Fondée en 1984, la Yukon Quest est une course de traîneau à chiens renommée qui rassemble des mushers provenant de jusqu’à onze pays au Grand Nord chaque année. Historiquement, le parcours de la course suivait une route reliant Fairbanks, en Alaska, à Whitehorse, au Yukon.
Cependant, cette année, pour des raisons de conditions routières et de sécurité, le conseil de la Yukon Quest a décidé de changer le tracé de la course.
Deux recrues francophones pour la course 2025
Vico Fauveau, musher francophone, raconte être encore une « novice » dans le domaine.
« J’ai commencé il y a trois ans, et c’était complètement par accident! J’ai eu un emploi dans un chenil qui faisait de la compétition et du guide, et l’année passée, j’étais censée assister un musher pendant la Yukon Quest. Finalement, ce musher ne pouvait plus faire la course, alors je l’ai faite à sa place. J’ai eu beaucoup de fun, et je n’avais pas le goût d’arrêter à la fin de la course. J’ai donc trouvé un chenil qui fait uniquement de la compétition, et qui m’a engagée pour que je fasse courir leurs chiens. »
Vico Fauveau participera donc à la Yukon Quest 2025 et affirme d’ailleurs avoir hâte de parcourir la nouvelle piste offerte aux mushers cette année. « Je trouve ça vraiment excitant que la Yukon Quest ait décidé de continuer. Au lieu d’abandonner, ils et elles ont vraiment décidé d’être motivé.e.s et d’emmener les mushers à un nouvel endroit. En fait, ça donne même de la visibilité aux communautés dans lesquelles la course va passer. Je trouve que du changement, ça ne fait pas de mal! »
L’objectif principal de Vico Fauveau pour la Yukon Quest est de terminer la course avec tous ses chiens en bonne santé.
Benjamin Pier Boucher Simard, originaire de Montréal, au Québec, tente la compétition de traîneau à chiens avec l’équipe du Tagish Lake Kennel pour la première fois cette année. Son aspect favori dans le domaine est « la tranquillité d’esprit que [la course] m’apporte en étant seul sur le sentier avec les chiens! »
Ses objectifs pour la Yukon Quest 2025 sont de « repousser mes limites en tant que musher et apprendre davantage sur la formation avec (l’équipe de chiens du Tagish Lake Kennel) sur les courses de moyenne distance, et sur le soin des chiens pendant des courses de longue distance. »
Un vétéran à surveiller
Un autre musher qui sera d’intérêt pour la communauté francophone est Nathaniel Hamlyn, vétéran de la Yukon Quest.
Son assistante (handler) Louve Tweddell est une Franco-Yukonnaise bien connue dans le milieu du traîneau à chiens. Ayant grandi dans une famille de mushers et conduisant sa propre équipe de chiens de traîneau depuis l’âge de quatre ans, Louve dit avoir « la piqûre » de la course du traîneau à chiens depuis ses sept ans.
Pour sa part, Nathaniel Hamlyn a participé à la Yukon Quest 1000 en 2018 et en 2019, et pratique la course de traîneau à chiens en compétition depuis 2010. Son aspect favori de la course de traîneau à chiens est « la tranquillité. [Le traîneau à chiens] est un moyen de se recentrer. C’est unique et c’est un mode de vie. »
Louve Tweddell affirme cependant que la nouvelle piste relève quelques inquiétudes pour l’équipe. « Personnellement, je ne crois plus que ça devrait se nommer la Yukon Quest. Ce n’est plus la même course, ce n’est plus la même piste… Je crois fortement que [la course] devrait changer de nom. Nous [Nathaniel Hamlyn et Louve Tweddell] trouvons [aussi] cela dommage que le parcours quitte les communautés qui ont traditionnellement accueilli la course. La Yukon Quest apportait de nombreux.ses spectateur.rice.s, ce qui aidait leur économie durant l’hiver, créant un événement communautaire qui rassemblait beaucoup de gens. »
Si le départ officiel aura lieu le 2 février 2025 au village de Teslin, à 170 kilomètres au sud-est de Whitehorse, il y aura néanmoins une cérémonie d’ouverture dans la capitale yukonnaise le 1er février, la veille de la course, à 13 h au parc Shipyards. La ligne d’arrivée sera à Faro, un village yukonnais situé à 358 kilomètres au nord-est de Whitehorse.
Rébecca Fico, 14 ans, est journaliste en herbe pour l’Aurore boréale.