le Dimanche 8 décembre 2024
le Jeudi 1 juin 2023 4:23 Sports et loisirs

Le ski à roulettes : une solution estivale pour les athlètes de ski de fond

Le ski à roulettes, l’entraînement estival des athlètes de ski de fond. Au Yukon et au Québec, les skieurs et skieuses doivent partager la chaussée avec les voitures et les piétons.
 — Photo : Pavlina Sudrich
Le ski à roulettes, l’entraînement estival des athlètes de ski de fond. Au Yukon et au Québec, les skieurs et skieuses doivent partager la chaussée avec les voitures et les piétons.
Photo : Pavlina Sudrich
Non sans ses défis, cette discipline est une option de choix pour les adeptes de ski de piste du Yukon, d’Europe et du Québec pour leur entraînement hors-saison.

Aramintha “Minty” Bradford en course nationale en France, où on trouve des pistes dédiées au ski à roulettes.

Photo : Robin Pasteur, fournie par Aramintha Bradford

Le ski à roulettes est un sport très similaire au ski de fond, à ceci près qu’il se pratique sur surface pavée. De courts skis équipés de roues pneumatiques, deux bons bâtons adaptés pour résister à la flexion sur la chaussée et un casque sont les pièces d’équipement nécessaires pour pratiquer ce sport.

Les entraîneurs et entraîneuses de ski de fond et de biathlon encouragent leurs élèves à s’entraîner au ski à roulettes pour garder leur forme et leurs réflexes durant les saisons sans neige.

Un entraînement combiné, la clé du succès

« C’est la meilleure façon d’imiter le mouvement du ski de fond et de se préparer pour la saison hivernale », commente Dominique Moncion-Groulx, skieur québécois. Certains le combinent avec d’autres sports pour maintenir la forme : « Beaucoup de personnes font juste de la course et du vélo. Certains font du canot, d’autres font de la rame… », révèle Sonjaa Schmidt, skieuse professionnelle yukonnaise. « Ce n’est assurément pas une nécessité, mais la plupart des gens le font s’ils s’entraînent pour la compétition. »

« À part le ski à roulettes, je fais du vélo de montagne, du vélo de route, un peu de course à pied, et plutôt des randonnées dans les montagnes », confirme Aramintha “Minty” Bradford, Franco-Yukonnaise et médaillée d’argent en ski à roulettes en France.

Un secret des initié·e·s

Popularisée en France sous le nom de « Macadam Ski » au début des années 1970, cette discipline bien connue des athlètes reste méconnue du grand public. Très peu de personnes s’adonnent au ski à roulettes comme loisir. Servant principalement d’entraînement pour les expert·e·s, la discipline est peu accessible au public. « Le coût des skis est très élevé, et c’est plutôt un sport que les athlètes font comme entraînement », décrit Minty Bradford. La plupart sont charmé·e·s par cette discipline et en font leur entraînement estival. « C’est un bon exercice, tu te fais beaucoup d’amis, et c’est super amusant », rapporte Sonjaa Schmidt.

Cependant, le ski à roulettes comporte certains risques et inconvénients. « C’est pas mal dangereux parce qu’il n’y a pas de freins, donc il faut vraiment gérer la vitesse », commente Minty Bradford. Sonjaa Schmidt précise que « si tu commences à compétitionner, parfois tu peux te surentraîner, ce qui peut causer des problèmes de santé mentale ». « Comme le ski de fond, le ski à roulettes est un sport qui demande beaucoup d’équilibre et de coordination. C’est difficile en débutant, mais on s’améliore à chaque fois. Ça demande de la persévérance! », ajoute Dominique Moncion-Groulx.

« Je ne recommande pas vraiment le ski à roulettes comme sport accessible, sauf si vous vous entraînez pour un objectif spécifique en ski et que vous êtes déjà un skieur expérimenté », conseille finalement Pavlina Sudrich, instructrice et skieuse de fond yukonnaise. Il est bien sûr important pour les athlètes de ne pas se blesser gravement ou de compromettre leur saison hivernale à cause du ski à roulettes.

La quête de la piste lisse

Les meilleurs endroits pour faire du ski à roulettes sont des pistes bien pavées et lisses, ce qui rend le sport peu accessible à Whitehorse. « Le ski à roulettes comme forme d’entraînement sur surface sèche est difficile au Yukon. Cela est principalement dû à la qualité des routes et au manque de sentiers pavés non motorisés. Les skis à roulettes n’ont pas de freins et les roues se bloquent avec du gravier qui s’effrite », explique Pavlina Sudrich.

Dans des conditions de chaussée optimales, avec un bon équipement et une certaine maîtrise, le ski à roulettes est une excellente solution pour les athlètes désirant s’entraîner hors-saison. « La meilleure séance de ski à roulettes que j’aie expérimentée était dans le parc de la Gatineau à Ottawa. La route qui traverse le parc est fermée à la circulation à certaines heures de l’été et le terrain vallonné est excellent pour l’entraînement », partage Pavlina Sudrich. « Le ski à roulettes n’est généralement pas ma forme d’entraînement préférée, mais par une journée ensoleillée dans le parc de la Gatineau sous les feuilles d’érable, cela peut être très gratifiant. »

Le Canada n’a pas d’association de ski à roulettes mais, d’après les athlètes, au Yukon, le sport est accessible à travers le Whitehorse Ski Club ou l’Association Cross Country Yukon.