Ah! Qu’il a été doux ce soleil qui nous a effleurés. Ces quelques rayons de printemps ont réveillé les envies de semis, de jardinage et les espoirs d’abondance…
Que les petites pousses soient sur les bords de fenêtre, sur un balcon, une terrasse ou dans une serre, de plus en plus de personnes prennent conscience que produire leur propre nourriture est désormais plus qu’un passe-temps.
Mais au-delà de nos semis, l’autosuffisance alimentaire est-elle réellement envisageable dans le Nord?
Tandis que les gouvernements mettent en place des financements pour garantir l’envoi de denrées alimentaires abordable dans le Nord, qu’en est-il de l’essentiel : la production? La réduction de mobilité de la main-d’œuvre saisonnière présente un défi supplémentaire pour les opérations agricoles : planifier une saison avec un nombre restreint d’employés. Un grand nombre de jeunes sont rentrés au bercail prématurément, et seront sans emploi d’été et donc pour beaucoup, sans revenus. Espérons que les exploitations agricoles figureront dans la liste des options pour ceux et celles qui se chercheront des occupations ou un revenu saisonnier.
Quoi qu’il en soit, l’heure est de plus en plus à la prise de conscience de l’importance de la production locale et de l’autosuffisance territoriale en termes d’alimentation. Pour certains, cela signifie un potager, pour d’autres, un poulailler. Mais pour nous tous, il est important de favoriser l’achat local pour notre consommation essentielle. Oui, il est important de remercier les camionneurs, le personnel de soins de santé, mais n’oublions pas d’encourager aussi ceux et celles qui travaillent dans un autre des secteurs déclaré essentiel : nos fermiers et fermières!
Oui, c’est vrai, tout le monde n’a pas les moyens, la structure ou les ressources pour s’équiper individuellement. Et il est vrai aussi que les denrées locales ont un prix parfois plus élevé; justifié d’ailleurs, car vivre de l’agroalimentaire au Yukon n’est pas non plus chose aisée.
L’émission Et tout le monde s’enferme souligne qu’étymologiquement le mot crise signifie « le moment où une décision est nécessaire pour accéder à un changement ». Gardons en tête que nous avons tous un pouvoir de décision : celui de notre choix de consommation. Plantons de l’entraide. Soutenons la production locale.
Et enfin, ne serait-ce pas un bon moment pour décider que tout un chacun, incluant les foyers à faible (ou sans) revenu, ait accès à de la nourriture locale de qualité à des prix abordables? Voilà une question qui me paraît plus judicieuse que celle de s’assurer que Walmart sera approvisionné…