Au grand dam des adeptes de longues distances et de l’historique course de traîneaux à chiens, la fameuse Yukon Quest n’est plus une course de 1 000 milles. En cause? Des désaccords entre les conseils d’administration du Yukon et de l’Alaska, notamment sur les temps de repos obligatoires des équipages.
Le conseil d’administration yukonnais avance également des raisons climatiques. « Le défi le plus important auquel la Yukon Quest est confrontée [pour le retour de la course de 1 000 milles] est celui des effets du changement climatique. Il s’est avéré très difficile d’aménager un sentier sécuritaire de qualité à l’entrée et à la sortie d’Eagle [Alaska] depuis 2020 », pouvait-on lire dans une publication Facebook de l’organisme en avril 2023.
Pourtant, les deux conseils continuent leur collaboration pour tenter de trouver des solutions et ramener la course historique de 1 000 milles. « Même si la Yukon Quest traditionnelle est toujours en suspens [nous] continuerons à explorer les moyens de la faire revivre aux mushers et aux fans », annonçait un communiqué de presse conjoint publié le 19 avril 2023.
Trois courses distinctes au Yukon
Comme l’année dernière, la Yukon Quest (Canada) revient donc avec trois distances : le 100 milles de Whitehorse à Braeburn; le 250 en continuant jusqu’à Pelly Crossing; et le 450 en finissant à Dawson City. Au moment de la mise en presse, près d’une trentaine de mushers s’apprêtaient à se positionner sur la ligne de départ qui sera installée au parc Shipyards le 3 février prochain.
Pour Normand Casavant, musher engagé sur la YQ450, ces formats rendent les courses accessibles financièrement à un plus grand nombre. « Même si le 1 000 milles me manque, j’aime l’idée d’une course Whitehorse-Dawson. C’est un format agréable au niveau des finances, car on sauve pas mal d’argent de rester au territoire », confie-t-il.
Même son de cloche pour l’Association internationale de la Yukon Quest (Canada). « L’autre défi qui affecte la Quest est l’augmentation des coûts et la diminution du nombre de chenils pour les courses de longue distance. Les conseils [d’administration] des deux côtés de la frontière sont en contact avec des mushers pour trouver des moyens de les aider non seulement à se remettre de la COVID-19 et de la baisse du tourisme, mais aussi à faire face à l’état économique actuel », annonçait l’organisme en avril 2023.
Des courses plus courtes permettent également à des mushers moins expérimentés de la longue distance de goûter à la compétition. L’Association internationale de la Yukon Quest (Canada) croit même que cela pourrait être l’avenir du sport : « Nous sommes convaincus que l’un des moyens d’augmenter le nombre de mushers consiste à organiser des courses plus courtes […] Plusieurs participants ont rapporté que c’était leur première expérience d’une grande ligne de départ, de la foule, des points de contrôle et du camping. »
D’ailleurs, la Franco-Yukonnaise Amélie Janin s’élancera pour la première fois sur la YQ100. « Nous devions concourir l’année dernière, mais la meute a attrapé la toux du chenil quelques jours avant la course », raconte-t-elle.
Une seule attente : prendre du plaisir!
Cette année, Amélie Janin et son équipage canin reviennent donc en force pour « enfin faire partie de l’expérience de la Yukon Quest ». Elle souhaite avant tout s’amuser avec son attelage.
Louve Tweddell, engagée sur la YQ250, partage le même objectif. Elle aimerait franchir la ligne d’arrivée avec des chiens heureux. « Mes chiens sont un peu plus âgés, 7-8 ans en moyenne. Je veux juste passer un temps agréable avec eux sur la piste. »
Pour Normand Casavant, c’est un souhait similaire : « J’ai de jeunes chiens, ce sera leur première course. Je veux qu’ils soient bien, que rien ne leur arrive et que je finisse la course de bonne humeur. Je veux qu’on s’amuse, je n’ai pas le goût de stresser. »
Des craintes différentes
Amélie Janin confie se sentir prête pour la course, avec un entraînement optimal : « À Fish Lake, nous avons eu de la neige tôt. Combinés à des températures douces, les entraînements ont été faciles jusqu’à présent. »
Pour sa première participation à une course d’une telle envergure, sa crainte se porte davantage sur la frénésie du départ au parc Shipyards. « C’est peut-être le moment qui m’inquiète le plus, car il y aura beaucoup de monde. Mes chiens ne connaissent pas du tout cet environnement — le bruit, la foule, l’effervescence. Je pense qu’ils vont être anxieux, mais une fois partis, ça ira bien », détaille-t-elle.
Les deux autres mushers craignent quant à eux les conditions de la piste. « Est-ce qu’il y aura assez de neige à certains endroits? Est-ce qu’il y aura des passages dangereux liés aux températures douces de ce début d’hiver? », s’interroge Normand Casavant. « Je me demande si les rivières et les lacs seront bien gelés », ajoute Louve Tweddell. « C’est finalement l’état de la piste qui va décider de la difficulté de la course », conclut-elle.
Le public pourra rencontrer les mushers et leurs athlètes canins au parc Shipyards le 3 février prochain. Les participants et participantes à la YQ450 s’élanceront en premier, avant ceux et celles de la YQ250. Les attelages de la YQ100 fermeront la marche.
IJL – Réseau.Presse – L’Aurore boréale
Participant·e·s 2024
450 milles
Cody Strathe
Connor McMahon
Ilana Kingsley
Kailyn Olnes
Mayla Hill
Paige Drobny
Misha Wiljes
Mike Parker
Michelle Phillips
Jjay Levy
Shaynee Traska
Richie Beattie
Normand Casavant
250 milles
Louve Tweddell
Silas Godber
Lori Tweddell
Ed Hopkins
Crystal To
100 milles
Claudia Wickert
Debbie Knight
Jimmy Lebling
Jonathan Albserghe
Jonathan Lucas
Krys March
Michael Capelli
Nathaniel Hamlyn
Rhonda Kotelko
Amelie Janin
Sean Dewolski
Vétérinaires
Emily Giesbrecht
Dr. Jaime Martinez
Dr Jennifer King
Dr. Jill Grogan
Dr. Rick Long
Dr. Markus Barth
Juges et Commissaire
Jason Severs – Commissaire
Donna Russel-Swope – Assistante du Commissaire
Peter Boutin – Juge
Luc Tweddell – Juge
Kyla Boivin – Juge
Adam Robinson – Juge