Encore une fois, l’édition de l’Aurore boréale que vous tenez dans vos mains ou que vous épluchez sur votre écran fait état des engagements de la communauté francophone, quel que soit le domaine.
On peut entre autres mettre en avant les jeunes qui se préparent pour aller à Wood Buffalo, en Alberta, dans le but de participer aux Jeux de l’Arctique avec intensité, passion et camaraderie. L’engagement des adultes est aussi remarquable : certaines démarrent des projets géniaux avec leurs étudiants, comme la bibliothécaire de l’École Émilie-Tremblay qui fait voyager les élèves par le biais de la lecture, ou encore des pièces de théâtre qui éveillent les consciences en posant parfois des questions délicates, comme le fait habilement Dernière frontière.
En voyant tous ces beaux projets, ça donne le goût de s’impliquer, d’une façon ou d’une autre. Ça tombe bien, le Yukon nous demande régulièrement notre avis : portes ouvertes des industries minières, consultations publiques sur le plan directeur de la Ville de Whitehorse, le recyclage, les plans régionaux d’aménagement du territoire, la possible réforme électorale, les prochaines étapes quant à l’amélioration de l’accès aux services et à l’information en français… Ouf! Sur ce dernier point, voici une piste à considérer : pourquoi ne pas rendre les consultations publiques bilingues (ou, mieux, plurilingues, en respect aux communautés autochtones)?
Reste qu’au moins, notre avis est sollicité. Mais est-il écouté? Plus ou moins, selon les cas. Pour ne pas tomber dans mon confortable fauteuil du cynisme, moulé à souhait, je me rattache aux efforts de citoyens et citoyennes lors de l’élaboration du plan directeur de la Ville de Whitehorse. De nombreuses personnes ont émis des doutes par rapport à un possible développement dans le secteur du ruisseau McIntyre, reliant les quartiers de Takhini et de Porter Creek, et ont gagné leur pari : cette possibilité a été rayée du plan adopté en deuxième lecture, le 16 janvier dernier.
Je me rattache également à l’activisme de la division yukonnaise de la Société pour la nature et les parcs du Canada (CPAWS-Yukon) dans le dossier du plan régional d’aménagement du territoire de Dawson. Sur ses réseaux sociaux, l’équipe ne demandait qu’une chose à la population : qu’elle réponde à la consultation.
Je pense sérieusement qu’on peut toutes et tous (dans la mesure de nos privilèges de temps et de capacité) faire un effort pour participer davantage à la vie démocratique yukonnaise. Faites un tour aux prochaines portes ouvertes de géants miniers et interrogez-les sur l’impact de leurs projets. Écrivez aux député·e·s pour leur demander des comptes sur un projet de loi qui vous tient à cœur. Ou commencez à petite échelle : assistez à un conseil de ville ou lisez un des procès-verbaux des rencontres (j’ai de meilleures suggestions de lecture habituellement, croyez-moi. D’ailleurs, nous vous en proposons en page 7). Ou à encore plus petite échelle : posez des questions sur la vie sociale, politique et communautaire qui nous entoure et nous affecte quotidiennement.
La communauté francophone regorge de personnalités qui s’investissent corps et âme dans une cause ou un but, et c’est une source d’inspiration sans bornes pour la création de chacune des éditions du journal.
En espérant que vous aimerez cette édition et qu’elle saura vous insuffler l’énergie dont vous avez besoin pour vous impliquer davantage.
Plus nous serons à parler, meilleures seront nos chances d’être entendu·e·s.