Sous ses apparats grandioses et éloquents, le français laisse dépasser le jupon de son sexisme. Exit les Beauvoir, Sand ou Veil, c’est la langue de Molière! Encore aujourd’hui, les échos de son idéologie patriarcale et archaïque résonnent dans les salles de classe et de rédaction francophones.
Son mantra d’oppression fétiche, imaginé à une époque révolue (au XVIIe siècle quand même!), mais toujours répété à ce jour, impose la notion pernicieuse d’un sexe supérieur. En effet, le masculin ne l’emporte-t-il pas sur le féminin? Comment espérer un changement social si notre propre langue nous l’empêche?
Plusieurs pistes de réflexion existent et partagent toutes un point en commun : une remise en question vigoureuse des comportements, privilèges et habitudes. Nous tentons par exemple au journal d’employer l’écriture épicène le plus possible. C’est-à-dire une méthode de rédaction où les termes neutres sont utilisés pour éviter l’usage de cette fameuse règle grammaticale. Certains grammairiens et grammairiennes progressistes préconisent aussi l’accord de proximité, comme « les hommes et les femmes sont belles ». D’autres médias, tel que le magazine Causette, utilisent le point médian dans leurs textes pour désigner les deux sexes. Une façon simpliste de faire un pied de nez aux mauvaises langues critiques de « la lourdeur à la lecture » d’un article rédigé inclusivement. D’apparence anodine, cette situation est néanmoins symptomatique d’un plus grand mal en plus de révéler la quantité d’effort requise pour abolir les inégalités.
Une ouverture d’esprit estdonc critique pour contester les privilèges établis. C’est un combat constant, constitué d’une succession de victoires, défaites et de statu quo. Une lutte rendue possible par ceux et celles qui ne se ferment pas la gueule. Profitons du 8 mars prochain pour réaliser le chemin parcouru et celui qu’il reste à faire. Ensemble, célébrons la Journée internationale des droits des femmes.