Ça fait deux ans qu’on se dit qu’on va tourner la page sur l’année, recommencer du bon pied. C’est lequel, le bon pied? À l’an trois?
L’année débute et on dépoussière l’étagère du pessimisme. La fatigue ambiante défait ses valises, son escale du temps des Fêtes n’ayant pas duré très longtemps. Si vous êtes comme moi, le pessimisme est parfois réconfortant, mais le réveil est toujours brutal : les années continueront de se ressembler tant qu’on ne changera pas les choses.
Les causes qui ont rendu nos deux dernières années un peu moins dignes d’un diaporama souvenir sont toujours là. Ce qu’on a le pouvoir de changer, c’est la façon dont on s’attaquera à elles.
En 2022, Yukon, je te souhaite de l’audace.
L’audace d’agir rapidement. On répond souvent à ma génération qu’on ne peut pas tout faire trop vite, qu’on a besoin d’élaboration, de consultation, d’organisation, de vérification, bref, de tout ce qui finit par « tion »… sauf le mot action. On peut rester dans les planifications stratégiques autant qu’on veut. On les montrera aux petits-enfants de Greta Thunberg, devant une planète en feu.
L’audace d’oser. Les plus fins esprits auront relevé le pléonasme, mais c’est l’occasion de mettre les bouchées doubles. Et au territoire, ce ne sont pas les idées qui manquent! On peut facilement penser à des projets audacieux en 2021 : la mise en place d’un centre d’injection supervisée pour lutter contre la crise des opioïdes, la mise sur pied d’une commission scolaire autochtone, l’élaboration d’un centre de santé bilingue, etc. Or, pour l’environnement, il faut aller plus loin.
L’audace du plaisir. Ça, je nous la réserve pour tout le monde. L’audace de discuter de solutions aux enjeux de notre époque, mais avec le sourire aux lèvres. Plus de discussions où on refait le monde avec enthousiasme autour du feu. Plus de création de pancartes colorées pour exprimer nos points de vue dans le respect de celui des autres. Plus de vulnérabilité, de curiosité, de débats sains. La revendication ne passe pas toujours par le cri. Le militant ou la militante n’a pas toujours besoin d’être à bout de souffle, seul.e et fâché.e. Ça peut être plaisant, le changement!
Dans cette édition presque nostalgique du journal (une revue de 2021, une autre des exploits en sport de l’année, une autre par la commissaire du Yukon), on regarde vers l’arrière une dernière fois avant d’aller vers l’avant.
On y voit de beaux accomplissements, qui valent la peine d’être mis sur le convoyeur à bagages de 2022. Moi, dans ma valise de 2022, j’amène de l’audace, du plaisir et de l’écoute. Et toi, Yukon?