le Lundi 17 février 2025
le Jeudi 23 janvier 2025 7:45 Chroniques

Béringie, nostalgie, un Maurice et tout ça en français!

Les jeunes étaient invité.e.s à venir à la soirée cinéma de la JeFY vêtu.e.s de leurs pyjamas les plus festifs et confortables. — Photo : Fournie
Les jeunes étaient invité.e.s à venir à la soirée cinéma de la JeFY vêtu.e.s de leurs pyjamas les plus festifs et confortables.
Photo : Fournie

Vous avez le blues depuis que vous avez rangé vos décos de Noël? Lisez ceci, ce sera comme un beau biscuit au sucre qui vous fera sourire et vous ramènera aux Fêtes pendant une minute. Épuisée de ma mi-session, j’ai lu que la JeFY [Jeunesse Franco-Yukon] organisait une soirée cinéma des Fêtes. J’ai retenu « film », « collations » et « Fêtes », et c’était suffisant pour moi. Ça avait l’air cool, j’allais passer un bon moment, j’y allais!

Et donc, le 14 décembre, après avoir reçu un rappel de me vêtir de mes pyjamas les plus festifs, je me mettais en route pour le Centre de la Béringie. La soirée avait tout pour être mémorable : un classique festif intemporel – La Guerre des tuques, édition 1984 -, des collations en abondance… bref, ça s’annonçait génial! Le centre était déjà décoré pour Noël, et il semblait même que les fossiles d’animaux préhistoriques datant de 20 000 ans s’étaient mis sur leur 31 pour nous mettre dans l’ambiance festive… non vraiment : ils avaient des chapeaux rouges à pompon et tout!

La soirée consistait essentiellement au visionnement du film La Guerre des tuques. La salle de projection du Centre de la Béringie ayant été entièrement réservée pour nous, jeunes, nous avions l’embarras du choix pour choisir nos sièges. Et une fois bien installé.e.s, nous avons commencé le film.

C’était ma deuxième ou troisième visite au Centre de la Béringie. Les premières fois, je m’y étais rendue avec ma classe, dans le cadre de mon cours de sciences humaines. Nous y avions appris plusieurs faits et histoires sur la Béringie, l’histoire géologique de la Terre, et la préhistoire. J’avais également déjà visionné un documentaire sur l’histoire préhistorique du Yukon dans la salle de projection. Bref, j’avais toujours associé le Centre de la Béringie avec la science, les fossiles, les roches… et l’école. Je l’avais toujours perçu comme un endroit sérieux et formel, où on allait pour apprendre et s’enrichir le cerveau. Traverser ce laboratoire de la préhistoire et de la géologie pour ensuite s’asseoir dans la salle de projection à l’air solennel et entendre « la guerre, la guerre, c’est pas une raison pour se faire mal! », entourée comme j’étais de crânes de mammouth a donc légèrement embrouillé ma perception du Centre de la Béringie. J’ai tout de même trouvé ça assez génial et plutôt hilarant.

De plus, je n’avais jamais regardé le « vieux » film de La Guerre des tuques, ayant grandi avec la version animée de 2015. Et si j’étais initialement peu impressionnée par sa qualité sonore et visuelle des années 80 (j’avais l’impression d’avoir été plongée dans l’époque jeunesse de mes parents), j’ai fini par tomber sous le charme de ce classique québécois, qui nous a fait rire aux éclats à plusieurs reprises. Ma critique de La Guerre des tuques, édition 1984, est donc entièrement positive. D’ailleurs, je me suis retrouvée nostalgique du temps où j’avais le goût de mettre ma salopette, mon cache-cou et de ramper dans la neige pendant des heures à construire un super fort ou juste creuser dans la neige jusqu’à ce que mes joues soient pourpres et craquées. Il semble qu’à bientôt 15 ans, je n’ai déjà plus l’énergie de passer une journée à creuser la neige… Triste réalisation. Pourquoi est-ce que, si tôt dans ma vie, tout ce que je fais doit déjà avoir un but, un thème ou une structure? Je refuse de m’y soumettre. Je veux retrouver cette partie de mon innocence qui me permet d’être passionnée par un fort de neige ou juste jouer pour jouer sans objectif et la nourrir jusqu’à l’âge adulte…

Pour célébrer les Fêtes chez les 19 ans et plus, la JeFY (Jeunesse Franco-Yukon) a organisé une soirée bowling et de chandails laids festifs le 19 décembre dernier.

Photo : Fournie

De retour à la soirée cinéma, l’activité s’est conclue avec un tirage 50-50. Nous avions tous reçu des billets au début de la soirée, que nous conservions précieusement jusqu’au tirage. Et vous ne me croirez jamais! Pour une fois, la chance m’a souri, et j’étais l’heureuse récipiendaire d’une grosse peluche de renne Squishmallow du nom de Maurice. Si le nom m’a d’abord laissée perplexe, une fois retournée à la maison, mes petites sœurs l’ont immédiatement adopté, et j’ai fini par m’y habituer. « Maurice » a donc maintenant trouvé sa place dans ma chambre, et bénéficie des soins maternels et légèrement intensifs de mes sœurs tous les jours.

En conclusion, je crois que la dernière activité 2024 de JeFY 14 à 18 ans a été un succès et nous a définitivement mis en ambiance pour le temps des Fêtes. J’ai certainement hâte de voir quels prochains tours Marguerite Tölgyesi cache dans son sac pour la JeFY, et quelles activités viendront faire rayonner le fun et le français chez les jeunes franco-yukonnais.e.s pendant l’année 2025!

Ah, et la JeFY a également organisé une soirée de bowling des Fêtes le 19 décembre dernier. L’activité était pour les jeunes de 19 à 25 ans, alors je n’ai pas pu y aller, mais elle avait certainement l’air amusante. Même ma mère s’est trouvée à souhaiter être de retour dans ses années de vingtaine pour pouvoir y participer!

J’ai passé des Fêtes fantastiques, fait le plein de repos, de Noël, de films, de lait de poule et de temps de qualité avec ma famille. C’est le temps de replonger dans les études, et d’affronter la noirceur de janvier et le froid de notre hiver… avec un peu de chance, je trouverai le temps d’enfiler mon pantalon de neige et construire un fort!

Rébecca Fico, 14 ans, est chroniqueuse pour l’Aurore boréale.