Créée à la fin de l’année 2009, la Yukon Roller Derby Association compte désormais 11 personnes dans son équipe de patineurs et patineuses. Grâce à leur programme Learn to Skate (apprends à patiner) organisé chaque année, l’équipe a réussi à recruter 17 nouvelles personnes.
Le défi de l’équipe est maintenant de trouver un endroit pour s’entraîner, car il n’existe aucune piste de Roller Derby au Yukon.
« On loue les gymnases des écoles, mais nous sommes toujours à la recherche d’endroits pour nous entraîner. Je dirais que c’est le plus dur pour nous », affirme Christy Huey, présidente de l’association et entraîneuse.
Prôner l’inclusivité
À l’origine, le Roller Derby était un sport féminin. Avec le temps, des équipes masculines ont vu le jour. Aujourd’hui, c’est un sport tout à fait inclusif.
« C’est une des raisons pour lesquelles je suis attirée par ce sport. Il y a une place pour chaque être humain, peu importe leur corps, leur orientation sexuelle et leur genre », explique Christy Huey.
L’équipe de la Yukon Roller Derby Association est une équipe non genrée. La présidente de l’association précise également que de nombreuses équipes dans le monde se dirigent aussi vers des équipes non genrées.
Pour Jessi Langlois, membre de la Yukon Roller Derby Association qui s’identifie comme non-binaire, avoir des équipes non genrées présente un avantage : « C’est ce qui fait que je peux jouer. »
Un sport encore méconnu
Bien que le Roller Derby compte des milliers d’équipes dans le monde, c’est un sport qui reste peu connu.
C’est par hasard, en 1929 à Chicago, que le Roller Derby voit le jour pour la première fois. Il perd de sa notoriété en 1980 et est repopularisé au Texas dans les années 2000.
Les équipes sont composées de quinze personnes au maximum, avec en permanence seulement cinq personnes sur la piste : une jammeuse ou un jammeur, et quatre bloqueuses et bloqueurs.
Lors d’un match, deux équipes s’affrontent sur la piste. Les bloqueuses et bloqueurs des deux équipes doivent rester groupés. De leur côté, les jammeuses ou jammeurs doivent doubler un maximum de fois le groupe en bouclant des tours de piste. À chaque fois que la jammeuse ou le jammeur double un·e adversaire, cette personne fait gagner un point à son équipe.
À la fin du match, l’équipe avec le plus grand nombre de points gagne. Le rôle des bloqueuses et bloqueurs est donc d’empêcher la jammeuse ou le jammeur adverse de les doubler tout en facilitant le passage à travers le groupe de leur propre jammeuse ou jammeur.
Il y a cependant des fautes à ne pas commettre, au risque de faire perdre des points à son équipe. Une bloqueuse ou un bloqueur ne peut pas utiliser ses mains pour retenir la jammeuse ou le jammeur, par example. Il est également interdit d’entrer en contact avec l’arrière du corps, la tête et le cou, et le dessous des cuisses de la jammeuse ou du jammeur.
Le Yukon, territoire de possibilités sportives
Pour Jessi Langlois, faire du Roller Derby au Yukon est moins compétitif que dans les autres provinces et territoires. « J’aime jouer ici pour ça », affirme-t-iel.
La Yukon Roller Derby Association est la seule équipe au territoire. Toujours selon Jessi Langlois, évoluer dans un environnement moins compétitif augmente les chances d’accéder à des rencontres de haut niveau. Iel avance que c’est également plus facile de faire partie de l’équipe, puisque l’environnement est moins compétitif.
En effet, avec moins de personnes pour jouer, et pas d’équipes adverses à affronter au territoire, la Yukon Roller Derby Association est amenée à sortir du Yukon pour rencontrer d’autres équipes. « On est un organisme à but non lucratif, oui on fait des levées de fonds, mais, au final, on sort quand même de l’argent de nos poches pour se financer », conclut Christy Huey.