On paye nos impôts, me direz-vous, on nous doit alors en retour des services et des infrastructures de qualité. C’est vrai! Le pays a certains devoirs envers ses citoyens et citoyennes. Il doit nous assurer, entre autres, le respect de nos droits, une protection et la mise au point d’une législation prévoyant un système scolaire.
Le gouvernement territorial a lancé un projet d’envergure avec la création d’un office de la santé. Cette nouvelle autorité sanitaire sera chargée de superviser une grande partie du système de soins de santé du territoire et d’assurer l’offre de soins de manière équitable aux personnes autochtones et allophones. Le projet est encore en discussion, mais il devrait être voté sous peu. Car les besoins sont criants. Cela fait des années qu’il manque de tout, médecins, infirmier·ère·s, aide-soignant·e·s. Le Yukon n’est d’ailleurs pas le seul à souffrir de cette pénurie de personnel de la santé, mais également le reste du Canada et certains pays occidentaux. Il faut parfois attendre des mois pour pouvoir consulter un ou une spécialiste.
Le fameux adage « Mieux vaut prévenir que guérir » serait peut-être utile dans ce genre de situation. Prendre soin de soi et de sa santé devrait être primordial. Il existe une pléthore d’applications, de sites Web, d’informations sur diverses plateformes pour recevoir des conseils. Encore faut-il faire l’effort (et avoir la bonne volonté) d’aller les consulter. Par exemple, le programme Lucilab offre un service d’accompagnement par des conseillers et conseillères en saines habitudes de vie. Cette plateforme en ligne a pour but de prévenir les maladies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer.
Après tout, le médecin, c’est un peu nous. Le pompier, c’est nous aussi lorsqu’on nous demande de suivre les conseils du programme Intelli-feu (FireSmart) pour protéger sa maison des feux. S’occuper de soi, de son entourage et de son environnement. Se poser des questions aussi et prendre le temps d’y répondre. Compter sur son médecin pour qu’il ou elle trouve remède à nos maux ou compter sur le pompier pour nous sauver du feu, c’est peut-être compter un peu trop sur les autres. Bref, il faudrait peut-être d’abord se prendre en main.
Un autre domaine est l’éducation. Confier son enfant au personnel enseignant et se laver les mains en pensant que l’école s’occupera entièrement de son éducation, c’est leur donner peut-être un peu trop de responsabilités. L’école est juste un complément de l’éducation des jeunes. Les professionnel·le·s de l’éducation assument une partie de leur évolution, mais le rôle du parent reste primordial dans le soutien de son enfant pendant son cheminement scolaire.
Même chose pour les finances. Penser que le gouvernement nous assurera une retraite est purement un leurre. Les plus chanceux et chanceuses d’entre nous bénéficierons d’une pension de retraite. Néanmoins, celles et ceux qui n’auront pas cotisé suffisamment pourraient rencontrer de sérieuses difficultés lors de leurs vieux jours. Une étude publiée en novembre dernier par le cabinet Deloitte rapporte que 55 % des ménages proches de la retraite devront faire des compromis sur le plan de leur mode de vie pour éviter de survivre à leurs économies financières. Ce manque de préparation peut nous causer du stress, par exemple, lors de la préparation de la retraite, mais aussi à notre famille, car les coûts se transmettent aux prochaines générations!
Alors, il faut prendre le temps de s’informer, de poser des questions, d’écouter (réellement) les autres et de partager ses connaissances. Ces savoirs peuvent nous être bien utiles. Il ne faut pas pour autant tomber dans une perpétuelle anxiété ou dans l’hypocondrie, mais savoir jongler entre connaissances et bonnes pratiques avant d’avoir recours aux remèdes.
Le gouvernement et les autorités locales ont leurs propres limites et, vu comment certaines mesures prennent du temps à être mises en place, il vaut mieux ne pas trop compter sur eux et se prendre en main.
D’où l’importance de bien se préparer, peu importe la prochaine intempérie!