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le Jeudi 21 Décembre 2023 7:44 Sports et loisirs

Vers une équité dans le sport

Selon l’association Canadian Women and Sport, malgré des statistiques préoccupantes, 90 % des filles estiment que le sport contribue positivement à leur santé physique et mentale. — Photo : Manon Touffet
Selon l’association Canadian Women and Sport, malgré des statistiques préoccupantes, 90 % des filles estiment que le sport contribue positivement à leur santé physique et mentale.
Photo : Manon Touffet
Les 21 et 30 novembre derniers, la Direction des sports et des loisirs du gouvernement du Yukon et Sport Yukon ont organisé des discussions sur l’équité de genre dans le sport et les loisirs. Menées en partenariat avec l’association Canadian Women and Sport, ces discussions sont la première étape pour rédiger un plan d’action, qui aura pour but d’aider le territoire à se diriger vers une équité dans le sport.

« Les statistiques du Yukon sont troublantes. On observe beaucoup de disparités », affirme Jenyfer Neumann, consultante en loisirs communautaires pour le gouvernement du Yukon.

En effet, elle explique que les filles en zones rurales font moins de sport que celles en ville.

« 60 % des garçons font plus d’activités physiques que les filles, et seulement 42 % des filles font le minimum d’activité physique conseillé par semaine », ajoute-t-elle.

La consultante affirme donc que le gouvernement reconnaît ces disparités et souhaite agir.

Jenyfer Neumann précise toutefois que cela va au-delà du genre. Il s’agit d’inclure les hommes, les femmes, la jeunesse, mais aussi toutes les personnes s’identifiant comme 2ELGBTQIA+.

Reid Vanier, responsable des communications pour Sport Yukon, abonde en ce sens. « Le but, c’est d’amener le sport à un meilleur niveau d’inclusion », ajoute-t-il.

Bien que le projet n’en soit qu’à ses débuts, d’autres discussions devraient être proposées pour toucher le plus de personnes possible. Quant aux discussions de  novembre, « on a posé des questions sur leurs expériences, pour comprendre les barrières et les chances de tout le monde », précise Jenyfer Neumann.

Équité

Pour Reid Vanier et Mia Johnston, consultante régionale pour l’association Canadian Women and Sport, l’équité c’est « prendre en considération les besoins de toutes et tous ».

« L’égalité, c’est quand tu pars du fait que tout le monde a le même problème, alors tu n’apportes qu’une seule solution pour toutes et tous. L’équité, c’est quand tu prends conscience que tout le monde n’a pas les mêmes besoins, alors tu apportes différentes solutions pour différents besoins », explique Reid Vanier.

Lors des discussions, un manque de représentation féminine dans les coachs a notamment été soulevé. « Beaucoup de femmes ont aussi fait ressortir un manque de confiance en leur corps. C’est donc que la qualité du sport n’est pas assez bonne, ce n’est pas fait pour ces femmes », ajoute Jenyfer Neumann, expliquant qu’il faut donc se demander comment modifier le sport pour répondre aux besoins de ces femmes.

Selon l’association Canadian Women and Sport, appliquer l’équité dans le sport c’est « offrir de meilleurs sports pour tout le monde ». 

Comprendre et changer

Le but de ce plan d’action est de répondre aux besoins de la communauté avec des solutions adaptées. Reid Vanier ajoute : « On veut parler à différents groupes pour avoir différentes perspectives. » D’autres discussions vont donc être lancées, afin de récolter plus de témoignages.

« Beaucoup de choses ont déjà été faites, mais il y a encore beaucoup de choses à faire », affirme Mia Johnston.

Pour le gouvernement, embaucher des coachs féminines serait un bon début. Cela  permettrait, aux jeunes notamment, d’avoir des « modèles adultes féminins ».

L’association Canadian Women and Sport abonde en ce sens. « On doit changer le sport et la société », affirme Mia Johnston.

Pour elle, revoir le processus de recrutement, en incluant plus souvent les femmes dans les prises de décisions, serait une bonne solution. Elle affirme aussi que de parler et de consulter les personnes concernées donne une certaine ouverture d’esprit qui permet de prendre des décisions plus équitables.

« Même la plus petite des choses peut aider », conclut la consultante régionale.

Reid Vanier précise toutefois que le Yukon pourrait se heurter à des défis de ressources telles que le financement, les installations et les capacités humaines.

IJL – Réseau.Presse – L’Aurore boréale