La prévention, ce sont les moyens mis en place pour tenter d’éviter une situation plutôt que de devoir en gérer les conséquences. Et cette semaine, on en trouve plusieurs exemples dans les pages de cette édition.
Chaque année, le mois de mai est le mois de prévention des agressions sexualisées. Espérons donc que « mieux vaut prévenir que guérir » soit un adage de bon augure, car de nos jours, un·e adolescent·e sur dix a été embrassé·e, attouché·e ou forcé·e à avoir des contacts sexuels contre son gré par une personne de son entourage, indique le site de ressources endviolenceyukon.com.
Certes, les groupes de femmes du Yukon travaillent d’arrache-pied pour tenter de contrer les statistiques, mais au bout du compte, c’est à chacun et chacune d’entre nous de prendre conscience du problème.
Les relations saines sont basées sur le respect mutuel, la communication ouverte et honnête, la confiance et l’empathie. Alors pour faire changer la tendance, la clé du succès ne serait-elle pas tout simplement dans nos propres comportements, en tant qu’adultes? « Sois le changement que tu veux voir dans le monde », disait Gandhi. Alors pour changer le monde, modélisons les comportements sains.
Des relations saines, c’est par exemple un groupe de petites filles qui se sautent mutuellement dans les bras après avoir relevé le défi de présenter leur talent devant l’école. C’est un papa qui dit aux grands-parents que si son enfant ne veut pas faire un bisou, ce n’est pas un manque de respect, mais bel et bien une conscience de son corps et de son niveau de confort. C’est un collègue qui s’excuse d’une mauvaise blague et qui prend conscience de l’impact de ses actes.
Guidons nos enfants, nos proches et nos cercles sociaux ou professionnels vers des notions de consentement, de limites, d’empathie et de respect. Ce sont ces apprentissages qui permettent de reconnaître (et quitter) les relations malsaines et, finalement, renforcer la confiance en soi de nos communautés.
Nous abordons également un autre type de prévention dans nos pages, en lien avec la crise des opioïdes. Douze personnes sont décédées en 20 jours le mois dernier à la suite de la consommation de substances toxiques. Là, modéliser n’est pas une solution, malheureusement. Mais entourer, respecter, déstigmatiser et soutenir restent des notions de relations saines qui peuvent aider les victimes de ces dépendances. Pour beaucoup d’entre elles, le plus grand risque, c’est l’isolement et la perte de confiance.
Et là encore, nous pouvons tous changer nos comportements, notre regard aussi. Profitons des rayons de soleil du mois de mai pour laisser entrer chez nous la chaleur humaine.
Bonne lecture.