le Dimanche 8 décembre 2024
le Jeudi 3 juin 2021 5:40 Éditoriaux

Rêver

Ces jours-ci, au lieu de nous annoncer l’arc-en-ciel tant espéré, la météo nous fait surtout un rappel : faute de soleil sur les prévisions de nos écrans tactiles, mieux vaut garder l’esprit au beau fixe.
Ces jours-ci, au lieu de nous annoncer l’arc-en-ciel tant espéré, la météo nous fait surtout un rappel : faute de soleil sur les prévisions de nos écrans tactiles, mieux vaut garder l’esprit au beau fixe.

Le mois de mai est arrivé, puis il est reparti en nous laissant toutes et tous un peu pantois.e.s. L’expression « les temps sont durs pour les rêveurs », tirée du célèbre film Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain, s’applique assez bien à notre printemps yukonnais. Dans ce film, Amélie, consciente que les gens autour d’elle parlent du temps qu’il fait au lieu de faire face au temps qui passe, préfère rêver, et surtout, faire le bien autour d’elle. Belle inspiration en ce début de juin.

Nous qui rêvions de jardins fleuris, de soupers en terrasses, d’escapades sur les plages ensoleillées des lacs yukonnais… Nous avons plutôt dû faire face aux dégâts divers et aux réparations en tous genres, causés par les quantités de neige et de pluie tombées.

« Ça va bien aller » : voilà la devise des premiers mois de pandémie. Un peu comme une promesse collective qui nous laissait voir une lumière au bout d’un tunnel aux couleurs arc-en-ciel.

Ces jours-ci, au lieu de nous annoncer l’arc-en-ciel tant espéré, la météo nous fait surtout un rappel : faute de soleil sur les prévisions de nos écrans tactiles, mieux vaut garder l’esprit au beau fixe.

Rêver… Pas toujours facile lorsque le blues d’un hiver qui n’en finit plus nous pousse à croire que ce n’est pas cette année encore qu’on portera la robe à bretelle trouvée au comptoir communautaire il y a trois ans.

Malgré tout, le joli mois de mai aura tout de même réveillé les bourgeons dans les arbres, les pissenlits sous nos pieds et les ours sur le bord des chemins. Les pousses d’épilobes commencent également à pointer le bout de leur tige, nous permettant de laisser rêver nos esprits de ces longues journées d’été qui nous attendent, au milieu de prairies rose fuchsia.

Regardons le beau côté de la médaille : moins de restrictions en matière de quarantaine et de déplacements, réouverture des bars et restaurants à pleine capacité et nouvelles annonces d’aides pour voyager au sein de notre merveilleux territoire. Oui, notre imagination peut reprendre un peu son cours!

Et une autre bonne nouvelle s’annonce aussi : le retour des spectacles estivaux! Oui oui, le retour des rassemblements en extérieur, devant une vraie scène et de vrai.e.s artistes en chair et en os. Dans moins d’un mois, ce sera la soirée du Solstice, organisée par l’Association franco-yukonnaise. Ceux et celles qui sont ici depuis plus de dix ans se souviendront des quelques fois où la température frôlait les cinq degrés, à l’extérieur d’une tente où dansait toute une communauté « en feu »! Après tant d’incertitude, le retour d’une soirée de festival de musique va faire du bien et réchauffer un peu nos cœurs engourdis, arc-en-ciel ou pas!

Le début des vacances scolaires permet aussi de mettre nos âmes en mode « espoir » pour les entreprises de tourisme, tout comme pour ceux et celles qui auront le privilège de faire une pause. Rêvons de voyages en canot, de belles randonnées dans nos montagnes, de vacances, de camping et de temps pour se reposer un peu. Prenons un peu de temps pour prendre soin de soi, pour renouer avec ceux et celles qui comptent le plus. En ce début de juin, laissons nos âmes faire des rêves remplis de couleurs…