le Dimanche 9 février 2025
le Mercredi 7 octobre 2020 15:33 Éditoriaux

Éditorial – Douceur

Arrêtons-nous quelques minutes pour prendre conscience des moments doux : un câlin; un chandail encore tout chaud; le poêle à bois qui réchauffe la maisonnée en une fin d’après-midi d’octobre; une chanson qui s’apparente au goût d’un délicieux chocolat chaud; une main amie qui apporte son soutien; une balade en forêt volée à un emploi du temps bien rempli… Photo : Maryne Dumaine
Arrêtons-nous quelques minutes pour prendre conscience des moments doux : un câlin; un chandail encore tout chaud; le poêle à bois qui réchauffe la maisonnée en une fin d’après-midi d’octobre; une chanson qui s’apparente au goût d’un délicieux chocolat chaud; une main amie qui apporte son soutien; une balade en forêt volée à un emploi du temps bien rempli… Photo : Maryne Dumaine

L’autre jour, je me suis fait une belle surprise. C’est arrivé après avoir lavé le linge. La brassée incluait peignoirs, chandails, une couverture douce ainsi que nombreuses peluches dont je passerai la raison du nettoyage « collectif ». Au sortir de la sécheuse, doudous, ours polaire, dauphins, tissu éponge et couvertures m’accueillaient de leur chaleur et de leur extrême douceur commune… Aaaahhh (je crois même qu’en anglais on y mettrait un w – Awwwww – c’est pour dire)! C’était un de ces moments de douceur impromptue qui pointe son nez sans crier gare. Je me suis sentie privilégiée : les moments de douceur ne sont pas le quotidien de tout le monde…

Le 10 octobre a été déclaré par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) Journée mondiale de la santé mentale. Des millions de personnes luttent et s’acharnent chaque jour, souvent sans répit, contre des noirceurs, des épines qui font mal à l’âme. Si la vie dans la souffrance physique peut occasionnellement connaître une trêve procurée par un état d’esprit positif, la souffrance mentale, quant à elle, requiert des soins autrement particuliers. En cette période d’incertitudes, de repli sur soi en raison des mesures sanitaires, de nouveautés et de besoins d’adaptation, il est bon de prendre conscience de l’état de notre santé mentale et de celle de nos proches.

Qu’il est bon de trouver des instants de douceur simples dans notre quotidien ! Arrêtons-nous quelques minutes pour prendre conscience des moments doux : un câlin; un chandail encore tout chaud; le poêle à bois qui réchauffe la maisonnée en une fin d’après-midi d’octobre; une chanson qui s’apparente au goût d’un délicieux chocolat chaud; une main amie qui apporte son soutien; une balade en forêt volée à un emploi du temps bien rempli… Si vous avez la chance de vivre des moments semblables, prenez-en soin. Regardez-les. Gardez-les aussi. Mettez-les dans le fond de votre cœur pour l’éclairer dans ces moments de noirceur.

Une étude mentionnée par Science Presse met des chiffres sur l’ampleur des impacts psychologiques de la pandémie : le taux de dépression majeure au Canada aurait avoisiné les 25 % en mai et juin 2020, soit une hausse de près de 7 %. L’enquête en question s’intéresse aussi (parmi d’autres facteurs) à l’incidence des nouvelles transmises par les médias. Alors pour contribuer à la douceur du monde, dans cette édition, nous vous proposons les mots de jeunes personnes qui savent voir du positif dans la grisaille; un article sur une femme qui s’engage pour éduquer la société contre le racisme, un autre sur une pièce de théâtre qui dénonce la violence. Pour sortir de l’épidémie de fausses nouvelles, rien de mieux que de s’ancrer dans le « ici et maintenant » et de jeter un coup d’œil sur le beau dans notre communauté.

De plus, le gouvernement offre en ce moment une initiative en français pour la santé mentale. Une occasion de renforcer notre capacité à voir et inclure un peu plus de douceur dans nos vies. De la série, il reste deux séances : une sur la façon de prendre soin de soi, l’autre sur les relations. La ligne TAO (1 800 567-9699) est également toujours disponible au Yukon. Parce que quand la vie fait mal, c’est souvent plus facile pour le cœur de s’exprimer dans sa propre langue.