Tous les signes d’un renouveau sont là. Le gouvernement du Yukon a finalement accepté d’assumer ses responsabilités dans la question des services de santé en français.
Il versera quelque 289 000 $ sur une période de cinq ans afin d’offrir des services de santé en français aux Yukonnais parlant français.
Vingt-cinq ans après l’adoption de la Loi sur les langues, l’appareil gouvernemental commence enfin à réagir. Pas facile de faire bouger le gouvernement territorial, parlez-en à la Commission scolaire.
Mais enfin, reprenons nos rêves à la case un comme si le printemps était enfin arrivé puisque les indices et les augures sont manifestes. Oublions les tempêtes de corneilles, les gels et les dégels, des services de santé en français devraient être mis en place d’ici quatre ans.
Il faut d’abord faire une évaluation de la situation. Cela ne devrait pas être trop long, car la présence du français est minimale dans le domaine des services de santé en français au Yukon.
Certains pourraient croire qu’il suffirait de retourner à la Loi sur les langues qui prescrit au gouvernement d’offrir lesdits services dans le domaine de la santé. Mais c’est sûrement plus compliqué; tout s’embroussaille lorsqu’il est question de loi. Le commun des mortels ne peut en comprendre les nombreuses subtilités. C’est pourquoi le commun continue de clamer qu’une loi a été promulguée comme si cela faisait force de loi.
D’autres pourraient suggérer de revenir au plan quinquennal de livraison des services en français élaboré par l’Association franco-yukonnaise (AFY) et le Partenariat communauté en français (PCS) au début des années 2000. Mais ce plan n’a jamais été financé, alors pourquoi s’y attarder dix ans plus tard?
Trois projets-pilotes seront élaborés afin que la population francophone ait accès à des services dans sa langue. La bonne volonté des deux ministres présents à la conférence de presse est indéniable et appréciée. Le travail acharné de l’organisme porte-parole de la communauté ainsi que celui du Partenariat communauté en santé est aussi estimé.
Que d’efforts investis pour faire reconnaître un droit qui semble pourtant si simple! Celui de se faire comprendre et de comprendre. Le bien-être qui découle d’une communication claire est le premier pas vers la santé. Il est plus difficile de se faire comprendre lorsque les émotions ou l’angoisse submergent la conversation et font sombrer les mots décrivant les symptômes et les malaises.
Par précaution, continuons de manger notre pomme quotidienne. Nous pourrions en avoir encore besoin, car en matière de services de santé en français, la longueur du temps semble être un incontournable.