La compagnie a déclaré par voie de communiqué que ces annulations affectent les vols prévus du 13 février jusqu’au 1er mai 2024.
Des frais hivernaux trop élevés
« Cette période de l’année est difficile, car les coûts pour dégivrer les ailes des avions augmentent considérablement les coûts des vols », explique Benjamin Ryan, directeur commercial de la compagnie aérienne. Il ajoute que la demande pour les vols Whitehorse-Yellowknife-Toronto était relativement faible à cette période de l’année. « La demande pour des vols Whitehorse-Toronto est forte, mais la demande pour des vols Yellowknife-Toronto n’était pas très grande, et en hiver, nous avons besoin des deux pour que ce trajet fonctionne bien [économiquement parlant]. »
Rappelons que, initialement, ce vol vers Toronto était un vol saisonnier offert uniquement en été. « Nous avons essayé d’ajouter ce vol en hiver, mais malheureusement ça ne fonctionne pas. Nous étudions quelles pourraient être les possibilités pour l’hiver prochain », développe le directeur commercial.
Le vol Whitehorse-Yellowknife n’étant proposé que sur le trajet vers Toronto, il n’est donc plus du tout disponible en hiver. En été, cependant, les vols vers Ottawa et les vols vers Toronto au départ de Whitehorse continueront de passer par la capitale des Territoires du Nord-Ouest. « Whitehorse-Yellowknife n’est pas un gros marché », affirme cependant Benjamin Ryan.
Des vols qui rassemblent
« On s’est rendu compte que la plupart des vols vers Ottawa ou Toronto étaient principalement utilisés par des familles qui voyagent pour rendre visite à leur famille, et donc la demande est largement plus grande pendant les congés scolaires. » Ainsi, les vols d’été ont beaucoup plus de sens pour la compagnie aérienne. « De plus, nous nous assurons d’ajouter des vols pendant le temps des fêtes, pour les mêmes raisons », explique Benjamin Ryan.
« Nous avons remarqué que la plupart des gens qui voyagent avec nous depuis le Québec prennent des vols depuis Ottawa [plutôt que depuis Toronto]. Grâce à notre tarif de connexion, nous voyons de plus en plus de personnes qui voyagent avec nous en venant de Québec ou de Montréal, en passant par Calgary, Vancouver ou Edmonton », affirme M. Ryan. « Il y a d’ailleurs de plus en plus de vols qui viennent du Québec partout dans le Canada, donc grâce à nos tarifs de connexion, ça rend le Yukon plus accessible. »
De plus en plus de francophones dans le ciel
Benjamin Ryan explique qu’il a de bons indices pour savoir si des francophones voyagent avec Air North, « en regardant les noms ou les indicatifs des numéros de téléphone », par exemple.
Le directeur commercial estime que les campagnes touristiques en français développées par Tourisme Yukon et l’Association franco-yukonnaise destinées au public de la belle province ont été des succès. Selon lui, « on voit clairement une augmentation du marché. C’est un marché assez fort pendant l’été ».
En conséquence, la compagnie aérienne pourrait bien tourner ses ailes vers le Québec à l’avenir. « Nous pourrions probablement avoir un trajet directement vers Montréal, mais ça demande beaucoup de ressources et nous essayons de grandir de façon responsable. Mais certainement, dans ma vision du futur, Montréal serait une destination d’Air North […] De plus, Montréal est une ville qui connecte vers la France, ce qui est aussi un énorme marché pour le Yukon. »
Benjamin Ryan tempère cependant : « Il y a un défi de capacité hôtelière en ce moment. » Il explique aussi que la construction du nouvel hôtel sur la rue Main de Whitehorse aura certainement un impact sur la révision des trajets proposés par la compagnie aérienne après son ouverture, prévue pour l’été 2025.
Par ailleurs, M. Ryan souligne un défi majeur : « C’est très difficile de trouver de la main-d’œuvre bilingue, et sur un vol à destination de Montréal, c’est vraiment nécessaire. »
Des nouveaux avions
Pour répondre à la demande en augmentation, Air North vient de faire l’acquisition de deux avions Boeing 737-800 NG. L’annonce officielle devrait être faite d’ici deux mois et le directeur commercial est déjà très enthousiaste. Outre les nouvelles fonctionnalités qu’ils offriront, l’avantage majeur de ces avions sera la distance qu’il leur sera possible de parcourir sans escale. « Si nous nous arrêtons à Yellowknife pour nos vols longue distance, c’est que nos avions n’ont pas la capacité d’aller vers l’Est en un seul vol. Il faut s’arrêter pour reprendre de l’essence. Mais avec ces deux nouveaux avions, il sera possible de faire des vols sans escale, comme par exemple aller sans arrêt de Whitehorse vers Toronto, et faire ensuite un deuxième trajet vers Ottawa ou Montréal. Ça nous offre beaucoup de potentiel! »
Toute personne ayant réservé un siège sur l’un des vols annulés peut obtenir un remboursement complet ou réserver à nouveau le vol pour une date comprise entre le 7 mai et le 18 septembre.
IJL – Réseau.Presse – l’Aurore boréale