Basketball Yukon est l’organisme-maître au territoire. « Nous sommes un conseil d’administration composé de bénévoles et nous associons nos affiliés, c’est-à-dire nos clubs, à Canada Basketball. Nous mettons donc tout le monde en contact », explique Lianne Fordham, présidente de Basketball Yukon.
« Les membres paient leur adhésion dans leur propre club pour faire partie de Basketball Yukon. Une partie couvre des frais d’assurance, une autre l’adhésion à Canada Basketball », ajoute-t-elle.
Si le club Filipino Canadian Basketball League Yukon a des ligues pour les adultes et pour les jeunes, les autres clubs du territoire se spécialisent dans l’une ou l’autre des catégories.
Ligues pour adultes
Les personnes âgées de 19 ans et plus peuvent joindre la ligue féminine ou masculine pour adultes. Chaque semaine, entre octobre et juin, les équipes s’affrontent deux fois. « J’aime la manière dont les équipes sont formées par Basketball Yukon. Ce n’est pas par connaissance, mais par forces individuelles de chacune », détaille Charlie-Rose Pelletier, membre de la ligue féminine.
En trois saisons, la joueuse a donc changé plusieurs fois de coéquipières. « Ça fait en sorte que tu découvres d’autres personnes, techniques et manières de jouer. […] Ça force à sortir de sa zone de confort pour créer une chimie avec d’autre monde », continue-t-elle.
Pour les adultes, aucun entraînement d’équipe n’est officiellement prévu, seulement des matchs. « Tu progresses quand même parce que t’as pas le choix. Mais moi, je fais des choses en dehors, au gym. Par exemple, je veux me pratiquer à sauter plus haut. Je vais faire plus d’exercices d’impulsion dans mon training », précise la basketteuse.
Divisions pour jeunes
Les filles du Yukon peuvent joindre Lynx Basketball pour « apprendre le sport [avec] une programmation inclusive s’efforçant de transmettre un plaisir à long terme de l’activité physique par la compétitivité, la camaraderie et l’entraînement », peut-on lire sur le site Internet de Basketball Yukon.
Les garçons, eux, peuvent suivre les programmes saisonniers du club Wolf Pack Basketball. Noah Soucy, élève de quinze ans au Centre scolaire secondaire communautaire Mercier, pratique le basketball depuis trois ans en compétition avec l’équipe de son école. Il participe également aux camps d’entraînement du Wolf Pack. « C’est le premier sport que j’ai vraiment aimé », confie-t-il. « J’ai du plaisir et ça vient à moi », continue-t-il.
Pour le jeune, le basketball est aussi une occasion de s’ouvrir socialement. « Je ne suis pas vraiment une personne qui va parler à d’autres enfants de mon âge, mais quand je joue au basket, je peux parler assez bien », observe-t-il.
À raison de trois entraînements par semaine, Noah Soucy progresse rapidement. Il admet également jouer seul ou avec son ami Gab, chez lui.
Le tournoi de basketball Lights Out Yukon Invitational tiendra sa 8e édition du 30 janvier au 2 février 2025. Pour Basketball Yukon, c’est un événement majeur de la saison qui regroupe plusieurs communautés du territoire, comme Watson Lake et Dawson, et même des personnes des Territoires du Nord-Ouest et de l’Alaska. En 2024, le tournoi avait rassemblé plus de 30 équipes.
Si les programmes organisent du basketball traditionnel 5 contre 5, Basketball Yukon prévoit organiser un tournoi de basketball à trois, une variante du sport opposant deux équipes de trois personnes sur un demi-terrain. Pour cette nouvelle saison, Watson Lake offrira des activités en 3×3.
Plus de filles et de femmes dans le sport
En tant que joueuse, Charlie-Rose Pelletier constate un plus grand absentéisme dans la ligue féminine que masculine. « Ça arrive souvent qu’on manque de gens, pas parce qu’ils ne veulent pas [jouer], juste à cause de leurs responsabilités familiales. Genre “Mon enfant est malade, je dois rester à la maison”. Quand t’es maman et que tu veux avoir une activité pour toi, faut vraiment avoir soit un environnement favorable, soit un ou une partenaire qui est vraiment présent », remarque-t-elle.
Certaines mamans emmènent leurs enfants aux matchs, les surveillant alors que ces derniers jouent dans les gradins. « Elles les checkent. Nous aussi. C’est informel, mais elles sont à moitié là. S’il y a un enfant qui pleure, elles quittent le jeu pour se faire remplacer », témoigne Charlie-Rose Pelletier.
Des choses sont donc encore à mettre en place pour une pratique équitable du sport au Yukon, ce que Basketball Yukon a bien compris. « On aimerait offrir des programmes pour maintenir les filles et attirer davantage de femmes dans le sport », affirme Lianne Fordham. « Nous allons nous concentrer à ça cette année. C’est un projet international de grande envergure sur lequel tout le monde semble travailler », avance-t-elle.