On ne peut pas dire que ce début d’année est calme comme une mer d’huile.
Bien que pressentie, l’annonce de la démission de Justin Trudeau comme premier ministre du Canada et chef du Parti libéral a laissé un nuage d’incertitudes. La prorogation du Parlement entraîne l’ajournement des activités de la Chambre des communes jusqu’au 24 mars. La course à la chefferie sera alors de courte durée et la personne choisie aura peu de temps pour se préparer à la prochaine campagne électorale.
De plus, l’instabilité politique, exacerbée par l’absence de réponse unifiée des provinces canadiennes, se trouve en plus alimentée par les menaces de Donald Trump. Parmi elles, celle de vouloir imposer des tarifs douaniers de 25 % au Canada et au Mexique, ce qui pourrait avoir un effet dévastateur sur l’économie canadienne, car le pays a pour premier partenaire son voisin américain. Autre menace : celle de faire du Canada le 51e État américain. Toutefois, plusieurs voix se sont fait entendre pour réfréner l’ambition du président américain, comme celle de l’ex-vice-première ministre Chrystia Freeland. « Le Canada n’est pas à vendre et notre souveraineté n’est pas négociable », a-t-elle clamé. Cette dernière est devenue officiellement candidate à la chefferie du Parti libéral du Canada le 19 janvier dernier. Dans ce journal, plusieurs voix d’organismes francophones tirent le bilan du mandat de M. Trudeau. Tous et toutes se préparent déjà à la possibilité d’un changement de vent politique et espèrent que la personne élue sera attentive aux besoins des communautés francophones en situation minoritaire.
Tandis que la politique nationale traverse des turbulences, l’esprit de solidarité et de résilience se manifeste aussi dans des événements qui célèbrent l’unité et l’endurance collective, comme la Yukon Quest. Le 2 février marquera le départ officiel de la célèbre course de chiens de traîneau au village de Teslin, situé à 170 kilomètres au sud-est de Whitehorse. Une cérémonie d’ouverture se tiendra la veille dans la capitale yukonnaise. Cette course fait honneur à la grande complicité entre les mushers et leurs chiens, mettant aussi en valeur le travail d’équipe et l’endurance face aux défis de l’hiver. Cette course se caractérise également par la solidarité et la camaraderie entre les mushers, les bénévoles et les spectateurs et spectatrices. Chaque année, l’ensemble forme une communauté soudée, se soutenant mutuellement tout au long de la course. Que nous réservera cette année le nouveau tracé de la Yukon Quest?
Les vingt équipes participant aux deux compétitions de robotique, la FIRST LEGO League (FLL) et le FIRST Tech Challenge (FTC) le 18 janvier dernier, ont également fait preuve d’endurance et d’un travail d’équipe remarquables. Pendant plusieurs mois, chaque équipe, composée de jeunes âgés de neuf à 18 ans, ont passé du temps à coder leur robot pour celles et ceux qui ont participé à la FLL, et à en monter un de toutes pièces pour les équipes candidates au FTC. Ce travail a fait appel à leur patience, leur précision, leur autonomie et chacune d’entre elles a fait preuve de résilience. Ils et elles ont appris à ne pas se décourager malgré les épreuves rencontrées tout au long de la réalisation des robots et lors de la journée des compétitions.
Des élèves du CSSC Mercier ont d’ailleurs reçu plusieurs prix, comme celui de l’étoile montante ou celui de la conception de robots. L’enseignant en mathématiques et en physique au CSSC Mercier, Hadrien Collin, a reçu quant à lui le prix du coach et mentor. Bravo à l’équipe Fireweed Robotics de l’École secondaire de Porter Creek, dont le francophone Adrien Grégoire faisait partie. Celle-ci remporte la première place au prix du capitaine de l’Alliance et participera à la compétition provinciale du FTC les 27 et 28 février prochain à Maple Ridge, en Colombie-Britannique.
Nous tenons à souligner également l’accident ayant touché deux jeunes à vélo le 14 janvier dernier à Whitehorse. Toutes nos pensées et notre soutien vont à ces familles et aux proches.
Comment faire face à ces va- gues d’instabilité (émotionnelles)? Le soutien mutuel est primordial face à ces situations et à ces montagnes russes. Nous avons pu voir la réactivité de la population yukonnaise pour soutenir ces deux familles, dont celle de Johnny, qui a dû être transféré à Vancouver à la suite de l’accident. La force et l’entraide de la communauté se sont illustrées par le succès de la collecte de fonds lancée en ligne sur GoFundMe. En quelques jours, plusieurs milliers de dollars ont été recueillis pour la famille du garçon hospitalisé à Vancouver.
Soulignons enfin le beau travail de l’organisme féministe Les Essentielles qui lance dans nos pages une série de portraits de femmes francophones dans le cadre de sa 30e année d’existence.
Bref, malgré les défis et les périodes d’incertitudes, la communauté et ses membres démontrent qu’ils et elles demeurent uni.e.s. Leurs actions solidaires prouvent que chacun et chacune peuvent contribuer à sa résilience.