Vous souvenez-vous du temps d’avant? Celui où l’urgence concernait la planète et non pas la Covid?
Avec son confinement, ses restrictions et son suremballage individualisé, la pandémie nous a fait faire un beau pas en arrière, face à l’environnement!
Dans l’Aurore boréale on aime donner un peu de positif, alors on vous présente un texte d’opinion (Francopresse), qui mentionne qu’au moins, il semblerait qu’au Canada le gaspillage alimentaire soit en diminution. C’est déjà ça…
Mais qu’en est-il de tous ces contenants à emporter? Ces emballages de commandes en ligne (effectuées, car les entreprises locales avaient dû fermer)?
L’autre jour j’ai commandé un livre par la poste (malheureusement, la Covid-19 aura aussi eu raison du traditionnel salon du livre en français cette année). Souhaitant éviter l’utilisation de la plateforme Amazon, j’ai privilégié une plus petite librairie. Ledit livre m’est tout de même parvenu dans un emballage en papier, entouré de ruban adhésif, lui-même emballé dans un carton et protégé de plastique à bulle… En le déballant, je me suis demandé s’ils ne m’avaient pas envoyé un verre en cristal à la place de mon roman! Eh non, un simple livre en format poche…
Selon les estimations de Karel Ménard, directeur général du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets, au Québec les ménages jettent 20 % à 40 % plus de déchets qu’avant la pandémie! Même au Yukon, pendant plusieurs mois, pour des raisons de sécurité publique, les sacs réutilisables n’étaient plus permis dans certains magasins!
Bonne nouvelle : les gouvernements territorial et fédéral ont annoncé l’interdiction de divers matériaux jetables à usage unique. Mais les déchèteries qui ont refusé le recyclage, adresse-t-on cela? Ici et là, les magasins gratuits réouvrent, mais combien de biens encore utilisables émettent désormais leur pollution, couverts de déchets ménagers? Combien de saines habitudes de recyclage sont tombées dans les oubliettes de la poubelle?
Parlons aussi de ces masques. Ils sont devenus essentiels, au point d’avoir remplacé bon nombre de décorations de pare-brise dans les autos! Mais en se promenant partout au Yukon (oui partout : dans la rue tout autant que sur les sentiers pédestres!), on peut en voir traîner ici et là. Et qui serait assez aventurier pour se risquer à les ramasser… Je veux dire, c’est plus qu’un détritus, c’est un masque usagé! S’il peut être coûteux ou contraignant de se procurer un masque réutilisable, est-ce si difficile de jeter son masque dans une poubelle? Selon Marc Olivier, chimiste spécialisé en environnement et en gestion des matières dangereuses, les masques sont considérés comme étant des déchets de soins hospitaliers banals au Canada. Il « suffit » donc de les jeter dans une poubelle ordinaire. C’est aussi simple que ça : remplissons les poubelles!
Pourquoi se poser la question du « jetable » alors que le thème de cet éditorial aurait pu tourner autour de la douceur de l’hiver qui pointe son nez, ou des heures de plongée dans les costumiers familiaux? Parce que du 19 au 25 octobre, c’est la Semaine canadienne de réduction des déchets (à peine quelques jours avant l’Halloween et ses bonbons préemballés – c’est quand même ironique!). Ça fait plus d’un an maintenant que l’État d’urgence est déclaré au Yukon, et pourtant, on encourage à distribuer des bonbons dans des sachets individuels!
Le rédacteur du blog Consoglobe.com s’interroge : peut-on se protéger de la pandémie sans nuire à l’environnement?
Pourquoi pas! Plusieurs ressources existent pour en savoir davantage. Zéro déchet Yukon soulignera de belles initiatives environnementales. L’Association franco-yukonnaise (AFY) organise en ce moment des ateliers écoresponsables. Peut-on suivre les recommandations sanitaires sans pour autant mettre en péril nos valeurs écologiques? Un geste à la fois, c’est peut-être faisable. On vous propose d’ailleurs en fin de journal une idée simple parmi tant d’autres : et si cette année, au lieu d’emballer nos bonbons dans des sacs jetables, nous réutilisions du papier journal? Après tout, « favoriser les actions qui détournent plus de déchets des sites d’enfouissement », ça fait partie des objectifs de la Semaine de réduction des déchets : http://wrwcanada.com/fr.