le Dimanche 15 septembre 2024
le Jeudi 7 mars 2024 8:00 Opinions

8 mars

Instaurée par les Nations Unies en 1977, le 8 mars est la journée internationale des droits des femmes. Que signifie au juste cette journée?

Cette dernière est une occasion de se pencher sur la condition féminine et sur les injustices auxquelles les femmes font face.

Au Yukon, les femmes rencontrent de multiples défis. En effet, la violence envers les femmes est plus élevée dans le Nord. En 2011, le Yukon affichait un taux de violence à l’égard des femmes quatre fois supérieur au taux national et 3,5 fois supérieur à la moyenne provinciale en ce qui concerne les infractions sexuelles, selon le Conseil yukonnais de la condition de la femme. Les personnes transidentifiées connaissent également des taux plus élevés de violence fondée sur le genre (Fondation canadienne des femmes, 2021). Les raisons de ces taux plus élevés dans le Nord sont notamment attribuables aux impacts de la discrimination systémique à l’encontre des populations autochtones par le biais des pensionnats et de la colonisation, d’une population moyenne plus jeune, d’une proportion plus élevée de personnes se déclarant autochtones dans le Nord que dans le Sud et d’un niveau d’éducation plus faible. À ce sujet, le gouvernement territorial avance vite depuis ces dernières années. Espérons que ces efforts amènent des changements systémiques jusque dans la réduction de la violence sexualisée.

La journée du 8 mars comporte deux aspects : c’est un rappel que beaucoup de travail reste à faire, mais elle permet aussi de se souvenir du chemin parcouru et de saluer le travail réalisé menant à l’égalité entre les femmes et les hommes.

Les avancées obtenues découlent des efforts accomplis, du courage et de la détermination. Ces qualités seront nécessaires à Sierra van der Meer, nouvelle sous-ministre responsable de la Direction des services en français, également sous-ministre du Tourisme et de la Culture, et sous-ministre responsable de la Direction de la condition féminine et de l’équité des genres.

La journée du 8 mars invite à se dire également qu’on est sur la bonne voie. Au Yukon, plusieurs associations comme Les Essentielles, le Centre des femmes Victoria-Faulkner, ou encore le Conseil yukonais de la condition de la femme se battent pour l’atteinte de l’égalité politique, économique, culturelle, personnelle, sociale et juridique entre les hommes et les femmes. L’égalité des sexes est défendue également dans le domaine du sport. Depuis le 1er janvier, les hockeyeuses professionnelles ont une nouvelle organisation : la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF). Cette nouvelle a d’ailleurs provoqué l’engouement des médias et du public. Pour l’occasion, les Essentielles organisent le 8 mars une soirée de diffusion de la LPHF et invitent le public à assister au match opposant les équipes de Montréal et de Toronto.

Dans ce journal, nous avons souhaité célébrer celles qui sont « absolument incroyables ». Nous avons brossé le portrait de huit femmes de la communauté francophone. Chacune de ces femmes partage sa propre définition du féminisme. La liberté et le fait d’être en pleine possession de son corps résonnent pour plusieurs d’entre elles.

Enfin, la journée du 8 mars est une journée de rassemblement pour et entre les femmes, mais aussi avec les hommes, car le chemin menant vers l’égalité et le respect des droits des femmes ne peut se faire sans eux. Il est important de travailler conjointement tous les jours pour avancer vers une égalité réelle entre les sexes. Cette égalité signifie que les femmes et les hommes ont le même statut et qu’ils bénéficient des mêmes conditions pour réaliser pleinement leurs droits fondamentaux et leur potentiel pour pouvoir contribuer au développement national, politique, économique, social et culturel et bénéficier des résultats. Un combat de longue haleine, je l’avoue.

Finalement, le 8 mars, c’est un peu tous les jours de l’année.