le Dimanche 15 septembre 2024
le Jeudi 10 novembre 2022 6:00 Éditoriaux

Souvenirs

  Photo : Archives AB
Photo : Archives AB
Entre traditions, commémorations, histoires et archives, nous vous proposons aujourd’hui une édition dans laquelle le thème du souvenir se dessine.

S’il est parfois difficile, en raison de quelques années chaotiques, de mettre une date précise sur un événement qui s’est déroulé dans les cinq dernières années, l’expérience, le vécu et leurs réminiscences demeurent souvent dans nos esprits de façon presque palpable.

Selon le dictionnaire Larousse, un souvenir est la « survivance, dans la mémoire, d’une sensation, d’une impression, d’une idée ou d’un événement passés ». Ces souvenirs deviennent dès lors des trésors, qui donnent une dimension émotionnelle aujourd’hui à des choses qui pourtant font partie du passé.

Demain, le 11 novembre, sera le jour du Souvenir. Pour l’occasion, nous vous proposons un article écrit par notre ancienne stagiaire Ève Brosseau au sujet d’un mineur francophone de Dawson qui a combattu dans les tranchées de la Première Guerre mondiale. Quel moment fascinant que de se tourner vers des archives pour retracer une histoire réelle, celle d’un homme qui, à son époque, ne pensait certainement pas faire l’objet de tant d’attention.

Nous vivons la plupart de nos journées sans prendre conscience que nous posons parfois des pierres qui seront nos souvenirs de demain. « Quand on vit fort, on vit sans mémoire; mais elle prend des photos, sans qu’on sache », chantait J.-J. Goldman.

J’en profite aussi pour souligner le travail essentiel des stagiaires dans nos organisations, à l’occasion de la Journée internationale des stagiaires, aujourd’hui, le 10 novembre.

Par ailleurs, en ce moment, du 6 au 12 novembre, a lieu partout au Canada la Semaine de l’immigration francophone. Cet événement nous offre l’occasion cette année de réfléchir sur nos traditions et sur celles que nous construisons, aujourd’hui. Ces nouvelles habitudes que l’on prend et qui construiront nos traditions de demain.

Lorsqu’on arrive dans un nouveau pays, tous les us et coutumes sont à apprendre. Mais, peu à peu, avec le temps, on se retrouve assis entre deux chaises : d’un côté, les mœurs que nous avons apportées dans nos bagages, de l’autre, celles de notre pays d’accueil.

En ce qui me concerne, mes traditions d’immigrantes pourraient se résumer à cela : un point situé entre la raclette et la tire d’érable! Il m’en aura fallu des années de pratique pour maîtriser la cuisson du sirop! C’était du temps où j’étais en charge, durant le Sourdough Rendezvous, du stand de Cabane à sucre. Combien de personnes ont été surprises de savoir que je venais de France, lorsque je coulais le liquide encore chaud sur la belle neige blanche… C’est vrai, le sirop d’érable, c’était loin d’être dans mes ingrédients traditionnels, et pourtant, tire après tire, j’ai adopté cette recette.

Désormais, chaque printemps, faire de la tire d’érable à la maison est une nouvelle habitude. C’est d’ailleurs un excellent dessert après un souper raclette! C’est ça aussi l’immigration : l’amalgame des cultures!

Il n’y a pas si longtemps, d’ailleurs, faire un souper raclette relevait de la prouesse! Nous avons aujourd’hui des commerces de proximité qui nous permettent d’accéder aux traditions que nous avons apportées dans nos bagages. Ça n’a pas été toujours le cas.

Cette capacité d’aller à la découverte de l’Autre, comme l’ont démontré les centaines de personnes qui ont participé au festival japonais Japan Fest Matsuri dernièrement, c’est le genre de détail qui façonne une communauté accueillante. C’est ce qui permet d’y créer de toutes nouvelles traditions, tournées vers un avenir résilient où, collectivement, nous apprendrons toujours plus les un·e·s des autres.

Je vous souhaite donc cette semaine de belles découvertes, et bonne lecture!