Aujourd’hui, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) entame une réunion pour finaliser son cinquième rapport d’évaluation. Les fondements de ce rapport ont déjà été diffusés par trois groupes de travail – résultat du labeur de 938 scientifiques et 3 697 évaluateur(e)s. Le GIEC conclut que les humains sont responsables de plus de la moitié de l’augmentation de la température mondiale observée entre 1951 et 2010 et mesurée sur l’ensemble du globe. Si rien n’est fait rapidement, les changements climatiques entraîneront des perturbations irréversibles.
Il est temps que le Canada qui a manqué à toutes ses obligations internationales en la matière depuis la fin des années 1990, se place parmi les meneurs en matière de lutte aux changements climatiques. Les changements climatiques peuvent en effet devenir un moteur de changements offrant la possibilité d’innover, stimulant ainsi l’économie, améliorant la qualité de vie tout en protégeant l’environnement.
Malgré certains gains réels et encourageants obtenus suite à certaines initiatives provinciales, telles la taxe carbone en Colombie-Britannique et les promesses du nouveau marché québécois du carbone, le manque de cohésion au niveau fédéral et la disparité entre les déclarations officielles et les véritables actions affaiblissent l’impact des mesures. Une approche fragmentaire, comme celle qui domine au Canada, est pointée du doigt par le troisième groupe de travail du GIEC : « L’atténuation efficace ne sera pas possible si des participants poursuivent leurs propres intérêts de façon indépendante ».
Le GIEC fournit une évaluation de plusieurs trajectoires possibles vers la durabilité (incluant les sources d’énergie et leur utilisation, la production primaire et les changements sociétaux), ainsi que de leur faisabilité technique et économique. La majorité de ces trajectoires sont réalisables et coûteront beaucoup moins cher, en bout de ligne que l’inaction tout en entraînant des cobénéfices considérables au niveau des conditions de vie et de l’environnement. Il est donc non seulement urgent, mais aussi souhaitable d’offrir une réponse franche et coordonnée aux changements climatiques.
Ignorer cette réalité ne fera qu’augmenter les dommages et les coûts de la réponse, comme le montre la multiplication des événements climatiques exceptionnels observés au Canada et dans le monde depuis quelques années. Selon le GIEC, « retarder encore plus les efforts d’atténuation ne fera qu’augmenter la difficulté d’une transition vers de faibles émissions à long terme tout en réduisant considérablement les possibilités de maintenir le réchauffement global sous les 2°C. » En continuant de la sorte, l’objectif de 2oC sera hors de portée dans très peu de temps.
C’est dans ce contexte que nous avons formé un groupe interdisciplinaire, les Dialogues pour un Canada vert, qui compte 55 chercheur(e)s = travaillant sur la durabilité à travers le Canada. Notre initiative, Dialogues pour un Canada vert, appuie pleinement les recommandations proposées par le GIEC. Nous nous sommes donné le mandat d’identifier des pistes de solutions qui contribueront à maintenir un environnement sain dans un contexte de justice sociale à travers le Canada. Ces suggestions seront rendues publiques au début de 2015, avant les élections fédérales et la ronde de négociations internationales sur le climat qui se tiendra à Paris. Nous souhaitons que les changements climatiques deviennent un enjeu incontournable en 2015 et offrons notre aide et notre expertise pour identifier des options visant à relever, tous ensemble, un des plus grands défis de notre temps. Ces solutions pourraient jouer un rôle critique dans le développement des plateformes électorales de tous les partis. L’inaction n’est plus une option envisageable. L’information présentée par le GIEC dans son cinquième rapport d’évaluation permet d’ores et déjà de commencer à parler de solutions.
Au nom des Dialogues pour un Canada vert,
Catherine Potvin, Ph.D., Professeure, Département de Biologie, Université McGill, titulaire de la chaire de recherche du Canada (niveau 1) sur l’atténuation des changements climatiques et la forêt tropicale. ([email protected])
Et
Brent Sinclair, Ph.D.,Associate Professor, Department of Biology, Western University, 1151 Richmond St. N, London, ON, N6G 1L3. ([email protected])
Avec :
Aerin Jacob, Ph.D, University of Victoria
Alison Kemper, Ph.D, Ryerson University
André Potvin, Ph.D, Université Laval
Andreas Heyland, Ph.D, University of Guelph
Ann Dale, Ph.D, Royal Roads University
Ashlee Cunsolo Willox, Ph.D, Cape Breton University
Bruno Dyck, Ph.D, University of Manitoba
Bryson Brown, Ph.D, University of Lethbridge
Catherine Morency, Ph.D, Polytechnique Montréal
Chantelle Richmond, Ph.D, Western University
Christian Messier, Ph.D, Université du Québec en Outaouais
Ciara Raudsepp-Hearne, Ph.D
Claude Villeneuve, Ph.D, Université duQuébec à Chicoutimi
Deborah De Lange, Ph.D, Ryerson University
Dominique Paquin, M.Sc., Ouranos
Elena Bennett, Ph.D, McGill University
Fikret Berkes, Ph.D, University of Manitoba
George Hoberg, Ph.D, University of British Columbia
Heather MacLean, Ph.D, University of Toronto
Howard Ramos, Ph.D, Dalhousie University
Ian Mauro, Ph.D, University of Winnipeg
Irene Henriques, Ph.D, York University
James Byrne, Ph.D, University of Lethbridge
John Robinson, Ph.D, University of British Columbia
Ken Oakes, Ph.D, Cape Breton University
Lauchlan Fraser, Ph.D, Thompson Rivers University
Liat Margolis, M.LA, University of Toronto
Louis Fortier, Ph.D, Université Laval
Magda Fusaro, Ph.D, Université du Québec à Montréal
Marc-André Villard, Ph.D, Université de Moncton
Marc Lucotte, Ph.D, Université duQuébec à Montréal
Mark Stoddart, Ph.D, Memorial University
Martin Mkandawire, Ph.D, Cape Breton University
Martin Entz, Ph.D, University of Manitoba
Meg Holden, Ph.D, Simon Fraser University
Natalie Slawinski, Ph.D, Memorial University
Nathalie Bleau, M.Sc., Ouranos
Nik Luka, Ph.D, McGill University
Normand Mousseau, Ph.D, Université de Montréal
Ralph Matthews, Ph.D., University of British Columbia
Roxane Maranger, Ph.D, Université de Montréal
Sally Aitken, Ph.D, University of British Columbia
Sally Otto, Ph.D, University of British Columbia
Sébastien Jodoin, M.Phil, LL.M, McGill University
Stéphane Godbout, Ph.D, Université Laval
Stephen Sheppard, Ph.D, University of British Columbia
Suzanne Simard, Ph.D, University of British Columbia
Tarah Wright, Ph.D, Dalhousie University