Local Bar, en avril 2022. « Ça fait plusieurs années qu’on me dit que je devrais postuler pour Paradise, mais je n’étais pas prête encore », explique-t-elle.
« Paradise, c’est comme une famille, c’est un environnement très sécuritaire ». Selon elle, le fait que le festival soit « à taille humaine » favorise la rencontre entre les DJs mais aussi avec le public. « C’est vraiment un partage. Dans les plus gros festivals, l’artiste est plus loin. J’aime quand on peut voir le public, et que le public peut vraiment regarder le DJ de proche », détaille-t-elle. Madam Jess se produira le vendredi, à 16 h. « C’est quand les gens vont commencer à arriver, c’est quelque chose que je prends en compte dans la préparation de mon set. »
La musique électronique, une grande famille au Yukon
Stéphanie Laframboise, alias Cosmic Zest, évolue sur la scène électro depuis plus longtemps. « La première année que j’ai joué, c’était pour le Paradise virtuel, en 2021 », se souvient l’artiste. « Ça va donc être ma quatrième année. Je me sens vraiment chanceuse de pouvoir partager ces moments-là avec les gens qui vont au festival! » Elle fera aussi partie des artistes de Flow (danse avec accessoires).
Cosmic Zest est désormais bien expérimentée. Elle a notamment joué dans les événements Après-Ski, durant la saison hivernale à la station du Mont Sima. « J’ai joué environ une fois par mois. C’est une belle opportunité pour les gens qui n’écouteraient pas de la musique électronique d’être exposés à ce genre musical. On a souvent des bons feedbacks, même des gens qu’on ne voit pas dans la scène de la musique électronique », affirme-t-elle.
Selon elle, la popularité de la musique électronique prend de l’ampleur avec les années. « Ma première année à Paradise, c’était en 2011, et c’était un tout petit festival. C’était plus un Bush Party en fait. Il y avait une cinquantaine de personnes. Maintenant, c’est plus autour de 400, 450 personnes. C’est devenu populaire. »
Originaire de l’Ontario, Stéphanie Laframboise est arrivée au Yukon en 2009. Elle est tombée dans le monde électronique grâce à son cercle social. « Mon copain est DJ depuis 2014, alors j’avais tout l’équipement devant moi ». Son partenaire fait partie du collectif électro Gnomes at Night. « Ils nous [d’autres DJ en dehors du collectif] invitent souvent. On est une grande famille! »
Aux personnes qui souhaiteraient se lancer comme DJ, elle suggère de se rapprocher des personnes qui font partie de ce cercle. « C’est très inclusif, les gens veulent partager! »
De plus en plus de diversité dans les styles
Cosmic Zest affirme jouer de nombreux styles. « Je n’aime pas me bloquer dans un style particulier. Je joue un peu de tout. Je pense qu’il y a juste le dubstep que je ne joue pas », explique l’artiste multidisciplinaire. Elle spécifie cependant : « Ce qui est plus proche de mon cœur, c’est la musique house. Deep house, progressive house… C’est vraiment ce que je préfère jouer. Il y a aussi de la mélodie qui entre dedans, ça me touche vraiment beaucoup. »
Elaine Saulnier Bellemare (alias Off Gr!d), elle, est DJ depuis plus de trois ans. « Je joue de la musique très rapide, 145, 150 bpm [beats per minute]. Je suis assez orientée sur le techno, break beat. »
Off Gr!d évoluait déjà dans le monde de la musique électronique avant son arrivée au Yukon, il y a huit ans. « Je vivais avant à Montréal, et j’étais dans des milieux plutôt punk, hardtek. Quand je suis arrivée au Yukon, je suis allée à Paradise et j’ai trouvé ça cool. » Elle ajoute : « J’ai toujours voulu mixer pour Paradise. Le lieu est magnifique. La Paradise Family est vraiment belle aussi. » Off Gr!d jouera samedi en après-midi sur la nouvelle scène.
« Depuis deux, trois ans, la scène électro grandit beaucoup », estime-t-elle. « Il y a des nouvelles personnes qui apportent de nouveaux genres, comme le jungle. Il y a comme un petit “boom” en ce moment, et la musique électro gagne en popularité au niveau du public aussi. »
« Paradise est un festival où tout le monde est invité à se réunir et à célébrer l’amour de la musique, de la danse, de l’art, de la diversité et de la culture sous le soleil de minuit », annonce le site du festival. Pour acheter des billets, connaître la programmation complète ou pour plus de renseignements, il est possible de se rendre sur paradisemusicfestival.ca.