Le 3 mai 2021, le chef du Parti du Yukon, Currie Dixon, a présenté des excuses publiques après que deux des membres de son équipe aient fait des commentaires sexuellement explicites dans une discussion de groupe en ligne. Les messages contenaient des commentaires inappropriés à propos des chef.fe.s des trois partis, et incluaient des références et des comparaisons entre la taille de leurs organes génitaux. Nous écrivons cette lettre ouverte pour exprimer le mécontentement de la Coalition des femmes du Yukon à l’égard des excuses présentées par le Parti du Yukon au nom des députés Stacey Hassard et Wade Istchenko. De plus, nous demandons au chef du Parti du Yukon, Currie Dixon, de prendre des mesures plus sérieuses pour contrer la misogynie, le sexisme et le harcèlement au sein de son parti et à informer les Yukonnais.e.s, sans équivoque, que les mots, les comportements et les actions qui contribuent à la violence sexiste sont inacceptables au sein de notre gouvernement.
La Coalition des femmes du Yukon est un réseau d’organisations non gouvernementales qui œuvre en faveur de l’égalité, et dont l’objectif commun est d’améliorer le bien-être des Yukonnais.e.s qui s’identifient au genre féminin, dans tout le territoire. Nous visons à améliorer les réponses institutionnelles et individuelles face à la violence sexiste, ici au Yukon. Les commentaires de Stacey Hassard et Wade Istchenko étaient inappropriés, non professionnels et sous-tendent une culture où le comportement sexiste toxique est accepté et normalisé. Des commentaires discriminatoires tels que ceux-ci, qu’ils soient écrits ou prononcés, contribuent à créer des environnements réservés aux hommes, dans lesquels les femmes font face à des obstacles qui vont à l’encontre de leur pleine participation. Les discussions de groupe comme celles-ci sont très préoccupantes, notamment dans un contexte où nous nous demandons pourquoi nous n’avons pas plus de femmes qui se présentent aux élections ou au sein des positions de pouvoir : parce que des hommes font des commentaires qui les dévalorisent et qui sont dégradants envers les femmes qui prennent des rôles de pouvoir. Jusqu’à ce que nous éliminions le langage et les comportements qui renforcent le sexisme, nous continuerons d’avoir des communautés où les femmes et les personnes LGBTQ2S+ ne reçoivent pas le respect et la dignité nécessaires pour réaliser leur plein potentiel.
M. Istchenko, dans sa déclaration, a affirmé qu’il s’engageait à « tirer les leçons de ces erreurs », et M. Hassard a déclaré qu’il « défendrait un territoire où tous les Yukonnais.e.s se sentiraient les bienvenu.e.s ». Une formation pour lutter contre le harcèlement et l’intimidation au travail est un bon point de départ, mais nous pensons que pour que ces élus publics comprennent vraiment le tort de leurs paroles, ils doivent s’engager à apprendre comment le sexisme et la misogynie perpétuent l’iniquité pour les femmes. La violence sexiste est un problème extrêmement important ici au Yukon, où les taux de violence conjugale et d’agression sexuelle sont plus élevés que partout ailleurs au pays.
Pour conclure, nous sommons urgemment le Parti du Yukon à reconnaître que cet événement est une occasion de s’engager plus profondément dans la question de la violence sexiste. Nous mettons M. Dixon au défi de maintenir les membres de son parti au niveau de reddition de comptes qui convient à leurs rôles de membres élus de l’Assemblée législative du Yukon. C’est l’occasion de prendre position contre les inégalités entre les genres dans ce territoire, en devenant un exemple pour tous les hommes et les garçons du rôle que chacun a à jouer pour mettre fin à la violence sexiste, et de montrer à toutes les femmes et les filles de ce territoire qu’il est un chef de file qui respecte notre sécurité et notre droit d’être pleinement incluses dans nos communautés. En tant que coalition, nous nous engageons à le faire et invitons tous les Yukonnais.e.s, y compris M.Dixon, M. Istchenko et M. Hassard, à se joindre à nous dans cet important travail par l’action.
Lettre signée par les membres suivants de la Coalition des femmes du Yukon :
Les essentielles, Conseil des femmes autochtones du Yukon, Maison de transition pour femmes du Yukon, Conseil de la condition féminine du Yukon, Centre des femmes Victoria Faulkner