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le Jeudi 16 avril 2015 8:02 Courrier

M. Oliver sort de son mutisme

Madame, Monsieur,

Ce n’est pas étonnant que le ministre des Finances Joe Oliver se tienne caché la plupart des jours, en refusant de répondre aux questions sur sa gestion de l’économie à la Chambre des communes.

M. Oliver n’a en fait absolument rien de bon à dire au sujet de la gestion incompétente des finances et de l’économie de notre pays de la part des conservateurs.

Les impôts nets ont augmenté dans chacun de leurs cinq budgets précédents. Trois quarts de milliard de dollars ont été gaspillés pour des publicités partisanes et les dépenses consacrées à des contrats externes coûteux ont gonflé de 3 milliards de dollars par an.

Et l’économie en a souffert. Stephen Harper affiche le pire bilan de croissance économique de tous les premiers ministres depuis R. B. Bennet pendant la grande dépression. On compte désormais près de 200 000 personnes de plus au chômage qu’avant la récession; le nombre de chômeurs de longue durée demeure élevé, et la qualité des emplois a atteint son plus bas niveau historique. La croissance de l’emploi a ralenti ces deux dernières années et le chômage devrait augmenter.

Toutes les banques à charte ont revu leurs prévisions à la baisse. Selon la Banque du Canada, la croissance économique est « atroce » et il faut prendre des « mesures de stimulation monétaires sans précédent pour l’empêcher de retomber en récession ».

C’est totalement faire preuve d’irresponsabilité de la part de M. Oliver — qui est responsable de la gestion de notre économie — que de vouloir simplement esquiver toutes ces mauvaises nouvelles. Or, il devra cesser de pratiquer la politique de l’autruche lors du dépôt du budget fédéral le 21 avril prochain, au terme d’un report inhabituel.

Sa promesse caractéristique d’équilibrer le budget repose sur le fait que le prix du baril de pétrole restera à 81 $ (US) — même si ce prix a récemment frôlé les 50 $. Le fractionnement du revenu constitue sa principale initiative, à savoir, un allégement fiscal de 2 milliards de dollars accordé aux mieux nantis de notre société et qui ne contribuera pas à la croissance.

Nous ne pouvons pas continuer ainsi. Le Canada doit encourager la croissance. Investir dans les infrastructures serait un excellent moyen d’investir dans notre économie et constituerait une précieuse source de création d’emplois pour la classe moyenne. Il est plus important que jamais de véritablement sensibiliser l’opinion publique au marché actuel des emplois hautement spécialisés. Il faut inverser la tendance à la baisse que connaît la classe moyenne.

Il est grand temps de doter notre gouvernement d’une nouvelle direction.

Cordialement,

Chrystia Freeland, députée
Parti libéral du Canada