Surprise! Pas de papier cette semaine. Les arbres pourront relaxer un peu et cette fois ce n’est pas une blague du 1er avril. Comme plusieurs, l’Aurore boréale appuie sur le bouton « pause ». Mais seulement en ce qui concerne l’impression. Comme tout le monde, on va passer en mode « écran seulement ». On regarde comment ça se présente, puis on avisera pour la suite.
On en avait vu de toutes sortes jusqu’à présent. Mais là, à l’inquiétude s’accompagne le plus dur fardeau qui puisse être imposé à la société : l’isolement. Dégoulinage d’arcs-en-ciel, ouverture des frontières entre vie de famille et monde professionnel, réunions virtuelles… Et cette petite comptine qui traîne sur les médias sociaux : « Au début, il y avait un virus qui a mangé une chauve-souris. Tout le monde a cru avoir peur alors il n’y avait plus de papier toilette. Ensuite, on n’allait plus à l’école. » J’y ajouterais même : et après, maman faisait ses réunions en pyjama!
Comment retrouver le monde réel dans tout ce chaos?
Comment se recentrer sur le concret? Sur ce qui existe présentement pour chacun et chacune d’entre nous. L’anxiété monte. Partout. Autour de nous, en nous, à côté de nous…
Pause!
Un des remèdes qui mérite d’être considérés, au point même que le Dr Brendan Hanley lui-même l’a mentionné le 25 mars dernier : la pleine conscience. Recentrons-nous.
Pratiquer la pleine conscience est une méthode éprouvée par la science pour réduire les cas d’anxiété (notamment dans le Journal of the American Medical Association). Il s’agit de recentrer notre attention sur la vie telle que nos cinq sens la perçoivent. Maintenant. Ici. Cet air qui entre dans vos narines ou votre gorge. Sentez-le. Cette odeur. Cette lumière. Ce rire qui résonne. Focalisez. Saisissez l’instant présent. Sans le ralentir, sans l’accélérer, sans l’inventer ni le forcer. Sans jugement non plus, dans la simple observation des sens. La réalité, c’est cela. Regarder le réel, ça fait du bien.
Pour moi, cette pause quotidienne, c’est un phare dans la tempête.
Sortons dehors. Saisissons le présent dans un coucher de soleil. Dans une balade en ski. Saisissons le présent dans ces conversations banales que nous avons avec les personnes qui comptent le plus pour nous, dans la lecture d’une histoire, dans une partie de scrabble…
Peser sur pause, c’est aussi une bonne occasion pour couper un peu le cordon qui nous lie aux médias sociaux (dit-elle, après avoir décidé de passer au numérique uniquement…) Mais tout de même, oui, je maintiens mon point. Dans cette édition de l’Aurore boréale, on essaie de vous informer sur d’autres sujets. Le journal qui parle d’autres choses. « Faites une pause de Covid ». Ça aussi le Dr Hanley l’a dit lors de la conférence de presse du 25 mars!
De toute façon, avec un journal bimensuel, ce n’est pas ici que vous obtiendrez l’information d’urgence. Le seul message sur lequel on insiste : lavez-vous les mains. Pour le reste, on va redoubler d’efforts pour vous fournir de l’information vérifiée et professionnelle, comme toujours, bien sûr. Mais au-delà de cela, ce que l’Aurore boréale vous propose, c’est surtout de faire une pause. Une occasion de se recentrer sur le beau. Non pas pour se dire que tout va bien, mais simplement pour voir que la réalité comprend plus que des contraintes. Qu’il y a du beau dans le décor. Non, tout ne va pas bien, le monde entier est en état de choc. Mais on est au Yukon, et nous faisons partie d’une communauté bienveillante. C’est déjà positif, non?
Recentrons-nous sur le présent. Sur ce qui rayonne. Faisons tout simplement une pause. Le reste aura bien le temps de nous rattraper…