le Mardi 8 octobre 2024
le Jeudi 9 novembre 2023 8:00 Éditoriaux

Paix

Et si cette année nous allions un peu au-delà du simple acte de mémoire?

Et si cette année nous allions un peu au-delà du simple acte de mémoire?

À quelques jours du 11 novembre, prenons quelques instants pour réfléchir au concept de paix. Cette Journée du Souvenir n’est-elle pas propice à une réflexion sur la situation actuelle du monde?

Des guerres mondiales aux génocides, la violence a souvent été une triste réalité de notre histoire. Mais elle ne fait pas partie que du passé, malheureusement. Tandis que nous célébrons l’armistice en occident, le monde est toujours marqué par des conflits. Ukraine, Palestine, Syrie, Yémen, Afghanistan, Éthiopie… La paix est encore loin d’être une réalité pour de nombreuses personnes.

« I’ve got sorrow for the world » (j’ai de la peine pour le monde), affirmait Sarah MacDougall avec mélancolie, samedi dernier au Centre des arts. Lors du festival Blue Feather, qui rassemblait des stars du rock local et canadien, plusieurs artistes ont mentionné la chance que nous avons de nous situer loin des conflits.

La journée du 11 novembre devrait être l’occasion de réfléchir à la manière dont nous pouvons œuvrer pour un monde plus sûr, plus juste et plus pacifique. Les conflits dans le monde d’aujourd’hui sont souvent liés à des facteurs complexes : tensions ethniques, religieuses, politiques ou encore économiques. La diplomatie et la promotion des droits de la personne sont des outils essentiels pour prévenir et résoudre les conflits de toutes tailles.

La médiation, l’écoute active de l’autre, de ses besoins et de son individualité, les relations saines : voilà des valeurs que nous pourrions promouvoir lors des cérémonies du 11 novembre.

Certes nous avons la chance, l’immense privilège même, de ne pas vivre sous les attaques ou les bombes. Mais notre communauté est-elle vraiment autant « en paix » qu’il n’y parait? Ici aussi la violence est toujours présente dans des mots, des gestes, dans le non-respect des besoins des autres, dans l’oubli de l’unicité de chacun et chacune.

Novembre est aussi le Mois national de la sécurité communautaire et de la prévention de la criminalité. Rappelons que la boulangerie Alpine Bakery a fermé ses portes le mois dernier. Les propriétaires l’avaient annoncé dans un communiqué, rejetant la faute sur l’insécurité grandissante de leur quartier, où se trouvent des services sociaux pour personnes vulnérables. La paix semble encore loin quand une boulangerie bio et équitable invoque des maux de tête causés par les personnes qui fréquentent le refuge pour sans-abris…

Ce refuge situé au 405 Alexander est nécessaire. Depuis que l’association Connective, dont le mandat est d’offrir des services sociaux et communautaire, et le Conseil des premières nations du Yukon (CYFN) en ont repris l’exploitation, plus de 100 000 repas ont été servis, près de 16 000 séjours ont été accueillis, 11 500 articles de réduction des méfaits ont été distribués et 40 surdoses ont été évitées.

En réponse au problème de criminalité, le premier ministre du Yukon a dévoilé que le gouvernement a fait appel à une entreprise privée de sécurité, dont « les gardes-patrouilles seront encouragé·e·s à interagir avec les individus pendant leurs tournées de manière amicale, mais pas à titre coercitif ». De plus, une équipe d’intervention sur le terrain, gérée par le CYFN, va être déployée, rencontrant les individus là et quand ils en ont besoin.

Il est crucial de renforcer les mesures de sécurité, certes. Mais la promotion d’une société plus équitable pourrait aussi jouer un rôle.

« Le colonialisme, les traumatismes intergénérationnels, l’urgence sanitaire liée à la toxicomanie, la pénurie nationale de logements et les impacts de l’inflation mondiale sont plus importants que chacun d’entre nous, mais nous avons tous un rôle à jouer pour aider nos concitoyens. », a ainsi affirmé Ranj Pillai. « Nous ne devons pas oublier que les clients du 405 Alexander sont les membres de notre famille, nos amis, les membres de notre communauté et nos proches. »

La journée du 11 novembre est une occasion de rappeler que la paix, la justice et la sécurité sont des objectifs communs. Nous ne pouvons pas commémorer l’armistice de 1918 sans nous engager à œuvrer chacun et chacune, à notre échelle, pour un monde sans conflits inutiles.

Et si vous vous demandez ce que vous pouvez faire, à votre échelle : Connective recherche des dons d’équipement d’hiver pour aider les personnes accédant au 405 Alexander. Les vêtements d’hiver chauds neufs ou légèrement usagés peuvent être déposés de 7 h à 16 h tous les jours.

Et si pour cette année pour le 11 novembre, on faisait plutôt la promotion d’une société plus inclusive et équitable?